Communiqué pour la journée des femmes

NdT : Cette année la manifestation pour la journée des femmes à Santiago a eu lieu le vendredi 7 mars. Il y a eu des arrestations à la fin de la manif au niveau du parc Almagro à la suite de quelques échanges « chaleureux » entre manifestant-e-s et flics. À ce moment là de la fête des cocktails ont été lancés sur les locaux de l’Université Central (ou bien sur les flics postés juste devant) et une salle a été endommagée par le feu.
La manifestation de la Journée des femmes est  en général la première grosse manif de l’année (les vacances d’été viennent de se terminer au Chili). En 2013 à cette même manifestation un flic gradé avait été la cible d’attaques, et des flics a moto avaient échappé de peu à la grillade. (voir vidéo )
Il ne faut pas oublier que l’avortement est pénalisé au Chili, ce qui veut dire que l’État met en taule des femmes pour avoir avorté, ce qui donne une autre dimension à cette journée et à la lutte des femmes en général dans cette région.

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Aujourd’hui nous voulons bien faire comprendre que nous ne faisons pas partie de la célébration que la démocratie a crée pour cacher les conflits sociaux qui nous affectent tous/toutes, une lutte annulée par la création de stéréotypes de féminité et de masculinité qui vendent une promesse vide d’indépendance et de liberté individuelle, qui victimise et criminalise et annule la diversité sexuelle.

Le pouvoir et ses laquais se chargent d’uniformiser les styles de vie au travers de lois, publicités et la morale, stigmatisant ceux qui ne sont pas dans les paramètres sociaux de « normalité ».

Le patriarcat a crée la figure de l’homme froid, supérieur, pilier économique, fort, protecteur …, ainsi que la figure de la femme soumise, tendre, dévouée …, nous transformant depuis petits en esclaves d’habitudes que nous n’avons jamais voulu prendre et qui nous empêchent de nous développer pleinement comme des personnes.

Le machisme ne se terminera pas en offrant des fleurs un jour, ni avec les femmes changeant de classe en accédant au pouvoir, parce que la structure sociale continue de se reproduire de toute façon. La destruction du pouvoir, de toute autorité qui nous réprime dans n’importe quel milieu de vie et la compréhension de notre condition de classe sont des aspects fondamentaux pour affronter ensemble cette lutte, sans tomber dans le jeu des fausses libérations et stéréotypes que vend l’État et le Capital.

Pour un 8 Mars Noir.
Contre toute autorité. Autogestion et Guerre Sociale.

Colectivo Lucha Revolucionaria

Contrainformate

Affiche de grève avec une perspective de genre

huelgaAppeler au boulot pour dire que tu es malade le matin de la grève.
Exproprier les biens du lieu de travail pour ensuite les redistribuer.
Mal travailler, plus lentement, avoir beaucoup “d’étourderies”.
Faire du boycott et saboter des petits trucs.
Faire la grève de la consommation.

Donner du courage aux grévistes ( celles qui comptent et celles qui comptent pas), leur donner de l’eau, leur offrir un abri si la situation devient difficile.

Je n’ai pas de contrat / je suis en stage / je suis travailleuse du sexe / j’ai migré et maintenant je travaille sans contrat / je suis travailleuse domestique / j’ai besoin d’argent / mon chef va me virer / je suis femme au foyer / je suis à mon compte et je ne peux pas perdre mes clients / j’ai un visa de travail / je m’occupe de personnes âgées / …

Quel que soit le motif, pour beaucoup d’entre nous la grève « traditionnelle » n’est pas suffisante. Nous ne sommes pas importantes pour les syndicats majoritaires, celles qui ne sont pas prises en compte et ne veulent pas rentrer dans le jeu avec les patrons et les gouvernements. Sans papiers, sans contrats, sans chefs, sans bureau, sans sécurité sociale, sans avoir un travail reconnu comme travail, sans maison, sans être payé pour tout ce que nous bossons, comment on ferait la grève dans le sens traditionnel du terme ?

Chaque jour devrait être un jour de grève. Mais pas une grève de devanture, de débat télévisés et quatre mots de fin de soirée. Chaque jour devrait être la grève du genre, la grève de la consommation, la grève de l’obéissance, la grève de la soumission, la grève de la reproduction, la grève des loyers, des hypothèques et des frais de logements, la grève des mères, la grève des corps, de la main d’œuvre pas cher, la grève de la non-violence face à la violence policière, la grève de se serrer la ceinture, que des jours meilleurs arriveront. La grève comme synonyme d’un raz le bol, la grève comme synonyme d’attaque. Ce n’est pas seulement la possibilité de bloquer le capital sur les lieux de travaux légitimés pas l’État, mais aussi dans la reproduction hétéro-patriarcale, capitaliste et raciste de la vie sociale.

Nous n’attendons pas assises à ce qu’on nous dise quand, comment et qui peut lutter ; nous redéfinissons le concept de grève.

La rage n’attend pas les appels à la grève, la rage n’a pas d’horaires déterminés.

Rage indéfinie. Grève indéfinie.