Uruguay : Au sujet des attaques contre le mouvement anarchiste à Montevideo

sshhhhEn l’espace d’une semaine et demie 14 compagnon·ne·s ont été arrêté·e·s, sans compter les écoutes, filatures, tentatives d’expulsions et attaques contre le mouvement anarchiste de Montevideo. Rien de cela ne nous fait peur, ça ne fait que nous rendre plus forts. Ils s’en prennent à nous parce que nous dérangeons. Si nous dérangeons les puissants et leurs collaborateurs c’est que nous faisons bien les choses.

Il y a une guerre sociale qui passe par différentes phases. Les puissants le savent, nous aussi. La presse le cache, souffle sur le cerf-volant du capital, imposant l’idée d’une démocratie rance qui ne respecte pas ses propres mensonges les plus répétés, sécurité, droits de l”homme, justice … Au milieu de tout ça le coup de gueule fait son chemin.

Le gouvernement des tupamaros torture. En quoi c’est une nouvelle ?

L’État qui occupe le territoire uruguayen n’est pas étranger à la peur et aux tentatives de redoubler le contrôle sur la population que mène à bien les différents gouvernements progressistes de la région (souvenez-vous des rencontres de sécurité et “d’anti-terrorisme” du Mercosur). Le fantasme du printemps arabe est une peur lointaine mais qui palpite et le Brésil devient un cauchemar pour la clique patronale. Quel est le cauchemar pour les démocrates, extrémistes, radicaux du pouvoir et autres fascistes ? La révolte, l’insurrection qui lorsqu’elle se réveille semble ne pas pouvoir être contrôlée. Une rage qui ne peut pas être calmée par le football ou le shopping. C’est là qu’apparaissent ceux qui font le “travail sale” de Bonomi, Tabaré et Mujica, les forces de l’ordre au service de leur autorité. C’est là que les mercenaires élevés par la droite et spécialisés par la gauche du pouvoir sortent pour attaquer.

Les violents, cagoulés, anarchistes.

Des mots vides de sens ont rempli la bouche des journalistes ces jours-ci. Les anarchistes ci, les anars ça, les tactiques de violence urbaine, les minorités, etc .. Les violents du 14 août, les radicaux qui s’infiltrent partout, jusque dans le groupe d’ultras de Peñarol (comme si dans ce groupe il n’y avait pas assez de sentiment anti-flics pour que les acrates doivent l’infiltrer). De tous les côtés l’union entre la répression policière, la coordination politique, le tout présenté par la presse. L’attaque a plusieurs pointes. L’État se défendant en définitive. Mais de quoi ? De quoi se défend l’État ? Aujourd’hui toute la troupe qui maintient l’ordre existent (la presse, la police, les militaires, les politiques et autres privilégiés) se conjugue à l’abri d’un niveau inédit de consensus entre la droite et la gauche en ce qui concerne le renforcement du développement capitaliste. Au delà du jeu électoral, les bases importantes du développement du capital dans la région ne sont discutés par aucun des partis. La mégaminerie, le forestier, la coordination, enfin, l’instauration du plan IRSA et autres plans, leur grande coordination politique, économique et militaire suit son chemin. Il est donc nécessaire d’arrêter et éviter toute résistance, tout germe de résistance. Il est nécessaire d’arrêter ceux qui ne négocient pas, les “violents”.

Un pas de plus …

Et que dire de la violence ? Ce n’est pas un “choix politique” comme le croient les sociologues intellos. Pas du tout. Ce n’est pas un choix, et ce n’est pas du tout politique. Le choix que nous faisons c’est celui d’essayer de vivre de l’unique manière qui nous semble digne, libre. Le choix de ne pas se taire, celui de faire quelques chose lorsque nous voyons que ça va mal et que ça va empirer. Nous choisissons de résister, nous choisissons de nous défendre.
Ici (au delà du jeu préféré de la presse, des dirigeants syndicaux et autre politiques) il n’y a pas de violents et non-violents, de bons et de mauvais, et autres catégories du pouvoir. Celui qui ne s’est jamais énervé, qui n’a jamais eu envie de résister à la misère, de s’opposer et réagir devant autant de saloperies ne doit simplement pas avoir de sang dans les veines. Qui ne s’énerve pas en ayant connaissance des trafics des flics avec la pasta base*, la misère du travail ou le goût de l’eau de l’OSE ? La violence dans ce monde capitaliste est naturelle, la résistance contre celui-ci est une nécessité vitale.

Et un autre …

Nous ne nions pas, jamais nous l’avons fait, nos crimes. Nous voulons et nous faisons tout pour la liberté, et ça c’est une grand crime contre le pouvoir. Pas l’étiquette de liberté, abstraite, utilisable et appropriée par n’importe qui. C’est pour cela que nous pratiquons la solidarité, l’entraide, la réciprocité, la résistance et c’est cette pratique qui inévitablement produit des conflits dans un monde qui se démène à nier encore plus chaque fois, étage après étage, que nous sommes en train de tomber. La culture de la peur ne peut pas, n’a pas pu et ne pourra pas nous faire peur même si elle essaie. D’où les insultes, les menaces de torture et de viol, d’où le flingue pointé sur la tête d’un compagnon dans le commissariat, la mise à nue obligé et les coups. D’où l’acharnement.

Et illes se demandent, pourquoi illes sourient ?

Nous n’avons pas un monument avec le nom de nos martyrs. Si nous dénonçons un autre coup contre le mouvement anarchiste c’est pour montrer, pour continuer de montrer, ces coups dont nous souffrons généralement dans nos quartiers et que la police a l’habitude de passer sous silence. Nous savons parler, nous le faisons bien et nous sommes suffisamment libres et forts pour ne pas nous taire. La raison de coups continuels et nombreux contre le mouvement correspond à une augmentation que le pouvoir n’a pas pu freiner même si il a essayé. Ça correspond a la perte de la peur et l’abandon de la confiance qu’une part de la société avait offert aux gouvernements progressistes. Nous sommes durement traités parce que le gouvernement a du donner carte blanche face à la présence que le parlementarisme a supplanté dans les rues. Devant l’action directe qui ne cherche aucun compromis, qui ne demande rien. Nous sommes traités avec fermeté parce que cette façon de s’auto-organiser et qui développe un vrai dialogue, entre personnes égales et pas avec des politiques ou hommes d’affaire, s’est contagié. Nous sourions parce que le vent va dans notre sens et nous savons nous défendre.

Le miroir du pouvoir.

Partout où ils regardent ils se cherchent eux-même. Dans leurs interrogatoires lorsqu’ils ne se basent pas sur la simple insulte ou la menace, ce qu’ils cherchent c’est eux-même et leur nécessité de chefs, de quelqu’un qui leur dise ce qu’ils doivent faire. Le pouvoir a besoin d’ennemis et ça ne lui sert à rien que ceux-ci ne ressemblent pas à des terroristes, qu’ils ne cherchent pas à gouverner ou qu’ils n’aient pas de chefs. Le manque de respect un peu partout dans la société ne peut venir, pour les services de renseignement, que d’un seul groupe de personnes, ils ne peuvent pas ne pas avoir de chefs ou ne pas avoir une grande structure organisée pour insuffler la terreur. Mais ceux qui sommes dans la rue nous savons que le crédit social s’est terminé et que les compagnon·ne·s sont nombreux·ses et ne répondent pas du tout à la logique de partis. Tant pis pour eux, mais c’est comme ça.

Les anarchistes nous ne sommes pas ceux qui maintiennent un système de santé qui génère mort et problèmes sanitaires, nous ne faisons pas de méga opérations dans les quartiers pauvres, nous ne faisons pas avancer le pillage et la destruction de l’environnement et nous ne sommes définitivement pas ceux qui maintiennent le marché de la pasta dans les quartiers. Nous ne disons pas aux jeunes qu’ils ne sont rien s’ils ne portent pas telle marque de fringue et nous ne construisons pas des prisons pour ensuite les y empiler.

Mais nous ne sommes pas non plus des citoyens obéissants, nous ne le sommes pas, nous n’avons jamais fait parti de ceux qui oublient, nous faisons parti de ceux qui ont toujours combattu, et nous sommes frères/sœurs de ceux/celles qui se battent en ce moment dans n’importe quel endroit du monde contre un système qui nie la vie. Nous développons et nous continuerons de développer la rébellion pour obtenir toujours plus de liberté. Ils ont voulu sortir les pauvres de la vue des touristes en créant une illusion de vente mais ici nous ne sommes pas tous/toutes client·e·s ou soumis·e·s.

C’est pas tout le monde qui se laisse invisibiliser, ni tout le monde qui jette l’éponge.

Des Anarchistes
Montevideo, Août-Septembre 2013

* la pasta base c’est une drogue pas cher à base de cocaïne qui se fume

Au sujet des affrontements du 11 à Santiago

Cette année, dès le 4 septembre, des salidas (attaques sur les flics et barricades aux abords ou depuis les universités ou lycées) ont eu lieu à partir de plusieurs universités du pays, pour commémorer le 11 septembre, l’une d’elle a eu lieu à Valparaiso. La vidéo de l’action dit au début : « Pour tous ceux tombés, nous continuons de lutter dans la rue. On ne discute pas avec le fascisme, on le détruit »:

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Devant le lycée d’Aplicación :  » À 40 ans du coup d’État … les morts ne se pleurent pas ! Vengeance ! » signé : Aplikapucha (encapuchados du lycée d’Aplicación)

Le matin du 5 septembre des barricades ont été montées dans la población* de La Pincoya. Il y a eu plusieurs coups de feu en direction des flics et une voiture a été brûlée. C’est dans cette même población que Claudia López a été tuée.

Le dimanche 8 septembre près de 50 000 personnes ont participé à une manifestation jusqu’au cimetière général, à l’appel de l’Assemblée des Droits de l’Homme, avec comme arrivée finale le monument qui rend hommage aux personnes assassinées et disparues. Continuer la lecture de « Au sujet des affrontements du 11 à Santiago »

Montevideo, Uruguay : répression contre les anarchistes

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Montevideo: Douze compagnon-ne-s arrêté-e-s juste avant la manifestation devant El Filtro

Le samedi 24 août, aux environs de 17H, heure à laquelle était appelée la manifestation jusqu’à El Filtro, douze compagnon-ne-s ont été arrêté-e-s près de La Solidaria à quatre endroits différents, à travers quatre grandes opération simultanées menées à bien par les renseignements policiers, le DOE (Département d’Opérations Spéciales) et Interpol.

Les douze compagnon-ne-s ont été transporté-e-s jusqu’à la préfecture, où illes ont été pris en photo, illes ont aussi été interrogé-e-s au sujet de leur participation à la manifestation du 14 août, ainsi que sur leurs appartenances à des groupes particuliers et des questions de caractère idéologique, bien évidemment tout cela au milieu d’insultes, humiliations, coups et menaces de viol.

Apparemment les arrestations servaient juste à identifier les personnes, les compas ne passeront pas devant le juge, et vers 21:30 illes étaient dehors, sans aucune charge.

Il nous apparait évident que les Renseignements et la DOE font des enquêtes depuis un moment sur les compas qui participent à n’importe quelle mobilisation, autant en prenant des photos qu’en mettant des flics infiltrés dans les manifestations pour les reconnaitre et les poursuivre (comme ça a été le cas des deux compas arrêtés le 14 août).

Sans aucun doute les dernières arrestations sont une attaque claire contre tous les individus, collectifs ou organisations qui luttent contre ce monde d’exploitation, contre ceux/celles qui refusent l’inévitable destruction de la terre à laquelle conduit n’importe quel projet du capital, contre ceux/celles qui participent dans des espaces autonomes et autogérés, contre ceux/celles qui par leurs mobilisations montrent du doigts ceux/celles chargé-e-s de la répression actuellement et dans le passé.

Avec leurs coups ils essaient de provoquer la peur et l’instabilité, ils essaient de nous faire taire, mais leurs coups nous rendent plus forts.

Nous lançons un appel de solidarité partout dans le monde.

Contre la répression, solidarité et action !

source

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Nouvelle attaque contre le mouvement anarchiste à Montevideo.

Dans l’après-midi d’hier une compagnonne du Chili qui vit ici et qui est en train de faire les démarches pour avoir ses papiers a été séquestrée par l’État. Elle a été appelée pour se présenter au service de migration et nous ne savons pas exactement à quel moment elle a été arrêtée par les flics. Dès la nuit les compagnon-ne-s sont sorties à sa recherche et ont fini par trouver l’endroit où elle se trouvait, le commissariat de femmes. Les services de renseignement sont les responsables de l’arrestation.

Aujourd’hui une autre compagnonne en sortant de sa maison a vu une camionnette suspecte et ensuite on l’a fait monter de force dans une voiture. Les voisins ont informé les anarchistes de son enlèvement. Plus tard nous avons pu vérifier qu’elle était elle aussi arrêtée.

À 14h toutes les deux seront transférées au tribunal, nous ne savons pas encore sous quelles accusations. Nous supposons que les arrestations sont en relation avec ce qu’il s’est passé lors de la manifestation du 14 août. Le 24 elles avait déjà été arrêtées avec 10 autres compagnon-ne-s juste avant une autre manifestation qui avait lieu ce jour là.

Ces dernières semaines il y a eu plusieurs attaques contre le mouvement anarchiste : filatures, écoutes, menaces et arrestations. Rien de tout cela ne nous fait peur !

Nous serons devant le tribunal comme nous avons été devant les commissariats parce qu’ici personne ne se rend. Les compagnonnes ne sont pas seules, aucun prisonnier ou arrêté est seul tant que nous sommes dehors et que nous nous battons.

S’ils touchent à unE, ils nous touchent à tous/toutes. Vive l’anarchie !

Des anarchistes

Rebelles, unis, organisés, sans partis

lima27.7.2013Ce tract a été distribué le 27 juillet 2013 à Lima, Pérou, durant la mobilisation qui s’est terminée par des barricades, répression, affrontements, boycott, dans le centre historique de Lima. Il est évident que les participants étaient des esclaves modernes cherchant à expulser leur rage, colère et non-conformité contre les forces répressives de l’État.

Toi qui lis ce tract, je sais que tu seras d’accord avec nous, lorsque nous affirmons que chaque politique qui rentre au pouvoir étatique n’est qu’une marionnette de plus du système économique. Nous entendons souvent dire par des parents ou des amis, que ce sont tous des voleurs, des corrompus, qu’ils nous mentent et nous trahissent en permanence. Ces affirmations, ou petits instants de lucidité nous permettent de nous rendre compte, de regarder par dessus les écrans de télévision, de nous enlever le bandeau des yeux, et de voir que ceux au pouvoir (peu importe le poste occupé, la couleur du drapeau ou les idées) défendront toujours les intérêts des groupes de pouvoir qui mènent à leur guise cette partie du monde, appelée Pérou. Que le parti au pouvoir soit de gauche ou de droite, sa seule fonction est de protéger les intérêts des monopoles et entreprises qui vivent à nos dépens, améliorer la circulation de marchandises, baisser le prix de la main d’œuvre, faire des lois pour leur libre-échange, etc. Si on s’en prend à eux la répression sous toutes ses formes est ce qui nous attend. Mais est-ce que c’est la seule manière que nous avons de défendre ce qui nous semble juste ? Est-ce qu’on doit seulement s’organiser à travers des partis ?

Les partis politiques, au delà des intentions parfois saines et dévouées de beaucoup de leurs militants, deviennent des machines bureaucratiques qui ne sont intéressés que par leur propre pouvoir, et cela amène inévitablement à mettre les intérêts de groupe au dessus des intérêts de l’ensemble des dépossédés, exploités, indignés, marginaux ou comme on veut s’appeler.

Beaucoup de travailleurs et d’étudiants qui ont des aspirations progressistes regardent de loin les partis de gauche, ceux qui se disent favorables à l’émancipation de la classe des travailleurs et à un monde sans exploitation, et ils se demandent « pourquoi ils ne s’unissent pas si ils sont pour la même chose ? Pourquoi ils se disputent pour des points virgules ? L’ennemi est puissant et organisé, ainsi avec une gauche unie et forte nous pourrions mieux l’affronter ».

Mais la vérité c’est que les directions et buts de ces partis (parce que les partis fonctionnent comme les entreprises et gouvernements, avec des gens en haut et d’autres en bas, avec des gens qui pensent et commandent et d’autres qui exécutent et obéissent) ne vont pas dans le même sens. C’est pour ça qu’ils se disputent. Leurs motivations ne sont pas dans les idéaux qu’ils professent ni dans les programmes qu’ils écrivent. Ils sont concurrents pour le pouvoir de la « masse populaire » (comme ils nous appellent). Ils donnent la priorité aux disputes entre eux avant toute chose.

Les travailleurs, étudiants, paysans, femmes au foyer, les exploités et opprimés en général, n’avons pas besoin de ces structures pour nous unir. Ce sont des structures trop conditionnées par ce monde mercantiliste et autoritaire, elles ne servent pas à nous émanciper. Comment tu vas obtenir ta liberté si tu te soumets à un dirigent ? En plus de cela cette société nous attribue des patrons, gérants, surveillants, professeurs, et autres hiérarchie … on va chercher des chefs supplémentaires ?

Les exploités ne sont pas faibles parce qu’ils sont divisés, ils sont divisés parce qu’ils sont faibles, et sont faibles parce qu’ils continuent d’accepter d’être représentés, que ce soit par des politiques bourgeois ou des politiques de leur propre classe sociale. Nous sommes représentés par nos parents quand on est gamin, par des avocats devant le tribunal. Nous sommes représentés par d’autres dans des situations où nous ne pouvons pas nous présenter nous-même, où nous avons besoin qu’un autre nous présente à nouveau (re-présenter).

Si nous voulons nous libérer est-ce que la représentation nous sert à quelque chose ? Est-ce que les structures qui divisent les gens entre représentants et représentés, dirigeants et dirigés, nous servent ? Non, elles ne nous servent à rien. Donc, ne cédons pas au chant des sirènes de la gauche et ses fausses promesses de liberté et ne nous inquiétons pas de son manque d’unité. Faisons les choses entre nous. Sans sigles ni dirigeants.
Nous ne luttons pas pour humaniser le capitalisme, mais pour en finir avec lui.

Nous ne sommes pas seulement contre l’Organisation Mondiale du Commerce et le FMI, nous sommes contre n’importe quelle expression du capitalisme.

Nous ne sommes pas seulement contre la mondialisation, nous sommes contre tout ce qui caractérise ce système décadent.

Nous ne sommes pas seulement contre le travail précaire, nous sommes contre le travail salarial.

Nous ne sommes pas seulement contre la dictature, nous sommes contre la démocratie.

Nous ne sommes pas seulement contre la loi sur l’immigration, nous sommes contre les patries et les frontières.

Nous ne luttons pas seulement pour que tous les enfants puissent aller à l’école, nous luttons pour que l’école et tout le système éducatif ne soient plus la domestication nécessaire préalable à l’entrée dans le monde du travail.

Nous ne luttons pas pour la répartition de la richesse et l’équilibre dans le premier et tiers-monde, nous luttons pour une société sans argent.

Nous ne voulons pas entendre parler de : la gauche, du moindre mal, la paix sociale, des aides de l’État, des élections, nous ne voulons plus des administrations de mort.

LA LUTTE C’EST ICI ET MAINTENANT !

Nous n’avons pas de dates spéciales pour sortir dans la rue, nous n’avons rien à attendre ni rien à perdre. Nous ne pouvons nous fier qu’à nous, la transformation sociale ne pourra pas venir depuis en haut, de ceux qui ont le pouvoir entre leurs mains, le pouvoir de nous imposer un monde qui ne nous appartient pas, mais qui s’alimente de nos vies.

Écris-nous pour échanger des informations, agir ensemble, pas pour gagner plus de sympathisants ou de votes, mais pour organiser notre libération. Comme organisation, nous n’avons rien à vendre à nos frères de classe, rien pour les séduire. Nous ne sommes pas un groupuscule en compétition par le prestige et l’influence avec les autre groupuscules et partis qui disent représenter “le peuple”, “les travailleurs”, “le prolétariat” et qui prétendent les gouverner et les diriger. Nous sommes des prolétaires qui luttent pour s’auto-émanciper avec les moyens à notre disposition et rien de plus.

Courriel : ataquecreaxionista[arobase]gmail.com

Panfletos subversivos

Quelques idées sur le mouvement zapatiste

zapatistasEn parlant du mouvement zapatiste on pourrait croire que c’est un mouvement contemporain sans racines dans le passé. Cependant le zapatisme tel que nous le connaissons aujourd’hui est en réalité une récupération du mouvement dirigé par Emiliano Zapata au début du XX° siècle, durant la période de la guerre civile connue comme la Révolution Mexicaine.

Sous la devise de “la terre est à celui qui la travaille“, Zapata avait réuni plus de 27 mille hommes et femmes, la majorité des indigènes et paysans du sud du pays, dans l’Armée Libératrice du Sud afin qu’ils luttent pour la récupération des terres qui avaient été confisquées par des notables et des grands propriétaires terriens, un point que le gouvernement soi disant révolutionnaire de Francisco I Madero n’avait pas voulu inclure dans son plan de gouvernement, ce qui lui valut une rupture avec eux. Cette rupture implique que les zapatistes, à travers le plan Ayala, ne le reconnaissent pas (et les deux présidents suivant ) et construisent un mouvement autonome du pouvoir étatique qui perdure formellement jusqu’à 1919 (année de l’assassinat de Zapata), mais qui informellement continue d’être en vigueur pendant tout le XX° siècle.

Le premier janvier 1994, le jour commence avec en gros titres dans tous les journaux : Trois mille indigènes qui s’appellent eux-même Armée Zapatiste de Libération Nationale, prennent la tête de sept communes au Chiapas. Ils lancent une déclaration de guerre contre le gouvernement et annoncent leur intention d’arriver jusqu’à la capitale du pays. Le soulèvement dura 12 jours, durant lesquels de nombreuses personnalités (religieuses, intellectuelles, culturelles), collectifs, organisations, individus … demandent l’arrêt de l’affrontement.

Ces nouveaux zapatistes commencent un processus de dialogue avec le gouvernement qui mène aux Accords de San Andrés (1996), dans lesquels ils demandent que l’État mexicain reconnaisse, entre autres choses, le droit à l’autonomie, la culture, les droits des peuples indigènes dans la constitution et en même temps de satisfaire les demandes de justice et d’égalité pour les indigènes et les pauvres du Mexique. Comme cela avait eu lieu plusieurs années auparavant, le gouvernement les trahira ( ainsi que les quelques 65 peuples indigènes qui vivent dans le pays) leur donnant des miettes de leurs demandes. L’EZLN décide alors de rompre les relations, commence à travailler indépendamment du gouvernement et mise sur la construction de l’autonomie.

Bien que la lutte des zapatistes a été lancée pour obtenir le droit à l’autodétermination, dans ses demandes il n’y a pas d’intention de construire un État indépendant de la Républiques Mexicaine. L’idée est plutôt que le gouvernement les reconnaissent et n’invisibilise plus les peuples indigènes du pays. C’est ainsi que dans tous leurs actes publics ils entonnent l’hymne national et prêtent serment face au drapeau national, en forme d’affirmation de leur appartenance au pays.

En 2003 on voit s’officialiser la division entre la partie civile de l’organisation, appelée Bases d’Appui Zapatistes (dans la majorité des indigènes tzeltales, tojobales, tzotziles, etc) et la militaire, vu qu’ils considèrent que la partie militaire s’immisce dans le processus démocratique et prend le dessus. Ainsi les Junta de Bon Gouvernement restent à charge de la sécurité, des processus démocratiques et de la construction et du développement de l’autonomie ; et l’EZLN reste immergée dans les montagnes et la selva du Chiapas en ayant des contacts publics qu’au travers de communiqués.
Les BAZ et les JBG misent sur un nouveau plan de travail et ouvrent des liens directs avec la dite « société civile organisée » : ils développent une activité abondante de diffusion et propagande (entre elles la revue Rebeldía), créent des organisations hors du territoire zapatiste comme le Front Zapatiste de Libération Nationale, ouvrent des espaces de soutien comme la Cafetería Comandanta Ramona et permettent l’entrée de milliers de personnes dans les communautés comme observateurs ou coopérateurs.

En 2005 l’EZLN lance la Sixième Déclaration de la Selva Lancandone dans laquelle elle appelle toutes les organisations anticapitalistes de gauche à former un front national, horizontal, sans parti, qui lutte pour la construction d’un autre Mexique sans président et une nouvelle constitution qui contienne une réponse aux demandes de tous les groupes en lutte du pays. Des centaines de collectifs, organisations et individus de gauche de tout le pays répondent à l’appel et se déclarent adhérents, y compris de nombreux collectifs anarchistes. C’est ainsi qu’est organisée une Rencontre Anarcho-galactique par des collectifs qui soutiennent cette initiative et voient dans un mouvement de type plateformiste (sous des accords idéologiques minimums) la possibilité de s’unir avec d’autres personnes pour la construction d’une alternative sans leaders ni État.

L’Autre Campagne (LOC) (nom du mouvement qui apparaît à la suite de la publication de la Sixième DSL) se définit sans parti, cependant certains partis de gauche se sont déclarés adhérents. Le Parti Communiste (sans registre formel au Mexique) s’est chargé d’apporter ses images iconiques de leaders à chaque assemblée ou rencontre en même temps qu’il essaie d’introduire ses idéaux politiques. Cela favorise aussi la participation de personnes appartenant à des partis de gauche dans le travail de base au sein de l’initiative des zapatistes.

Dans les deux cirques électoraux qui ont eu lieu depuis qu’est apparu L’Autre Campagne, de nombreux individus adhérents ont appelé au vote utile pour battre l’ultra-droite (représentée par les partis PRI et PAN) et mettre au pouvoir la « gauche » (PRD), soi disant un parti qui pourrait garantir « l’état de droit ». La même EZLN durant tout le processus de dialogue avec le gouvernement pour obtenir la signature des Accords de San Andrés, a entretenu des relations avec l’espoir d’alors, Cuauhtémoc Cárdenas. Ou sans aller aussi loin, depuis l’année dernière elle a soutenu publiquement un mouvement absolument réformiste appelé « Mouvement pour la Paix avec Justice et Dignité », mené par le poète Javier Sicilia, dont le fils a été assassiné par le narcotrafic. Cette initiative civile a cherché depuis le début le dialogue avec le gouvernement pour obtenir que celui-ci réponde aux demandes de réparation pour les familles qui ont un proche qui a été assassiné.

LOC se définit comme un mouvement horizontal sans leaders. Cependant il est plein de figures ou personnages qui font voir l’organisation comme un mouvement vertical. C’est le cas du Sous-commandant Marcos qui n’est pas seulement le porte-parole des zapatistes mais aussi une figure représentative et iconique pour tout le mouvement de gauche sans parti (même si lui et tous les communiqués des JBG essaient de montrer le contraire). Depuis qu’a commencé LOC chacune des actions appelées par l’EZLN ont été soutenues par les collectifs et individus adhérents, la même chose ne se passe pas avec les initiatives qui sont sortis de collectifs plus petits. Clairement, ce sont les adhérents et sympathisants qui ne mettent pas en œuvre la pratique de l’horizontalité.

Même si les avancées obtenues par le mouvement zapatiste se doivent tout d’abord à l’usage de la force armée durant le soulèvement de 94, depuis 1996 ils ont décidé de miser sur la résistance pacifique, c’est à dire, ne pas attaquer, mais se défendre. Et c’est ce qu’ils ont fait toutes ces années : se défendre. Même si la guerre de basse intensité ne s’est pas arrêtée, mais bien au contraire, elle s’est intensifiée ces dernières années, l’EZLN ne s’est jamais remise à utiliser les armes. Est-ce que ça a du sens une organisation armée qui n’utilise pas d’armes ?

LOC, suivant la proposition des zapatistes, se pose depuis le début comme un mouvement civil et pacifique qui rejette ouvertement l’exercice de la violence antagoniste comme forme d’attaque. Nous pouvons trouver une infinité de postures et condamnations contre cette pratique. LOC n’a jamais fait place à autre chose que la création de réseaux et d’interminables dialogues et discussions autour de comment construire de nouvelles formes de gouvernement, de travail, etc …

Ce que nous écrivons n’est pas une condamnation envers les zapatistes ou envers ceux qui croient de manière utopique que le processus organisatif et de lutte de LOC est une attaque réelle contre l’État. Nous reconnaissons ouvertement que la construction d’autonomie des zapatistes est une des expériences les plus intéressantes qui se sont faites dans cette région, même si bien sûr ça n’est pas la seule car il existe d’autres mouvements indigènes autonomes dans d’autres parties du pays (ERP, ERPI, Alianza Magonista. Zapatista, Radio Ñomndaa…). Au sujet de LOC, nous manifestons de grandes réserves en ce qui concerne les moyens et objectifs avec lesquelles ils travaillent. Un réseau de solidarité et d’appui n’est pas suffisant pour arriver à un changement de fond.

Le zapatisme, au cours de ces années, a réussi à résister aux attaques de l’État, de tout type de forces du (dés)ordre et de groupes paramilitaires. Ils ont récupéré des milliers d’hectares de territoire. Ils ont crée des hôpitaux, des écoles et des coopératives de production. Ils ont formé des centaines de personnes qui à leur tour forment d’autres personnes. Ils ont crée leur propre système de gouvernement (les assemblées de Bon-Gouvernement) qui reprend la tradition des gouvernements d’us et coutumes dans lesquelles se construit dans la pratique la démocratie directe. Les dirigeants sont élus en assemblée et s’ils ne réalisent pas bien leur travail on leur retire la charge. Chaque charge est temporelle et les responsabilités sont rotatives. Ils ont crée une structure politico-géographique à travers les Caracoles, de façon à ce que leur territoire soit unifié. Ils ont crée un système de justice propre.

Les zapatistes les plus vieux disent qu’il y a des années (pas tant que ça en réalité) les indigènes au Chiapas ne pouvaient pas marcher sur le trottoir, ils devaient marcher sur la route là où sont les voitures. Ils racontent aussi qu’aux femmes qui travaillaient sur les terres des grands propriétaires terriens on leur appliquait le droit de cuissage (avant de se marier elles étaient obligées d’être violées par le maître). Ils disent qu’ils étaient traités comme du bétail. Et ils racontent encore beaucoup d’autres choses aussi horribles que celles-ci. C’est pour ça que nous n’allons pas critiquer cette forme qu’ils ont choisi pour construire leur autonomie : chacun doit agir en prenant en compte les circonstances et espaces dans lesquelles il vit.

Ce que nous pouvons critiquer par contre c’est justement l’absence de critique de nombreux collectifs et individus anarchistes du Mexique. Comment participer à un mouvement vertical où certains sont importants et où tu es puni si tu ne respectes pas les règles (et ça nous le disons pour les compagnon-ne-s qui sont plus proches de l’organisation) ? Comment peuvent-ils participer à cette condamnation de la violence antagoniste si le fait même d’être anarchiste signifie de fait une posture violente contre l’ordre établi ? Comment peuvent-ils faire des alliances avec une organisation qui cherche à construire la démocratie si nous nous ne croyons pas en la démocratie, ni dans les drapeaux, ni les patries, ni les hymnes nationaux ? Comment peuvent-ils croire en un mouvement de masses ? Comment peuvent-ils penser que nous allons pouvoir nous mettre d’accord avec des marxistes, trotskistes, léninistes, communistes, pacifistes … ? Quelle affinité idéologique peut-on avoir avec une organisation de style marxiste ?

Nous nous croyons en une affinité qui va au delà de se déclarer anti-capitaliste, ou de se dire activiste, ou d’être contre l’État et le système démocratique actuel. Nous croyons en la création de groupes d’affinité, partant d’une pratique réelle, qui s’oppose et se confronte au pouvoir. Nous croyons en la destruction du système, et pas en sa possible transformation et réhabilitation. Nous croyons en la confrontation directe sans besoin de justifications comme l’autodéfense ou la résistance. Ces différences au sujet des formes d’agir, objectifs et moyens de la lutte, que maintiennent les zapatistes et LOC, nous font nous tenir à distance d’eux.

La letra armada

La letra armada est un collectif anti-autoritaire qui se consacre à l’édition, l’impression et l’élaboration de matériel anarchiste qui diffuse la lutte insurrectionnelle en même temps qu’il soutient les prisonnièr-e-s de la guerre sociale qui ont été séquestré-e-s ou sont poursuivi-e-s par l’État. 

Santiago : résumé de la manif pour la dépénalisation de l’avortement.

Le 25 juillet a eu lieu à Santiago une manif pour la dépénalisation de l’avortement, étant donné que le Chili est l’un des pays dans le monde qui pénalise l’avortement dans n’importe quel cas. Il en résulte que des femmes sont en taule pour avoir avorté et que d’autres meurent en avortant clandestinement.

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A_UNO_273345La manif était convoquée à 19h sur la Place Italie mais l’intendance Métropolitaine a décidé à 18h de retirer l’autorisation qu’elle avait donné pour le parcours sur l’Alameda nord jusqu’au Paseo Bulnes. Pour cette raison les flics ont pas mal emmerdé les manifestants qui marchaient sur les deux voies de l’Alameda nord, poussant et menaçant certains tout au long du parcours. La police a finalement fait un barrage au niveau de Paseo Ahumada, à deux pas du Palais de la Monnaie. La manif s’est donc momentanément arrêtée à cet endroit, et à un moment donné les flics ont commencé à pousser violemment les manifestant-e-s qui bloquaient la circulation criant des slogans pro-avortement mélangés à des slogans anti-flics, ainsi que des slogans qui appelaient à continuer d’avancer sur l’Alameda (artère principale du centre de Santiago).

Après une dernière poussée des flics toutes les personnes ont compris que ça ne servait à rien de rester vu le peu de motivation à faire face aux flics, et la manif a continué son chemin sur le Paseo Ahumada (où elle a croisé les évangélistes qui comme chaque soir faisaient leur sketch en pleine rue), en direction de la Cathédrale de Santiago, sur la Plaza de Armas. En arrivant sur la place de façon spontanée les manifestant-e-s se sont dirigées à l’intérieur de la Cathédrale, où une messe était en cours. La foule a essayé de couvrir le micro des religieux en sifflant et criant des slogans (parmi lesquels « sortez vos rosaires de nos ovaires »). Des slogans ont aussi été écrits à l’intérieur de la Cathédrale et des bancs en bois ont été jetés par terre, certains bancs ont même été sortis de la cathédrale et balancés sur le parvis. À ce moment là les flics ont commencé à charger sur le parvis, utilisant les canons à eau et arrêtant quelques personnes (on ne sait pas le chiffre exact, mais c’est moins d’une dizaine). Pendant ce temps les personnes qui sortaient de la Cathédrale essayaient de se mettre à l’abri dans les rues autour vu que la place commençait à se remplir de flics en moto, avec quelques canons à eau , zorillos (blindés qui lancent les lacrymos) et paniers à salade.

Ainsi se terminaient ces petits affrontements pour la libération de nos ventres, chacun-e- rentrant chez soi content-e-s d’avoir au moins pu perturber la messe, comme une petite attaque aux religions réactionnaires.

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Défendons les compagnon-ne-s des griffes de la répression.

aficheperseguidosLa logique du pouvoir s’alimente en définissant la légalité ou l’illégalité, que ce soit des actes, des idées, des gestes, y compris des personnes. Loin de ces paramètres qui ne font que nourrir la domination, ce qui est réellement valable ce sont les décisions de lutte menées par des personnes concrètes. Pour cela nous défendons les compagnon-ne-s et les différentes pratiques d’attaque contre le pouvoir.

*Il y a 4 ans le pouvoir a décidé que la vie de Diego Ríos était illégale, en trouvant chez lui du matériel pour fabriquer des explosifs. Devant la chasse menée contre lui le compagnon anarchiste décide de fuir et ne pas baisser la tête, restant en cavale jusqu’à aujourd’hui.

*En 2013 dans le contexte du combat et de la lutte de rue, où les actions de combat et d’affrontement contre les puissants s’est propagé, des flics des services de renseignement filment un jeune cagoulé attaquant des flics avec un cocktail molotov. La filature policière permet de l’identifier, ces images et son identité sont largement diffusées par les médias.

Les deux situations mettent en évidence le monopole de la violence de la part de l’État. Lorsque quelqu’un s’affronte contre la domination, la répression lui tombe dessus avec tout son appareil policier, politique, journalistique et judiciaire.

Devant les assauts de l’État il ne nous reste qu’un chemin à prendre : la défense illimitée de toutes les formes de lutte contre le pouvoir et des compagnon-ne-s qui décident de faire ce pas.

Soutien et solidarité avec nos compagnon-ne-s persécuté-e-s.
Lutte permanente contre la domination.

  Traduit de Publicación Refractario

Répression contre les émeutiers

Au cours de la manifestation étudiante du 26 juin des équipe de la police politique DIPOLCAR (service de renseignement) se sont infiltrés dans la manifestation et les émeutes, filmant de près une personne cagoulée qui avait un cocktail molotov à la main.

Le jeune encagoulé allume le molotov sur une barricade et le lance contre la police. Après avoir été suivi durant les émeutes il est filmé en train de se changer à l’intérieur de la USACH et essayant des chaussures provenant d’un pillage qui a eu lieu au cours des émeutes dans le centre de Santiago.

Les griffes de la répression se serrent sur Nicolás Sandoval Toro (19 ans) et son frère de 17. Ils sont arrêtés et formalisés pour port illégal d’engin incendiaire, atteinte à l’autorité et recel. Donnant 120 jours d’enquête au parquet, le compagnon reste en libération conditionnelle.

Après une médiatisation de son affaire (la “fuite” dans des journaux télévisés  à des horaires de grande écoute au sujet de sa filature) la cour d’appel a décidé d’emprisonner Nicolas Toro le 4 juillet.

Défendons les compagnon-ne-s accusé-e-s de combat de rue !

Traduit de Publicación Refractario

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Le 13 juin au cours d’une manifestation étudiante une jeune “encapuchée” a lancé un cocktail molotov sur les forces répressives.

Les images sont filmées depuis un bâtiment par la police secrète de la DIPOLCAR, le policier caméraman suit la jeune encagoulée jusqu’à ce qu’elle se change d’habits derrière des arbres éloignés de l’action.

Des heures après la jeune est arrêtée lors de l’incursion policière dans le siège central de l’Université de Chile bloquée, accusée seulement à ce moment là de désordres pour se trouver dans une université bloquée. Des jours après et devant les critiques du comportement violent des policiers lors de leur incursion dans l’université la police a “déclassifié” ces images pour justifier la violence exercée.

La presse a montré en boucle les images, l’individualisation de la compagnonne la surexposant à l’humiliation publique et lui donnant comme surnom “la blonde encagoulée”, en plus de rendre publique son histoire et son profil.

Ce n’est que le 7 juillet que l’intendance de Santiago a porté plainte contre la compagnonne l’accusant sous les délits de ports d’engins incendiaires et désordres publics devant le septième tribunal de garantie. *

Solidarité avec la compagnonne Giuria Muñoz!

Empêchons les campagnes médiatiques contre les compagnon-ne-s participant dans la lutte de rue !

Traduit de Publicación Refractario

NdT :

* le 19 juillet elle a été arrêtée dans un appartement de la commune de Ñuñoa après avoir été en cavale pendant 10 jours. Le même jour elle a été formalisée pour les “délits” de port d’engin incendiaire et désordres publics. Dix ans de prison avaient été sollicités, puis 90 jours de prison préventive, mais finalement la jeune s’en est tiré avec une liberté sous caution, devant payer  500 mille pesos pour être libérée.

 Il y a d’autres personnes qui ont été arrêtées et jugées sous les même accusations en 2013 dans le cadre des manifestations, malheureusement nous n’avons aucun chiffre, et ces deux exemples ont été utilisés car la presse a allègrement trainé les deux jeunes dans la boue et a rendu leur histoire connue.

Sur les nombreuses personnes arrêtées lors des manifestations certains se voient signifier une interdiction d’assister aux manifestations, parfois pour plusieurs mois. Ainsi l’État essai de noyer ce mouvement en menaçant par la prison et en propageant ainsi la peur, et les “fuites” dans la presse au sujet du groupe tactique d’intervention rapide de la police, appelé Fenix, ne font qu’aller dans ce sens, car quoi de mieux pour essayer de contenir ces manifs que de faire savoir qu’au milieu des manifestants cagoulés il y a des membres des forces d’intervention spécialisés dans le suivi d’émeutiers ?

Grève générale du 26 juin à Santiago

Ceci est un compte-rendu fait à partir de ce que nous avons pu voir dans les rues le mercredi 26 juin, c’est donc loin d’être exhaustif car il y avait trois manifestations simultanées et plusieurs lycées attaqués la nuit, nous n’avons pas pu être partout.

L’animation a commencé dès 07 heures du matin à divers points de la capitale, se matérialisant par des barricades érigées devant les universités et les lycées. Comme d’habitude le complexe universitaire de Macul con Grecia et la Usach n’ont pas été en reste.

ter6La manifestation commençait à 13h, mais des heures avant le centre ville était quadrillé de flics, et des jeunes jugés suspects ou qui n’avaient pas leurs papiers sur eux étaient arrêtés en prévention.

On pouvait aussi voir des hélicoptères voler au dessus de la manif, et un œil observateur pouvait déceler sur certains toits de la Alameda d’étranges photographes ou caméramans, flics ou journalistes (la même chose), malheureusement suffisamment hauts pour être hors d’atteinte des manifestants.

À 13h il y avait trois manifestations simultanées qui devaient se retrouver toutes à un même point, la place de Los Heroes. On compte plus de 100 000 personnes qui auraient assisté à la manifestation, qui n’était pas uniquement des étudiants, puisqu’il y avait plusieurs revendications, étudiantes, mais aussi laborales, ainsi que des revendications par rapport aux lois liberticides que l’État chilien s’apprête à nous sortir, entre autre la loi qui punit toute insulte sur les flics, et la loi Hinzpeter, qui parmi d’autres choses interdira le port de la capucha (la cagoule faite avec un tee-shirt).

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9340_632187956792152_2133531382_n Continuer la lecture de « Grève générale du 26 juin à Santiago »

Deux lettres de José Miguel Sánchez

Aux guerriers de la lutte de rue

Que cet hiver soit chaud grâce au feu que nous allons semer avec nos molotovs, en faisant brûler chaque icône du pouvoir, dévastant ceux qui nous oppriment, libérant notre haine envers la classe dominante, prenant par surprise le territoire bourgeois, brûlant ses possessions et encourageant l’indécis à se rebeller. Vive ceux qui luttent !

Nos actions doivent attaquer toute forme d’autorité et de domination, tout gardien du pouvoir, sabotant la paix des riches, toujours agissant avec audace et surprise, ne laissant aucune trace pour ne pas faciliter le travail de l’ennemi. Nous luttons contre la domination oligarchique, nous faisons prévaloir la solidarité et l’égalité sur les privilèges, les égoïsmes et l’injustice. C’est pour cela que nous dirigeons nos actions avec des bras forts, conscience et conviction, et c’est de la responsabilité de chacun de nous de faire en sorte que chaque action atteigne son objectif. Nous sommes des guerriers d’une lutte inégale et pour cela nous devons être sûrs de nous et audacieux.

Nous n’avons aucun attachement au “confort” que le système nous offre, nous nous torchons avec leurs lois et normes, nous savons que c’est seulement en luttant efficacement et constamment que nous arriverons à nous débarrasser du joug crée par la classe privilégiée pour nous soumettre, de l’égoïsme et de l’avarice d’un richard prétentieux et de toute forme d’autorité. Nous luttons pour la libération totale et nous sommes prêts à tout pour l’émancipation. Continuer la lecture de « Deux lettres de José Miguel Sánchez »