Situation de la compagnonne Tamara Sol Farías Vergara

Swallow, Hirundo rustica

Santiago (Villa Francia), le 25 novembre 2014

C’est au 4eme tribunal Oral pénal, et à une date pas encore fixée, que commencera le procès contre la compagnonne Tamara Sol Farías Vergara, prisonnière depuis presque un an dans la prison/centre d’extermination de San Miguel, sous les charges de tentative d’homicide qualifié et vol simple.

Cela a été décidé suite à l’audience de préparation du procès oral qui a eu lieu le 24 novembre à Santiago, à l’occasion duquel l’accusation et la défense de notre compagnonne ont présenté les examens d’experts, documents et preuves matérielles qui feront partie du procès.

Concrètement, à la demande de la défense de Tamara Sol, à charge des avocats Margarita López et Nelson Miranda, le tribunal a exclu presque une dizaine de témoins (sur un total de 28) présentés par le parquet, dans leur majorité des sbires de l’OS-9 [1] et des fonctionnaires de la succursale bancaire, dont certains n’ont pas été témoins direct des faits reprochés à la compagnonne.

Aussi, le tribunal a accepté la demande d’exclure d’autres éléments de preuves, des examens d’experts et matériels présentés par le procureur et par le représentant de la Banque Estado, plaignant dans l’affaire. Et même si cela rend la défense optimiste, il faut quand même garder ses précautions.

Soutien inconditionnel

L’audience de préparation du procès réalisée ce lundi a été marquée par une présence nombreuse de compagnon-ne-s qui dès le début ont exprimé leur solidarité et soutien à Tamara Sol et à sa famille. Cette fois ça n’a pas été différent. Beaucoup de ceux/celles qui se sont rendus jusqu’au mal nommé Centre de Justice, ont laissé de côté leurs activités pour être présents, soutenant la compagnonne dans ce moment décisif.
Comme preuve de cette inconditionnalité, ils sont resté-e-s à l’extérieur de la salle où avait lieu l’audience, malgré la restriction capricieuse d’accès ordonné par le juge, qui n’a permis qu’à cinq personnes de rentrer.
Malgré cela notre chère Tamara Sol a pu sentir leur présence à l’extérieur. Sur son joli visage et son sourire nous avons pu ressentir son énergie et la force avec laquelle elle a supporté ces mois d’enfermement, avec la dignité qui la caractérise.
Maintenant l’étape décisive arrive. Dans les prochains jours la date de début du procès oral devrait être fixée, ainsi que les noms des trois juges qui intégreront le tribunal.

Nous appelons donc à continuer à se solidariser activement, jusqu’à obtenir la liberté de Tamara Sol et de tous/toutes nos compagnon-ne-s prisonnier-e-s de l’État et de ses prisons.

Liberté pour Tamara Sol !
Liberté pour tous les prisonniers libertaires, subversifs et anticapitalistes !

 

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Notes :
[1] l’OS-9 est l’unité de carabiniers spécialisée dans la lutte contre les organisations criminelles.

Une hirondelle ne fait pas l’été mais son chant est tout aussi important

solÀ un jour de l’arrestation de la compagnonne Sol après la courageuse vengeance lancée contre un mercenaire gardien de la Banco Estado, nous nous sentons appelés à parler pour elle, pas seulement pour le sang qui coule dans ses veines, mais surtout pour la décision de lutte qui l’a amené à défier de face le pouvoir, qui l’a amené à revendiquer la chute en combat de notre compagnon anti-autoritaire Sebastián Oversluij Seguel, réussissant à installer une fois de plus la certitude que c’est une guerre quotidienne contre l’État et le Capital. Laisser de la place au doute, laisser de la place pour que la presse bourgeoise déchaîne ses illusions patriarcales de « crimes passionnels et jalousies » juste parce qu’il s’agit d’une femme, c’est ne pas faire l’écho du courage et de la conscience révolutionnaire qui ont amené la compagnonne à agir directement. Garder le silence face à un cri de « vengeance ! » c’est oublier que la première réaction lorsqu’ils nous frappent doit être de rendre le coup, à partir de la multiplicité des formes qui existent.

Que la police et la presse évoquent les thèses qu’ils veulent, que le procureur cherche les liens d’amitié et déchaîne son bordel juridique comme il l’a fait depuis quelques années, que les citoyens s’exclament épouvantés une fois de plus qu’ils s’agit toujours des même délinquants … Nous, ses compagnon-ne-s, nous n’avons pas besoin de chercher longtemps pour comprendre, pour se trouver avec elle sur ce chemin vers la libération totale, comme nous la trouvons pour commémorer le souvenir des jeunes combattants Eduardo et Rafael,  comme nous la trouvons pour se souvenir de Pablo et Aracely, comme nous la trouvons dans des activités solidaires avec nos compagnon-ne-s en prison. Aujourd’hui nous n’avons besoin de rien de plus que ses actes pour la reconnaître comme une sœur dans cette pratique antagoniste et subversive : son présent de lutte nous dit qui elle est, avec la même force que le fait l’histoire de sa famille chargée de dignité combattante.

Nous croyons que ces lignes sont un geste simple pour éviter que le silence complice de certain-e-s ou le baratin sans importance, si commode pour d’autres, ne terminent par faire de la détention de notre compagnonne qu’une nouvelle policière ou un simple sujet de journal télévisé. Nous savons que les mots, lorsqu’ils n’entraînent pas une pratique en conséquence, ne sont que papier et encre gaspillés. C’est pour cela que depuis le collectif anticarcéral Vuelo de Justicia nous n’avons plus qu’à transformer en pratique notre discours et accompagner avec une solidarité quotidienne et rebelle la compagnonne Sol dans son séjour, nous espérons court, en prison.

Depuis ce front de lutte nous envions toute notre force et soutien à la compagnonne, aux chers grand-parents Luisa et Manuel, à sa mère et à toute sa famille. Que la flamme de la dignité rebelle qui les a toujours accompagné ne s’éteigne pas une seule seconde. Sachez qu’on ne vous laissera pas seul-e-s.

Parce que tu as installé une fois de plus la certitude que lorsque nous dirigeons nos vies vers la libération totale, l’insurrection est permanente !

Parce que ton action et ton cri de vengeance ont déchiré le silence, ont lézardé les murs qui enferment les nôtres, et nous ont poussé à continuer avec plus de force cette guerre à mort !

Parce que pour toi aucune agression n’est sans réponse, aujourd’hui la réponse sera pour toi !

Compagnonne Tamara Sol Farías Vergara, nous t’aimons indomptablement libre !

Actualisation sur sa situation juridique :
le 22 janvier la compagnonne a été condamnée pour « vol qualifié » de l’article 433 du code pénal chilien, qui correspond à un vol commis avec un homicide, un viol ou des blessures comprises dans le même code :  dans les faits la compagnonne est accusée du vol de l’arme et de la tentative d’homicide sur le gardien de banque, risquant une peine qui va de 10 ans et un jour à la condamnation à perpétuité. De plus, un avocat représentant la banque était aussi présent pour une plainte de « vol avec homicide » (sic) étant donné que du fait du vol de l’arme la banque serait elle aussi victime. Le tribunal a ordonné la détention préventive de la compagnonne Sol à la prison de San Miguel et le délai de l’enquête a été fixé à 60 jours.

« C’est le moment d’agir, au quotidien avec ceux en affinité avec nous, pour la destruction de la société carcérale et de toute tentative sociale de réformer ce dégoûtant système de mort. La solidarité ne doit jamais devenir un slogan vide, mais une action quotidienne d’affrontement avec le Pouvoir et un soutien constant aux frères/sœurs séquestré-e-s dans cette guerre à mort. »
-Mauricio Morales Duarte-

Collectif Anticarcéral Vuelo de Justicia

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Arrestation d’une compagnonne accusée d’avoir tiré sur un garde

Mujer_armada_2Le 21 janvier au matin une silhouette vêtue de noir entre dans la succursale de la Banco Estado sur la Alameda au niveau de Las Rejas. Elle tire quatre coups sur le corps de Ronaldo Vargas Fuentes, garde para-policier qui a décidé de consacrer sa vie à la protection des richesses et accumulations des puissants. La compagnonne crie « Vengeance ! »

À la suite des coups de feu la compagnonne laisse le revolver avec lequel elle est entrée, prend celui du garde et s’échappe du secteur en vélo.

De son côté le misérable garde a pu être soigné, se sauvant de l’attaque.

D’autre part, selon la presse et la police, la compagnonne Tamara Sol Farías Vergara a été arrêtée alors qu’elle se rendait à un commissariat pour laisser une preuve pour vol de vélo lorsque la police a décidé de fouiller le sac qu’elle portait. Elle a résisté et a essayé d’attraper le revolver et les policiers ont réussi à la maîtriser. Au commissariat elle a refusé de collaborer et de donner son identité.

Nous rappelons que le compagnon Sebastián Oversluij a été abattu cela fait déjà plus d’un mois par un misérable garde de la Banco Estado à Pudahuel à la suite d’un braquage raté.

La comparution de la compagnonne devant les tribunaux d'(in)justice était à 11h ce mercredi 22. Apparemment elle comparait pour les délits de « vol qualifié » (le revolver du garde) et « tentative d’homicide ». Toute notre tendresse anarchiste et solidaire pour elle, et pour sa famille*, qui s’est toujours caractérisée par une belle dignité rebelle : nous sommes avec elle, nous sommes avec vous !

Solidarité immédiate avec la compagnonne Sol !!

Nous ne laisserons pas de place au cirque médiatique, aux vautours charognards, aux campagnes de terreur des puissants ni aux fantaisies des procureurs : Solidarité, maintenant !

* elle est la nièce des frères Vergara, dont l’assassinat a donné naissance au jour du jeune combattant

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Mise à jour :

la compagnonne a été accusée de « vol qualifié, et placée en prison préventive. Avant et après sa comparution il y a eu quelques échanges entre les ami-e-s de la compagnonne et les flics devant le tribunal. Au moins une personne a été arrêtée après que les personnes venues en soutien pour la compagnonne aient attaqué la presse à la sortie du tribunal.