Lettre de Francisco Solar depuis la prison de Villabona

afiche-monicayfranciscoCela fait un an que la police a débarqué dans notre appartement au cri de : »vous avez quelque chose de chaud ?! ». Ça m’avait surpris et en même temps ça m’avait fait rire. Ensuite on s’est rendu compte qu’ils voulaient savoir si on avait placé des engins explosifs comme piège, ce qui nous a fait encore plus rire.

Cela fait un an qu’ils m’ont séparé de ma compagne par des centaines de kilomètres, et depuis seulement quelques mois je peux écouter sa voix, 5 minutes tous les 15 jours.

Un an enfermé en isolement dans 3 prisons différentes du royaume espagnol. Des prisons qui basent leur politique pénitentiaire sur la psychiatrie, médicalisant les prisonniers dans le but de les étouffer. Établissant un contrôle absolu sur les communications et le contact avec l’extérieur. Dans ces prisons du premier monde on favorise la relation impersonnelle avec l’extérieur, tout ce qui est contact physique est complètement restreint, à la différence de mon expérience dans les prisons chiliennes. La possibilité d’être avec les tiens est impensable dans des endroits pareils.

Cela fait un an que la solidarité s’est fait sentir à chaque minute, spécialement de la part des anarchistes de Barcelone, qui avec leur volonté et initiative ont détruit la dispersion et l’isolement. Ils ont prouvé que la solidarité n’est pas un mot vide, que c’est un contenu inséparable de toute notre pratique et lutte pour la libération totale. Et avec ça une fois de plus le pouvoir est ridiculisé. Il ne comprend pas le moins du monde de quoi se nourrissent nos relations. Les difficultés qu’ils nous posent nous rendent plus forts, face aux adversités nous nous connaissons mieux et lorsque nous apprenons à nous connaître mieux nous rions de ce qu’on avait cru insurmontable. Si nous avons décidé d’affronter l’État c’est parce que ça fait très longtemps que nous avons décidé d’arrêter de vivre à genoux.

Francisco Solar

Centre Pénitentiaire de Villabona, le 13 Novembre 2014

Pour écrire aux compas :

Mónica Caballero Sepúlveda
Centro Penitenciario Ávila
Ctra. de Vicolozano-Brieva, s/n
05194 Brieva
Ávila (España)

Francisco Solar Domínguez
Centro Penitenciario Villabona
Finca Tabladiello
33480 Villabona-Llanera
Asturias (España)

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Situation de la compagnonne Tamara Sol Farías Vergara

Swallow, Hirundo rustica

Santiago (Villa Francia), le 25 novembre 2014

C’est au 4eme tribunal Oral pénal, et à une date pas encore fixée, que commencera le procès contre la compagnonne Tamara Sol Farías Vergara, prisonnière depuis presque un an dans la prison/centre d’extermination de San Miguel, sous les charges de tentative d’homicide qualifié et vol simple.

Cela a été décidé suite à l’audience de préparation du procès oral qui a eu lieu le 24 novembre à Santiago, à l’occasion duquel l’accusation et la défense de notre compagnonne ont présenté les examens d’experts, documents et preuves matérielles qui feront partie du procès.

Concrètement, à la demande de la défense de Tamara Sol, à charge des avocats Margarita López et Nelson Miranda, le tribunal a exclu presque une dizaine de témoins (sur un total de 28) présentés par le parquet, dans leur majorité des sbires de l’OS-9 [1] et des fonctionnaires de la succursale bancaire, dont certains n’ont pas été témoins direct des faits reprochés à la compagnonne.

Aussi, le tribunal a accepté la demande d’exclure d’autres éléments de preuves, des examens d’experts et matériels présentés par le procureur et par le représentant de la Banque Estado, plaignant dans l’affaire. Et même si cela rend la défense optimiste, il faut quand même garder ses précautions.

Soutien inconditionnel

L’audience de préparation du procès réalisée ce lundi a été marquée par une présence nombreuse de compagnon-ne-s qui dès le début ont exprimé leur solidarité et soutien à Tamara Sol et à sa famille. Cette fois ça n’a pas été différent. Beaucoup de ceux/celles qui se sont rendus jusqu’au mal nommé Centre de Justice, ont laissé de côté leurs activités pour être présents, soutenant la compagnonne dans ce moment décisif.
Comme preuve de cette inconditionnalité, ils sont resté-e-s à l’extérieur de la salle où avait lieu l’audience, malgré la restriction capricieuse d’accès ordonné par le juge, qui n’a permis qu’à cinq personnes de rentrer.
Malgré cela notre chère Tamara Sol a pu sentir leur présence à l’extérieur. Sur son joli visage et son sourire nous avons pu ressentir son énergie et la force avec laquelle elle a supporté ces mois d’enfermement, avec la dignité qui la caractérise.
Maintenant l’étape décisive arrive. Dans les prochains jours la date de début du procès oral devrait être fixée, ainsi que les noms des trois juges qui intégreront le tribunal.

Nous appelons donc à continuer à se solidariser activement, jusqu’à obtenir la liberté de Tamara Sol et de tous/toutes nos compagnon-ne-s prisonnier-e-s de l’État et de ses prisons.

Liberté pour Tamara Sol !
Liberté pour tous les prisonniers libertaires, subversifs et anticapitalistes !

 

Publicación Refractario


Notes :
[1] l’OS-9 est l’unité de carabiniers spécialisée dans la lutte contre les organisations criminelles.