Un rapport de La Moneda sur l’anarchisme au Chili paru dans la presse

NdT : Nous n’avons pas pour habitude de diffuser des textes issus de médias autoritaires, et encore moins dont la source est un gouvernement, mais ça nous a semblé intéressant de voir comment l’État chilien perçoit l’anarchisme, que ça  fasse bien rigoler de voir combien ils sont à côté de la plaque, ou bien au contraire que leurs analyses et rapports d'(in)intelligence policière inquiètent.

tumblr_m0lfleRCYD1ro0ralo1_500La consolidation d’une nouvelle guérilla urbaine anarchiste, des explications sur l’anti-concertationnisme  et des mises en garde sur le « post-anarchisme anti-citoyen », voilà ce que l’on trouve dans les conclusions finales d’un document de fin de mandat du gouvernement de Sebastián Piñera, réalisé par des analystes de La Moneda (le gouvernement chilien).

Le rapport tente de décrire la situation de l’anarchisme, montrant les différentes tendances, réseaux et projets de ces groupes.

Il contient des fiches d’information sur l’entrée sur le sol chilien de membres du mouvement acrate d’Argentine, Belgique, Espagne, Italie, Brésil, Suisse, France, Mexique, Autriche et Équateur, tous photographiés, mais seulement quelques uns identifiés avec noms et prénoms.

Ceux qui ont droit à une identification complète, comme le nom et les liens avec l’étranger, ce sont quelques 50 individus (de nationalité chilienne) considérés comme les plus actifs.

L’évolution

Ce rapport final résume ce que ses auteurs considèrent comme l’histoire de l’anarchisme moderne au Chili.

Selon les analystes, Marcelo Villarroel Sepúlveda, Juan Aliste Vega et Freddy Fuentevilla Saa sont et seront la référence obligatoire de « l’anarchisme insurrectionnel ».

Ceci parce qu’ils sont les fondateurs du Kolectivo Kamina Libre (en 1996), dont les membres ont préféré rester en prison plutôt que de signer un document du gouvernement en 1997, qui offrait une remise de peine en échange de déclarations de repentir et d’engagement à ne plus continuer sur la voie armée.

Ils ont utilisé le harcèlement constant à travers des grèves de la faim, des attaques de caméras de surveillance, destructions de parloirs, tout en formant parallèlement des réseaux sociaux dans le but de visibiliser leurs actions et ainsi avancer la fin de leurs peines.

Par exemple, ils ont accroché des banderoles avec des anarchistes, sympathisé avec les animalistes (ils sont devenus végétariens et ont arrêté de porter du cuir), ils ont fait des clins d’œil au monde « ancestral », comme remplacer le « c » par le « k » dans leurs écrits, pour que ce soit plus agressif et plus « mapuche ».

Peu de temps avant Villarroel, Rodolfo Retamales et Pablo Morales avaient été expulsés du Mapu-Lautaro à la suite d’une « Grève de Militance », montrant qu’ils ne croyaient pas en un système hiérarchique, mais à une horizontalité des relations. C’est de cette façon qu’ils se sont mis à utiliser des expressions anti-systèmes et ont montré qu’ils n' »exigeaient » pas « être mis en liberté », mais « sortir dans la rue », car pour eux le monde capitaliste est un monde de « domination » et pas de liberté.

L’effort a porté ses fruits : ils ont tendu des ponts avec des anarchistes argentins et ont eu des visites, dans la prison de Haute Sécurité, de la Cruz Negra de Buenos Aires.

Quelques années après « être sorti à la rue », un groupe d’anciens de Kamina Libre ont attaqué la banque Security (2007), où le brigadier Moyano a été tué. Fuentevilla et Villarroel ont été arrêtés en Argentine (2008) où ils avaient un réseau de soutien.

Selon des sources internes du gouvernement, tout ce qui se passe aujourd’hui dans le milieu anarchiste insurrectionnel est en rapport avec Kamina Libre.

Le premier anarchiste pure

C’est à cette branche violente et internationaliste (dans le style grec)  que faisait partie Sebastián Oversluij, tué dans le braquage de la banque Estado en décembre dernier. D’après les analystes, son importance réside dans le fait que c’est le « premier anarchiste pur » (sans un passé de militant « subversif ») qui réalise un braquage.

En rapport avec lui on peut parler de Tamara Farías Vergara, nièce des frères Vergara dont la commémoration a lieu le Jour du Jeune Combattant (29 mars). Elle est aujourd’hui inculpée comme auteure présumée d’une tentative d’homicide sur un garde d’une succursale de la banque Estado le 21 janvier dernier.

Apparemment, la voie choisie par Oversluij serait la conséquence du développement de l' »anarchisme insurrectionnel » suite à l’échec du Caso Bombas.

Cela a généré chez les inculpés et leurs réseaux de soutien une sensation d’impunité, renforçant leur moral. De fait, à ce moment là il y a eu une prolifération d’articles triomphalistes sur internet, augmentant son intérêt.

La FAI/FRI se renforce

Pour les analystes du gouvernement, presque chaque action subversive importante porte le sceau FAI ou FRI, c’est à dire de la Fédération Anarchiste Informelle ou du Front Révolutionnaire International, qui sont utilisés comme mode de communication et de validation des activités insurrectionnelles.

En lien avec ces groupes, le Réseau de Traduction de Contreinformation, où s’échangent des idées, matériels idéologiques, communiqués d’attentats et activités en 13 langues.

Ces jours-ci ce site célèbre des attentats au Brésil, Indonésie, Buenos Aires et Glasgow, et, il y a peu, une attaque en juillet 2013 au Chili d’une succursale de la banque Estado proche de l’Ex-pénitentiaire, en « honneur » à Hans Niemeyer.

Le vrai problème : les attaques post-anarchistes sur les citoyens

L’un des grands problèmes que rencontrent les organismes de sécurité pour lutter contre l’anarchisme c’est qu’il n’y a pas de leaders, c’est à dire que chaque combattant se représente soi-même à travers ses actions, dans une « nouvelle guérilla urbaine nihiliste » (qui ne croit ni dans le bien ni dans le mal, car la morale serait une construction sociale utilisée comme un dispositif de domination).

Par conséquent, se reconnaître dans une organisation internationale ne limite pas ceux qui ne s’y reconnaissent pas, même si ça permet une certaine visibilisation, comme ça a été le cas avec le Front International Révolutionnaire/Commando Insurrectionnel Aracely Romo (qui a réalisé un attentat près des locaux de chaînes de télé contre les « journa-flics » qui ont exposé le corps sans vie de Mauricio Morales) et le Commando 8 décembre, qui s’est attribué des explosions sur trois banques.

Un second problème c’est la radicalisation du post-anarchisme et la politique anti-citoyenne, c’est à dire des attaques contre le citoyen lambda, considéré par les plus extrêmes comme des êtres « soumis », complices de l’État-policier.

Ainsi, il y a eu par exemple des attaques sur des véhicules particuliers (à La Reina) et des menaces sur des écoles, considérées comme « centres de domestication » du foutu citoyen.

En conséquence, les analystes s’attentent à ce qu’il y ait de nouvelles attaques de type incendiaire contre des objets symboliques du « citoyen inconscient », comme des sapins de noël (ce qui a eu lieu à deux reprises à Estación Central en 2012 et 2013, et une fois à Hualqui en 2013).

Anti-concertationnisme

D’après le rapport,  l’anarchisme méprise  l’Alliance pour le Chili (une coalition politique de droite), mais il en est de même pour l’ancienne Concertation et ce mépris pourrait même être dirigé contre le PC lorsque celui-ci est rentré dans la Nouvelle Majorité.

Même le gouvernement de l’ancienne URSS est vu par certains comme un « capitalisme d’État » et comme une forme de domination.

Et même si la cible préférée des bombes durant le gouvernement de Bachelet et de son successeur a été le système bancaire, on affirme que « l’anti-concertationnisme » anarchiste pourrait devenir important. Ainsi en 2013 l’actuelle présidente s’est fait cracher au visage en pleine campagne présidentielle.

Les dates importantes de l’année peuvent être utilisées comme vitrines.

Le travail d’analyse inclut une anticipation des dates clés de l’année qui pourraient être utilisées par les groupes anarchistes pour marquer leur présence publique.

Dans ce contexte, les manifestations étudiantes sont un espace de rattachement opportuniste d’éléments insurrectionnels : plus il y a de monde dans la manif, plus il y a de chance que ces groupes attaquent en toute impunité.

Les analystes informent que les forces policières devraient aussi se préparer cette année à deux 11, celui de septembre qui commémore le coup d’État, et celui de décembre, qui commémorera la mort de Sebastián Oversluij.

Et si l’on doit parler de dates propices au conflit, le 22 mai il pourrait y avoir des désordres pour la commémoration de la mort de Mauricio Morales, et il y aura aussi des actions de solidarité durant le procès en Espagne des chiliens Francisco Solar y Mónica Caballero, de même que pour le procès de  Tamara Farías.

Classification basique des anarchistes

Bien qu’il y ait de nombreuses classifications et sous-classifications anarchistes (subversifs, libertaires, insurrectionnels etc, et des combinaisons de tout cela), le gouvernement de Piñera a classé les anarchistes en trois catégories : Anarchistes tardifs, anarchistes d’origine pure et post-anarchistes.

Anarchistes tardifs : nés à l’époque du gouvernement de Pinochet, ce sont des anciens militants de groupes tel le Mapu-Lautaro, le MIR (et ses variantes) et le FPMR. Leurs apports principaux ont été de renforcer le mouvement à l’intérieur des prisons et de former au prosélytisme subversif.

Les purs : lycéens et étudiants,  un mélange de suiveurs « inarticulés » et d’autres idéologiquement solides.

Post-anarchistes : ça serait une tendance « solidement établie », qui tend vers une radicalisation par rapport à ce qui existe actuellement, rassemblant des jeunes nihilistes et déchaînés et des étudiants.

Chacun de ces groupes peuvent se retrouver dans les neuf phases suivantes :
Anticapitaliste, anti-autoritaire, anti-policier, anti-social, anti-civilisation, anti-carcéral, animaliste, anticlérical et primitiviste ou anarco-primitiviste.

source : La Segunda

Revendication d’attaque incendiaire sur un DAB

Enfant-Incendiaire

Quelques jours avant que les juges et procureurs jugent et décident de la vie de nos compagnons, manifestant de nouveau l’obscure et sinistre labyrinthe de punitions servant d’exemples contre ceux qui  prennent le chemin de la guerre et l’offensive face à l’ordre de l’État-Capital, nous avons besoin d’exprimer la solidarité de façon concrète pour que ces bourreaux-mercenaires de la liberté sentent le poids de l’irrépressible action révolutionnaire liée à l’histoire de lutte et cohérence des compagnons accusés du braquage d’une succursale bancaire et de la mort du brigadier Luis Moyano, en 2007.

Durant six ans le Pouvoir et la presse, dans leur dynamique répressive, ont harcelé et insulté les compagnons emprisonnés et leurs cercles de proches, par des méthodes grossières et dépassant cette même légalité qu’ils défendent. Selon les différents contextes où se sont déroulés cette persécution et procès politique, l’autorité a prouvé que la mort du sbire est l’argument facile pour chercher à arrêter ceux/celles qui font de leur vie une menace latente contre l’inertie de l’ordre actuel citoyenniste et démocratique.

Dans le cadre de la Journée d’Agitation Solidaire Internationaliste du 14 au 25 mars, notre attaque prétend être un appel complice à ceux/celles qui dépassent la théorie par l’irréductible force de l’action insurrectionnelle, afin que nos convictions avancent démesurément devant les horribles murs de cette prison de Haute Sécurité où l’on prétend éradiquer le positionnement de lutte de nos compagnons.

Nous prenons aussi position en rappelant dans la rue les noms et idées d’autres compagnon-ne-s emprisonné-e-s au cours de cette Guerre Sociale dans le territoire dominé par l’État chilien. Parce que nous avons une responsabilité révolutionnaire face à l’histoire. Notre solidarité détruit aussi les frontières, langues et drapeaux, avançant décidé-e-s et avec le poing levé lorsqu’il s’agit de défendre un-e compagnon-ne prisonnier-e sous le joug d’autres États, comprenant que la coordination des Puissants n’a pas de frontière.

De la même manière que ce procès et sa trame ne doivent pas passer inaperçus pour ceux qui affrontent l’autorité, car c’est une source d’expérience et d’analyses. Nous croyons que d’autres histoires de lutte ne doivent pas non plus être oubliées, la mémoire est une arme et nous nous rappelons de Johnny Cariqueo, Norma Vergara, tombé-e-s un certain mois de mars.

À trois mois de la mort de Sebastián Oversluij suite à une expropriation.

À quelques mois de l’anniversaire des cinq ans de la mort de Mauricio Morales, nous défendons la vie de lutte que les compagnons ont décidé de mener pour affronter le pouvoir et ses dynamiques.

Hommodolars

Notes Iconoclastes… Après une semaine de travail salarié …

audienceVoici les pensées désordonnées d’un Noyau d’Esclaves Modernes Énervés par la vie quotidienne imposée par le système capitaliste de production historique.[1]

Nuit de samedi d’été à Lima. Nous avons un petit espace pour « respirer », pour nous rencontrer à quelques uns, pour discuter, pour exprimer notre mal-être et fatigue quotidienne, certains à cause de l’ennui de la routine du travail et d’autres pour ne pas en avoir, et être dans la merde parce que toute notre vie tourne autour de cette imposition. Le travail tue, ça on le sait, le travail t’aliène, te mécanise, le travail est humiliant … parfois ça semble être le pire de ce monde … (pire que les guerres, que la faim, que les embouteillages, que les queues, que les débilités qui passent à la télé, qu’un orgasme incomplet …) il nous vient même des phrases du film Martín Hache, où l’un des personnages dit :

 » La travail est détestable, c’est une punition qu’il faut éviter à tout prix, il n’y a rien de plus humiliant que de travailler, pour survivre, 10 heures par jour dans un boulot que tu ne supportes pas. Et les phrases comme « celui qui ne travaille pas ne mange pas », ou que tu gagnerais le pain quotidien à la sueur de ton front, ce sont des inventions pour avoir des esclaves, parce que sans esclaves le pouvoir n’a pas de pouvoir. »

Bref, des affirmations que n’importe quel révolutionnaire radical sait et assume comme faisant partie de sa conscience. Mais pendant que nous parlons, pendant que nous essayons d’échapper à cette réalité et d’y faire face à l’unisson, sortent lancés par nos langues les « nouvelles » les plus intéressantes de la semaine … les gens dans les rues d’Ukraine, les manifestations en Thaïlande, ou le plus proche de nous au niveau géographique, le Venezuela, sans oublier évidemment ici la grève des infirmières et les manifestations de paysans à Cajamarca.

À Kiev les esclaves modernes ont prouvé ce que nous sommes capables de faire lorsque nous perdons la peur, lorsque nos conversations transcendent le spectacle idéologique et sensationnaliste et se basent sur nous-même. Les gens en Ukraine font palpiter les cœurs, même si nous savons que beaucoup d’entre eux sont guidés par la gauche, la droite, le centre, par en haut, par en bas ou peu importe comment s’appellent ces satanés défenseurs du système … mais qu’ils ont perdu la peur ça personne ne peut le nier … même si beaucoup de ces actions, pour ne pas dire la majorité, finissent en réformisme, c’est à dire en changeant juste quelques aspects politiques et pas la totalité, ou des aspects vitaux … ce sont des actions qui contribuent à ce que nous, depuis le « trou du cul du monde », nous puissions nous sentir vivants et voir quelle possibilité nous avons, quels espoirs concrets et directs ont ceux qui sont là-bas (qui luttent directement) .. l’expérience, ils font le plein de vitalité .. le fait d’avoir lancé un molotov, d’avoir respiré les gaz lacrymogènes, d’avoir été amenés en centre de réclusion, d’avoir partagé une barricade … ça les rend plus forts, plus décidés et combatifs pour ce nouveau futur que nous construisons au quotidien.

Et au Venezuela ? Des groupes politiques qui se disputent pour le contrôle de l’État, chacun défendant son groupe capitaliste préféré, des gens dans la rue poussés par des problèmes clairs : le ras le bol de la vie : salaire, travail, consommation, distraction payée, repos contrôlé par le réveil, dictature du calendrier, et bien sûr .. par le conditionnement idéologique qui affecte les consciences là-bas … Ce qui est sûr c’est qu’au Venezuela il n’y a pas de protestation qui cherche à abolir la vie sous les chaînes du capital, de la mort, du contrôle, de la hiérarchie … Au Venezuela il y a des gens dans la rue avec de la rage, ils ne savent pas bien pourquoi ou s’ils le savent ils continuent de se leurrer en défendant des positions politiques qui ne font que réformer l’État au sens législatif, juridique et d’autres merdes qui se créent afin de maintenir les structures du capital.

Ici, à Cajamarca, les gens essaient de bloquer l’avancée capitaliste qui s’exprime par la pollution par les mines, la destruction de la géographie naturelle pour construire des routes par dessus montagnes, forêts, et tout ce qui se trouve sur leur chemin. Le capital minier ne respecte rien pas même sa propre mère, il viole les droits que le même État donne, il corrompt. C’est ce que vaut l’or, le pétrole, les matières premières … et les gens et leur culture et leur langue (en clarifiant que nous ne sommes pas latinoamericanistes) ? Ne parle-t-on pas de multiculturalité, d’un gouvernement qui s’ouvre aux besoins de tous les individus et groupes culturels ? On sait très bien comment tout cela se finit.

Tout ça est très bien, mais il faut se rendre compte qu’ils essaient de nous leurrer, que le spectacle qu’ils passent dans leurs médias nous endort et même si leurs mensonges sont sans gêne, ils essaient de nous convaincre que nous avons une identité et que nous devons défendre leurs propres mensonges, leurs propres contradictions. Ils nous disent qu’ils nous défendent, mais si nous les critiquons dans la rue, ils nous frappent, nous enferment. Ils ne sont qu’une farce, et nous avec notre lutte nous sommes le futur et l’avenir de ceux qui ne supportent plus de vivre dans toute cette misère.

Tandis que nous débattons sur le rythme du punk hardcore, pendant qu’on s’arme de courage pour continuer à résister, agir, vivre, lutter, aimer, sourire, nous parlons aussi de nos expériences, et notre histoire ? Et les compagnon-ne-s de la Angry Brigade là-bas en Europe ? Et leurs attaques, leurs communiqués, leur contribution à la lutte ? Lima pue le vieux, tout est mort, ici on ne sait pas qui est qui et le plus proche de la révolution (pour les plus radicaux) c’est le « Che Guevara » ou dans certains cas le Sentier Lumineux … enfin, pour ceux qui veulent s’informer dessus il y  une grande bibliographie à ce sujet sur le net et dans les facs, donc cherchez ces textes et brûlez-les pour nous.

Pour finir, nous sommes toujours ici, vivants, respirant, pas de cet air qui sent la pollution, mais la lutte, les actions immédiates et historiques, nos expropriations de vie quotidienne et  notre lutte massive qui fait partie de la classe qui a, dans son origine et son existence, la possibilité d’abolir ce monde de merde … le prolétariat, la classe travailleuse, les esclaves modernes, nous, qui devons alimenter les portes-monnaies et comptes bancaires des bourgeois du monde entier … Nous en avons marre, nous sommes fatigués, mais surtout nous sommes convaincus qu’il vaut mieux mourir en luttant que de vivre en esclaves du pouvoir et de l’argent.

Avant de finir, je voudrais rajouter que le samedi est, tout le temps et partout où ce calendrier a été établi, un jour symbolique pour échapper à la « routine » en cherchant à « profiter de la fin de semaine », essayant d’échapper au reste de la semaine dans laquelle nous sommes obligés de perpétuer ce qui est établi par les responsabilités et l’ordre, travailler ou étudier, le reste ce sont des passe-temps ou des activités qui n’intéressent personne. Toute est tellement déformé idéologiquement, que même les fins de semaine, les « passe-temps » et les temps de repos sont déjà occupés par tout ce qu’ils nous imposent. La seule chose que nous faisons c’est de donner à aux riches l’argent que nous « gagnons » à la sueur de notre front ou à la force de notre humanité. Nous reproduisons une vie qu’eux-même nous offrent : boire, danser, embrasser, baiser, discuter, fumer, voir un film, manger au resto ou faire tout ce que nous « voulons » avec l’argent. On peut même faire ce qu’ils cachent eux-même, comme aller aux putes ou se camer. Nous sommes piégés dans une vie qu’ils nous montrent et nous démontrent depuis que nous sommés nés. Comme le disent les compagnon-ne-s de la Angry Brigade,  » si tu n’es pas occupé à naître tu es occupé à acheter ». Enfin .. nous continuons de construire le chemin tandis que nous marchons …

# Lima, 22 février 2014

Contacte : comitedeurgencia[arobase]gmail.com

[1] Fatigués, dans la merde, et principalement disposés à mourir plutôt que de continuer d’être esclaves. Nous avons rédigé librement ces lignes en espérant qu’elles fassent réfléchir sur notre situation d’esclavage salarial et que ça serve surtout comme contribution à l’attaque réelle anticapitaliste.

 Panfletos subversivos

Tout et rien (au Chaos et à l’Amour)

Extrait de la revue Revuelta Violenta

tumblr_mtayjbLeOI1r9h873o1_500

La rencontre inespérée
un vent violent qui souffle
la surprise de l’invasion de sensations
qui embrasent l’intérieur.

Les muscles, les os, nos têtes qui répandent des désirs
répétant des moments, un instant concret.
Les regards fuyants.
Ne dis rien
je sais déjà tout.

Soudain le chaos
laissant voir l’instant cristallin.
Deux complices au milieu de ce chaos
qui a explosé en une seule vérité
ils ne sont rien, mais sont tout.
Ils ont détruit les conventions
car ils ne s’aiment que sous des bombes de silence.

Farfalla Selvaggia (Papillon Sauvage)

Communiqué pour la journée des femmes

NdT : Cette année la manifestation pour la journée des femmes à Santiago a eu lieu le vendredi 7 mars. Il y a eu des arrestations à la fin de la manif au niveau du parc Almagro à la suite de quelques échanges « chaleureux » entre manifestant-e-s et flics. À ce moment là de la fête des cocktails ont été lancés sur les locaux de l’Université Central (ou bien sur les flics postés juste devant) et une salle a été endommagée par le feu.
La manifestation de la Journée des femmes est  en général la première grosse manif de l’année (les vacances d’été viennent de se terminer au Chili). En 2013 à cette même manifestation un flic gradé avait été la cible d’attaques, et des flics a moto avaient échappé de peu à la grillade. (voir vidéo )
Il ne faut pas oublier que l’avortement est pénalisé au Chili, ce qui veut dire que l’État met en taule des femmes pour avoir avorté, ce qui donne une autre dimension à cette journée et à la lutte des femmes en général dans cette région.

1661712_1444439225793156_1008640971_n1979496_1444439209126491_1433763959_n

arde autonomas

1549492_598879570201326_58750870_n 1511050_598878776868072_867316432_n

aborto libre nisumisanidevota

claudia presente piropo

camotazo-almagro ucentral

1798117_1444439055793173_2055671011_n 1904188_1444439082459837_146653199_n 1924744_1444439052459840_553289011_n 1978749_1444439109126501_792345899_n 10009844_1444439132459832_1413146353_n 7-de-marzo-Santiago-2014

Aujourd’hui nous voulons bien faire comprendre que nous ne faisons pas partie de la célébration que la démocratie a crée pour cacher les conflits sociaux qui nous affectent tous/toutes, une lutte annulée par la création de stéréotypes de féminité et de masculinité qui vendent une promesse vide d’indépendance et de liberté individuelle, qui victimise et criminalise et annule la diversité sexuelle.

Le pouvoir et ses laquais se chargent d’uniformiser les styles de vie au travers de lois, publicités et la morale, stigmatisant ceux qui ne sont pas dans les paramètres sociaux de « normalité ».

Le patriarcat a crée la figure de l’homme froid, supérieur, pilier économique, fort, protecteur …, ainsi que la figure de la femme soumise, tendre, dévouée …, nous transformant depuis petits en esclaves d’habitudes que nous n’avons jamais voulu prendre et qui nous empêchent de nous développer pleinement comme des personnes.

Le machisme ne se terminera pas en offrant des fleurs un jour, ni avec les femmes changeant de classe en accédant au pouvoir, parce que la structure sociale continue de se reproduire de toute façon. La destruction du pouvoir, de toute autorité qui nous réprime dans n’importe quel milieu de vie et la compréhension de notre condition de classe sont des aspects fondamentaux pour affronter ensemble cette lutte, sans tomber dans le jeu des fausses libérations et stéréotypes que vend l’État et le Capital.

Pour un 8 Mars Noir.
Contre toute autorité. Autogestion et Guerre Sociale.

Colectivo Lucha Revolucionaria

Contrainformate

Autocritique sur le mouvement de libération animale

autocritica

Extraits de la brochure Autocritica al movimiento de liberación animal publiée pour la Première Rencontre pour la Libération Animale en Uruguay en 2010.

Les animaux de compagnie

On dit que le véganisme n’est pas seulement un régime et que c’est par conséquent synonyme d’activisme. De nombreux activistes végans consacrent leur temps et argent aux animaux domestiques. C’est à dire : faire des campagnes de conscientisation auprès des propriétaires (pour bien traiter son animal domestique, ne pas l’abandonner, etc), des campagnes de vaccination, de stérilisation et des campagnes d’adoption.
Face à l’immédiateté et la souffrance d’un être abandonné ils font appel à la charité et à des campagnes légalistes mais ne critiquent jamais la possession même d’animaux.

D’après la publication du groupe allium  » Possession d’animaux domestiques : domination à visage humain « , avoir un animal est un problème en soi et ceci à cause de deux facteurs : la soif de domination et l’auto complaisance égoïste et irrationnelle. Le premier facteur a à voir avec une projection de la domination où le contrôle d’autres êtres (enfants, femmes, animaux) fonctionne comme une « soupape de sécurité » pour la frustration générée par la hiérarchisation que le système social dominateur impose aux humains, établissant et maintenant ainsi de longues et complexe spirales de domination. L’auto-complaisance est l’autre raison pour laquelle les êtres humains ont des animaux domestiques. Cela veut dire que les animaux sont des « coussins » sur lesquelles se repose la conscience pour essayer de compenser les carences affectives. Et l’hédonisme humain est tel qu’il donne la priorité au plaisir individuel sans tenir compte de la liberté des autres ni des problèmes qui dérivent du fait d’avoir des animaux domestiques.

Les principaux problèmes liés à la possession d’animaux domestiques sont :

-la production capitaliste, le business autour des élevages est en plein essor. Vente et soin d’animaux domestiques  amènent avec eux une floraison de magasins d’animaux, cliniques vétérinaires, entreprises qui produisent et commercialisent la nourriture et le matériel pour les animaux de compagnie, etc … Ces entreprises se chargent de maintenir la demande d’animaux domestiques au travers de tactiques publicitaires de tout type, y compris la création de campagnes protectionnistes.

– la surpopulation : le nombre d’animaux domestiques est à chaque fois plus grand, ce qui entraîne une série de problèmes qui vont s’aggraver  à mesure que le nombre de ces animaux augmentera. Certains de ces problèmes sont : saleté, bruits, accidents, attaques, abandons, animaux domestiques devenus sauvages et destructions d’équilibres écologiques, etc …

– la consommation de produits d’origine animale : de nombreux animaux domestiques ont des régimes alimentaires carnivores ou omnivores, est ils ont besoin de s’alimenter avec des produits animaux issus d’élevages, développant ainsi la domination que ceux-ci supposent actuellement sur les autres animaux, sur la Planète et même sur les êtres humains.

– l’insensibilisation envers le reste des autres animaux : posséder un animal domestique détourne l’attention sur une poignée d’espèces domestiquées considérées plus proches ou « humanisées » (anthropomorphisme), générant l’indifférence, tranquillisant les consciences et occultant même la réalité de la domination dont souffrent d’autres animaux domestiqués ou sauvages (vivisection, élevage, etc) des mains d’une bonne partie des êtres humains.

– le développement de la vivisection : les animaux domestiques ont besoin de soins qui sont la raison d’être des vétérinaires, qui basent une bonne partie de leurs méthodes sur l’expérimentation sur les animaux.

– la déshumanisation des relations entre êtres humains : l’un des objectifs de la possession d’animaux domestiques est de « satisfaire » les besoins affectifs des personnes, se substituant aux humains dans ce rôle dans de nombreux cas. Ainsi les problèmes d’isolement, égocentrisme, manque de communication et les nombreux déséquilibres psychologiques en rapport avec cela se voient favorisés, entre autres raisons, par cette zoophilie qui cache les symptômes de ces problèmes en empêchant qu’ils se solutionnent. Pendant ce temps ces problèmes grandissent et déséquilibrent les relations humaines et sociales.

Action directe et pop-corn

 » … pour ne pas nous laisser éblouir par le spectacle et les victoires (médiocres selon nous) de groupes qui ne font que se soucier de sauver quelques animaux et non d’en finir avec la domestication de la vie. »
Tout comme la gauche avec le « Che », le mouvement pour la libération animale a son icône sur des tee-shirt. Bien que celui-ci soit anonyme et pas (encore) aussi connu, il le surpasse en bizarrerie étant donné que sa silhouette est identique à celle d’un autre « sauveur ». Je parle de l’image de l’ange libérateur : une personne cagoulée avec des ailes qui serre dans ses bras un animal qu’il vient de libérer, de la même manière que Jésus tient un agneau dans ses bras.

Cet extrait du texte « la fausse opposition de la libération animale » non seulement critique l’esprit de charité des activistes (sauver un chien d’un laboratoire n’est pas très différent qu’adopter un chien abandonné) mais aussi la mise en scène des actions directes et le fait de ne pas attaquer le système de domination dans son ensemble mais exclusivement les institutions qui dominent les animaux non humains. Il  y a des groupes et des campagnes pour la « libération animale » hors du cadre légal, et même certains qui se disent anarchistes, qui ne sortent pas de la morale chrétienne mise en évidence par des formes altruistes et caritatives, leur  donnant l’image de sauveurs des animaux, en dévoilant ainsi leur spécisme (vu que pour que quelqu’un sauve une autre personne, ce dernier a automatiquement un rôle d’infériorité) et devenant de façon égocentrique martyres de leur lutte comme le montre la multitude d’entretiens et/ou hommages rendus à leurs héros. Il est évident qu’il y a une grande spectacularité autour de ces luttes, sinon comment expliquer les multiples photos des sauveurs cagoulés avec leurs animaux libérés dans les bras (un fétichisme du trophée bien sûr), et les nombreuses vidéos diffusées sans aucun contenu explicitement informatif. Tout cela se limite à nous montrer quelques cagoulés ouvrant des cages avec une jolie bande sonore en fond. Nous croyons qu’ils serait plus illustratif d’expliquer les précautions et les aspects pratiques à prendre en compte pour mener à bien l’action. Le niveau de sensationnalisme est abyssal : animaux maltraités, torturés, humiliés, assassinés, violés, vendus, et tout ça pour sensibiliser les gens lambdas et profiter de leur compassion avec des phrases comme « pauvres animaux ! » Où est passé le reste du discours ? Nous considérons qu’il s’est perdu en chemin. La totalité du discours a été réduite en une partie infime.

Ce qui est vrai c’est que la lutte pour la « libération animale » obtient de nombreuses victoires, ce qui est important est positif. Mais attention, parce qu’elle peut devenir une arme à double tranchant. D’un côté cela peut stimuler d’autres personnes à rejoindre cette lutte, mais d’un autre cela peut amener les activistes à se contenter de cela, qui satisfaits des réussites n’envisagent pas d’autres formes et encore moins de nouveaux contenus, ni d’approfondir ce qui existe.

Le sabotage et la destruction des industries animales peuvent être dirigés contre la transformation des animaux en produits. Cependant, dans certains cas, lorsque ces actions sont menées avec l’objectif de libérer des animaux, elles restent confinées dans une perspective qui ne se soucie que des autres animaux. Par exemple, de nombreux communiqués d’attaques sur des labos de vivisection se focalisent uniquement sur l’oppression des autres animaux, parfois dans des termes moraux, et ignorent les aspects d’exploitation des laboratoires de recherche des universités ou des compagnies pharmaceutiques. Au lieu de détruire les frontières qui nous empêchent de comprendre la domination sociale, des actions comme celles-ci érigent des perspectives limitées qui ne prennent pas en compte les causes subjacentes qui font des animaux des produits. Ainsi, le potentiel de ces actions est fragilisé par la focalisation sur un seul thème au lieu d’être un acte de solidarité lié à d’autres luttes sociales. Cependant, il y a des personnes qui libèrent des animaux en sabotant des  opérations d’exploitation animale sans signer leurs actions comme appartenant au mouvement de libération animale. Cela ne devrait pas être ignoré, parce qu’ils ne les considèrent pas comme importantes pour un aspect de la domination en particulier, mais simplement comme des attaques à l’une de ses diverses formes. Si nous voyons l’exploitation et la domination partout, nous ne devons pas nous limiter, nous devons les attaquer partout où nous les trouvons.

José Miguel Sánchez Jiménez enfin dehors !

la-revuelta jose hastadestruir cuando

Après avoir passé près de 20 ans en prison, le 27 février José Miguel Sánchez Jiménez finissait la peine imposée  par le Pouvoir. À minuit des proches et compagnon-ne-s de José Miguel se sont approchés de l’Ex-pénitentiaire (une des prisons de Santiago) pour accueillir le compagnon qui sortait le poing et la tête levés au milieu de banderoles, tracts, pétards et cris en souvenir du reste des prisonniers révolutionnaires. Entre accolades et salutations, l’événement s’est terminé sans arrestations mais avec affrontements verbaux avec les matons.

N’oublions pas Marcelo Villarroel, Juan aliste Vega, Carlos Gutierrez Quiduleo, Freddy Fuentevilla, Hans Niemeyer, Tamara Sol Vergara et tous/toutes les prisonnier-e-s révolutionnaires, subversifs et autonomes.

Parce que c’est dans la rue qu’on s’est rencontré : salutations et tendresse pour José Miguel Sánchez, de nouveau dans la rue !

presxs-a-la-calle

Liberté pour les prisonnier-e-s pour l’insurrection

Sachez matons que nous sommes présents, que nous n’oublions pas nos prisonnier-e-s et que les agressions, tabassages, fouilles humiliantes, interdictions absurdes, ne resteront pas impunis et sans réponse.

Celui qui oublie les prisonniers de la guerre sociale oublie la guerre même !

Contrainfo