La réalité du virtuel

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«Plus ce monde devient invivable et plus son principe devient connaissable. Le concept de spectacle est encore plus intelligible qu’il y a vingts ans. Ce n’est donc pas seulement parmi ceux qui se trouvent rejetés à la périphérie de la société mais aussi bien parmi ceux qui se trouvent en son centre que pourra être formulé, plus explicitement qu’en 1968, le programme révolutionnaire : instaurer la communication sociale » (Os Cangaceiros n°3, La domestication informatique).

De nombreuses fois les accusations sur les raisons de notre foutue apathie pointent vers « internet », et sans plus de raisons concrètes on en fait la cause de la distanciation humaine, de l’exacerbation de l’image, etc … Mais nous devons nous rendre compte que les nouveautés technologiques sont développées par nécessité capitaliste et sont en étroite relation avec sa « mentalité », c’est à dire, avec la « mentalité » dominante. Internet développe et intensifie ce qui existe déjà, créant un cercle vicieux de rétro-alimentation. Le capitalisme développe internet et, à son tour, est conditionné par l’usage de cette nouvelle technologie.

Prenons l’exemple de la façon dont le Capital utilise et modèle en même temps l’isolement moderne dont souffrent de nombreuses personnes, comment il en tire profit et comment ça le renforce pour continuer de leur proposer sa marchandise : si toute la technologie de la communication (qui comprend les ordinateurs, téléphones et autres) rompt l’isolement comme on le prétend, et nous permet de communiquer chaque fois plus, ça n’est pas suspect que chaque jour on nous offre de nouvelles marchandises pour communiquer plus et mieux ? À qui pourrait-on vendre tout ça si ce n’est à des individus isolés qui ont besoin de se débarrasser, grâce à l’image de la communication, de leur solitude et l’angoisse qu’elle entraîne ? L’aliénation capitaliste qui remplaçait l’ « être » par l’ « avoir » s’est encore plus dégradée, passant de l’ « avoir » au « paraître », et quelle meilleure forme de « paraître », de feindre, qu’à travers un écran.

Nous savons que le capitalisme est une relation sociale, et dans cette relation sociale les conversations en dehors du mur de Facebook ne sont pas forcément plus intéressantes que les échanges qui ont lieu derrière l’écran. Internet n’est pas ce qui a ruiné les bonnes-vieilles capacités sociales que nous avions. Il n’y a pas d’un côté « Internet » et de l’autre « la vraie vie », malgré les clichés de ses détracteurs : Internet c’est aussi la vraie vie. Il y a un système de production et reproduction matérielle donné, qui n’est pas externe à lui, qui répond de fait à des besoins bien précis. Ceci étant précisé, nous pouvons continuer avec notre sujet …

«Néanmoins, ce n’est pas la technologie en soit qui dicte la nécessité d’une accélération vide; on peut très bien débrancher les machines ou les faire fonctionner plus lentement. En réalité, c’est le vide de l’espace-temps capitaliste séparé de la vie et sans liens culturels qui impose à la technologie une structure donnée et la transforme en mécanisme autonome de la société, impossible à débrancher. »(Robert Kurz, L’expropriation du temps).

Ceci est une publication relativement courte, et cependant, en ces temps de lecture en ligne elle peut être perçue comme très longue et ainsi il peut sembler difficile de se disposer à la lire. Au delà de notre capacité à écrire de façon agréable ou pas et de l’indifférence massive envers la critique radicale, il y a aussi l’impression qu’elle est longue même pour ceux qui pourraient avoir envie de la lire. En référence à la « critique sociale » notre époque se montre plus attirée par les images et les slogans courts qui se diffusent comme une plaie sur Facebook et d’autres espaces du web, des phrases brèves qui peuvent vaguement vouloir dire tout ou son contraire et qui ne permettent pas d’approfondir sur le sujet qu’elles prétendent aborder. La majorité des messages présentés dans les nouveaux supports technologiques donnent la priorité à la rapidité et la superficialité face à la possibilité de pouvoir partager des idées complètes et précises. Dans ce sens, une affiche ou un tag avec un slogan simple pourraient être mis dans le même sac, cependant, un tag anticlérical sur une église a beaucoup plus de force que mis dans l’espace vide du web. De même, une phrase esthétiquement « combative », courte, abstraite et décontextualisée lancée sur le net peut tomber à pic et être « partagée » autant par un amoureux qui sent qu’il doit « lutter pour son amour », que par un arriviste qui sent qu’il doit « lutter pour un poste plus élevé dans l’entreprise » ou par quelqu’un qui se considère comme une personne combative en étant maoïste, écologiste ou peronniste.

En même temps, cette réduction de concepts alterne avec une surcharge de stimulations peu ou mal digérées qui rendent impuissant son spectateur : des images sans censure d’un massacre ou d’animaux disséqués, des soi-disant recherches de réponses dans des dizaines de livre téléchargés qui ne seront jamais lus et des articles de Wikipédia qui font passer d’un lien à l’autre sans réussir à en finir la lecture. L’impact de l’horreur sans réflexion accable et paralyse, même dans l’apparence du « mouvement ». Et bien plus encore, dans l’espoir qu’une prise de conscience plus ou moins généralisée soit suffisante pour transformer la réalité, une adhésion « cérébrale » à telle ou telle chose.

« La saturation de l’audience face à la multitude de « vérités gênantes » qui ne gênent déjà plus personne, pourrait répondre à la « surconscience » qui, à force de stimulation, est devenue impuissante. La surexposition à une quantité énorme d’informations a lieu au moment où la moindre référence sur le fait de trier l’information est immédiatement réfutée et jetée à la poubelle des idées dépassée ; d’où n’importe quel imbécile l’en sortira un jour pour les vendre une fois vidée de contenu (dans sa langue : une fois actualisée). Ainsi de nombreuses personnes qui veulent une transformation des conditions actuelles de vie ont cru que, en utilisant dans d’autres buts les moyens technologiques, la dite révolution d’information pourrait être orientée vers des objectifs plus hauts. Mais le problème de fond est, en réalité, que très peu croient déjà en ces beaux objectifs, parce que c’est précisément le système technologique dans on ensemble, et pas l’utilisation de la technologie ou cet outil séparé, qui a sapé les bases matérielles nécessaires à une vie relativement autonome et une conscience qui tend vers la liberté de pensée» (revue Cul de sac n°2, Gravats).

Le consommateur d’internet, dans l’illusion de la participation, aime se considérer comme « utilisateur » dont la définition dans le dictionnaire est « celui qui utilise quelque chose de façon ordinaire, qui a le droit d’utiliser une chose d’autrui avec une certaine limitation ». Une définition de qui est suffisamment précise pour décrire ceux qui sont consommateurs de certaines technologies même s’ils se considèrent comme « utilisateurs », ce qui leur faire penser à la neutralité des nouvelles et vieilles technologies, dans la possibilité de les utiliser selon sa morale, chose qu’un simple consommateur ne pourrait pas faire … et nous voyons qu’un utilisateur non plus.

 La promesse d’interactivité est l’un des points forts dans la promotion d’internet. Analogue à l’idée de participation dans la promotion de la politiques, ce ne sont pas totalement des mensonges mais des moitiés de vérités. On peut participer, même jusqu’à « créer », mais dans le cadre des règles prédéterminées par la structure sociale qui invite à cette participation. C’est à dire, on peut faire et produire en fonction des objectifs préétablis qui ont été décidés sans nous. Sans aucune gêne on nous invite à collaborer au processus d’oppression même.

 En ces temps, le consommateur moyen d’internet est simplement un consommateur de « réseaux sociaux » et, dans ce cadre, tout comme il peut réussir à avoir des centaines d’amis il peut aussi se joindre à une infinité de causes. Mais en dehors du support virtuel il se rendra compte que c’est impossible de maintenir une relation d’amitié avec des centaines de personnes, tout comme c’est impossible de se joindre à une si grande quantité de causes aussi diverses, vu que les heures d’une journée ne lui suffiront pas et son mental ne le supporterait pas non plus. Autant l’amitié que la participation à certaines causes ont besoin de liens forts et profonds, autant  les plateformes des réseaux sociaux,  au contraire, se construisent autour de liens faibles.

Pour la lutte qui nous semble nécessaire actuellement il faut, nous le disons sans détour, du dévouement, de l’engagement, de la constance, des efforts et renoncer à une certaine normalité.

« C’est le type d’engagement qui peut entraîner le rejet social et les difficultés dans le travail. Beaucoup abandonnent. Créer un groupe facebook en faveur ou contre quelque chose est au contraire très facile. Et c’est toujours plus facile de déplacer le curseur sur le bouton correspondant pour donner notre soutien, depuis le confort et la sécurité de nos maisons ou postes de travail. Ça ne devrait pas paraître bizarre que les groupes d’initiatives politiques sur facebook ont autant de suiveurs ? Comment ils font pour qu’autant de personnes soutiennent leur campagne ? Simplement sans trop leur en demander. C’est la seule façon d’obtenir que quelqu’un que tu ne connais pas fasse quelque chose pour toi. Mais ça n’implique aucun risque économique ni personnel, ça ne ne veut pas dire que tu vas passer un été poursuivi par des hommes armés dans des jeep. Ça ne nécessite pas que tu affrontes des normes et pratiques socialement bien établies. De fait, c’est le genre d’engagement qui ne t’apportera que reconnaissance sociale et éloge. En d’autres termes, l’activisme de facebook mène à la réussite sans motiver les gens à ce qu’ils fassent un réel sacrifice mais en les motivant à faire les choses qu’ils font lorsqu’ils ne sont pas suffisamment motivés pour se sacrifier réellement » (revue Cul de sac n°2).

Ce que nous essayons de mettre en avant c’est que si la « cyber militance » existe, elle ne vient pas corrompre une militance réelle, mais elle apparaît lorsque cette militance est en déclin ou disparue.

Le manque de perspective internationaliste rend cette réalité évidente. Le prolétariat n’est pas plus internationaliste grâce à internet et ses énumérables forums mondiaux, sites web de contre-information, etc. Des décennies auparavant, des manifestations mondiales comme celles en soutien à Sacco et Vanzetti, les événements de Chicago, la Première Internationale, le fait d’assumer comme sien dans diverses régions le développement révolutionnaire en Russie et en Espagne, démontrent que le prolétariat communiquait, voyageait, était solidaire et était en coordination sans les technologies actuelles. Simplement nous ne pouvons pas accuser ces technologies du manque d’internationalisme, ni espérer que de nouveaux moyens de communication rendent possible, facilitent ou même résolvent cette nécessité historique du prolétariat. Même l’excès d’ « information », sa démocratisation sur le net où on dirait que tout devrait nous importer de la même façon, les milliers de commentaires, avis, verbosités ; aident à paralyser, à courir les axes de discussion, et de plus laissent libre court à la confusion, à la tergiversation des faits, aux fausses informations.

Après avoir lu ces critiques on pourrait lire entre les lignes une demande à abandonner l’usage de Facebook, Twitter, etc … ce qui pourrait être salutaire, mais le nombre d’individus « surconscients » ne donne pas les résultats attendus ni sur Facebook ni dans la rue. Pire même, on n’a jamais vu dans l’histoire de changements de conscience générale ayant pour origine la simple répétition de  propagande (virtuelle ou sur papier) lancée indifféremment.
L’engagement se fait rare, l’isolement est égal ou pire qu’avant, les relations humaines sont toujours en décomposition et la réappropriation théorique est pauvre sans parler de sa réalisation.

Malheureusement, nous ne faisons que mettre en évidence ce que nous devons combattre, ces particularités en rapport avec les « réseaux sociaux » ne se modifieront pas tant que la situation qui les contient ne changera pas. Et tant que le conformisme et l’apathie existeront, cet optimisme technologique se déplacera d’une machine à une autre. Dans la compulsion technologique chaque nouveauté est désirée pour sa qualité de nouveauté, et ce qui est vieux est jeté à la poubelle de l’histoire capitaliste, que ça date de l’année dernière ou de quelques décennies avant. À son tour, chaque nouveauté technologique vient généralement accompagnée d’un discours de libération, de bien-être. Et le cas d’internet, pour sa soi-disant plus grande accessibilité et facilité d’utilisation est plus encourageant que ce que n’avaient pu l’être, en leurs temps, les débuts de l’imprimerie ou de la radio. En supposant que « tout le monde » (ce qui est un mensonge) peut s’exprimer, communiquer, créer des sites web, choisir l’information qu’on va consommer, etc… Nous devons nous demander à quel prix tout cela se fait et ne pas oublier qu’il ne s’agit pas d’un élément isolé du reste de la société capitaliste. Nous devons dévoiler ce qui se tait jalousement, et cela remet inévitablement en doute que ce genre de technologies pourraient être maintenues en dehors du système capitaliste : sans division internationale du travail il n’y a pas d’ordinateurs ni d’internet comme nous les connaissons. Faire abstraction de la matérialité des supports physiques d’internet c’est éviter de reconnaître l’obtention des matières nécessaires, leur production, leur distribution et leurs déchets inévitables. Le cyberespace pour beaucoup de technophiles revêt la fonction de paradis religieux, ce qui n’est rien de plus que la projection d’une image de la terre dépurée de ses contradictions. De nouveau, un « lieu » sans espace physique dans lequel peuvent se lancer les fantaisies les plus insensées. On suppose que la jouissance et l’empathie, et même des raisons égoïstes, motivent les gens à partager, à créer une sorte de « communauté » d’utilisateurs, où chaque individu prend du réseau beaucoup plus que ce qu’il pourrait donner. Ce sur quoi on pourrait réfléchir pour en connaître les nuances. Cependant, dans la bêtise totale on en est arrivé à faire référence à cela comme « anarcho-communisme » :

«L’économie du don et le secteur commercial ne peuvent se développer qu’en s’associant au sein du cyberespace. Le libre échange de l’information entre les utilisateurs s’appuie sur la production capitaliste d’ordinateurs, de logiciels et de télécommunications. ( …) Au sein de l’économie mixte numérique, l’anarcho-communisme vit aussi en symbiose avec l’État. (…) Dans l’économie mixte du Net, l’anarcho-communisme est devenu une réalité quotidienne. » (Richard Barbrook, L’économie du don hightech).

Ce à quoi Mandosio répond :

« Une fois que la main invisible est là pour faire que coïncident comme par magie les intérêts égoïstes et la prospérité publique, et comme première résolution de toutes les contradictions de notre monde tristement matériel : le capitalisme et l’économie du don se stimulent mutuellement, l’ « anarcho-communisme » et l’État travaillent de concert … c’est formidable, et c’est d’autant plus remarquable parce qu’il ne s’agit pas, comme dans le christianisme ou les utopies classiques, d’une vision de l’avenir, mais d’un discours qui prétend décrire une réalité déjà existante ; ce pays de cocagne, il suffit de se connecter pour y vivre éternellement d’amour et d’eau fraîche. Les « anarcho-communistes » qui propagent cette idéologie rendent un grand service aux promoteurs étatiques et industriels d’internet, car c’est précisément en présentant internet comme ce nouveau « pays des merveilles » où tout est gratuit, que se crée chez les gens le besoin de s’équiper en matériel informatique nécessaire pour se connecter, comptant sur le fait qu’une fois devenus accros on ne les lâchera plus ».

La rapidité et la simplicité des nouvelles technologies de communication est en réalité un enchevêtrement lent et complet de spécialistes et intermédiaires, d’exploitation et de mort, qui reste obscure à travers le téléphone, l’ordinateur ou la nouvelle babiole sophistiquée. En fin de compte, comme toute marchandise, elle cache son mode de production et la façon dont elle se met en circulation, même si contrairement aux autres marchandises elles supposent une dépendance supérieure de quantité d’intermédiaires, spécialistes et spécialistes plus sophistiqués.

Avec ces graves problèmes sociaux, qui n’intéressent pas vraiment le citoyen lambda prisonnier des ces produits, nous pouvons dire que cette multitude de supports promettent la capacité de réaliser une quantité de tâches différentes, pendant que de nouveau elles cachent que, en général, elles n’ont qu’un seul usage : la reproduction du système qui les a rendu possible. Ce qui n’empêche pas de dormir le citoyen lambda, et peut-être que l’impact « individuel, qui est naturel et immédiatement un problème social, ne l’empêche pas non plus de dormir .

Paradoxalement, ou pas, nous avons trouvé sur le net un article intitulé Google nous rend stupide ?, où son auteur Nicholas Carr, bien qu’il reconnaisse que le travail de recherche qui avant lui demandait des journées entières immergé dans des bibliothèques peut se faire maintenant en quelques minutes en cherchant sur google, confesse : «me plonger dans un livre ou un long article était avant une chose facile, (…) parfois j’étais un plongeur qui s’immergeait dans des océans de mots. Aujourd’hui je survole au raz ses eaux comme un scooter des mers».

C’est que les médias ne sont pas des canaux neutres où s’écoule l’information, mais ils configurent le processus de pensée. Ça n’est pas facile de rester concentré entre les pubs, plus d’un onglet ouvert et un lien qui amène à d’autres sites et ne permet pas de finir le texte (à la différence, par exemple, d’une note de bas de page qui permet de suivre le rythme du texte). Lorsque le regard bouge rapidement du coin en haut à gauche au coin en bas à droite d’un article du web, ce qui s’appelle la lecture diagonale, il est impossible d’envisager de lire tranquillement. Lorsque l’on peut trouver immédiatement l’information à travers des moteurs de recherche comme Google, on a tendance à oublier l’information obtenue. Dans la « vie réelle » les conversations sont interrompues en permanence par les téléphones qui sont supposés nous faire communiquer en obstruant la communication.

Ce que le Capital touche il le transforme en une chose sujette à la valeur, lui imposant ses lois de production. Carr signale que pour Google «l’information est une sorte de matière première, une ressource utilitariste qui peut s’exploiter et se traiter avec une efficacité industrielle, et plus il y a de fragments d’information auxquels nous pouvons accéder et plus vite nous pouvons extraire son essence, plus nous serons productifs comme penseurs». La quantité avant la qualité, la concurrence et le besoin de transformer chaque activité humaine en activité sujette au Capital sont les intérêts de cette compagnie, tout comme ceux des autres. Me si elle se présente comme un modèle de travail heureux et créatif, « le modèle Google » au fond n’est pas plus qu’une « vieille » usine nocive et morne.

La connaissance, l’intelligence, la créativité ou le raisonnement ne devraient pas être le produit d’un processus mécanique, une série de tâches séparées qui peuvent être mesurées et optimisées selon les critères de la valorisation du Capital.

Ces marchands de données, qui est ce à quoi ils ont réduit notre communication, connaissances, etc, ont assumé l’affirmation qui rabâche que « l’activité cérébrale » est isolée de celle du reste du corps. Ce qui d’une certaine manière amène à assimiler le concept « d’activité cérébrale » à une activité mécanique. Ainsi la notion dominante d’intelligence est en rapport avec sa quantification, en plus d’une forme d’individualisation où un coefficient indiqué par un test est une donnée de plus de l’humain avec un numéro d’identification, et où l’on ne considère pas « l’intelligence » en groupe à moins que cela ne serve pour des travaux concrets et où tous ceux qui vont être classifiés suivent le critère du classificateur.

Dans la même logique, notre époque considère que le cerveau humain est similaire à un ordinateur. Et bien sûr comme celui-ci est déjà obsolète nous avons besoin d’appareillages : un disque dur avec une plus grande capacité et un processeur plus rapide, intelligence artificielle indispensable pour suivre ce rythme de vie, qui est peut-être très bien mais pourquoi devrait-on suivre ce « rythme de vie « ? Pourquoi utiliser des outils qui atrophient la partie du corps qu’ils prétendent amplifier ? Pourquoi déléguer notre mémoire à un objet ? La « mémoire » d’un disque dur ne mémorise pas, nous ne faisons que stocker et ranger des données en elle, mais elle n’a pas de volonté même si elle « pense ». À la gare ou à la banque on peut nous dire qu’il y a eu « une faille dans le système » comme si personne n’était responsable, mais toute délégation, même technologique, est de notre propre responsabilité.

« Si quelques décennies ont suffi pour que les ordinateurs et autres robots n’apparaissent plus comme d’inquiétants automates et deviennent les compagnons ordinaires de la vie quotidienne, c’est parce qu’au préalable les relations sociales ont été systématiquement désintégrées. Pourquoi préfère-t-on faire ses courses, acheter des billets de train ou consulter son compte bancaire par internet sans sortir de chez soi ? Parce qu’aller dans un supermarché, une gare ou une banque est une expérience qui n’a rien d’agréable, et parce que la personne que l’on a en face dans un supermarché, une gare ou une banque n’est déjà pas plus qu’un automate humanoïde. On en arrive alors à préférer la froideur de la relation avec une machine à la froideur des relations humaines. Et, par manque d’amis humains dans une société où les individus sont chaque fois plus séparés et où l’autre n’est perçu que comme une entité menaçante, les ordinateurs qui cohabitent plus avec nous que dans le passé deviennent des « amis » de substitution (…) Le cas d’internet est analogue à celui du téléphone portable ou des animaux de compagnie électroniques. Il s’agit seulement de satisfaire un désir élémentaire de relations affectives et de communication en mettant à distance les autres humains (avec qui l’on est en rapport permanent, mais toujours indirecte, via téléphone ou internet) ou en les supprimant» (Jean-Marc Mandosio, Le conditionnement néotechnologique).

Alors quoi ? Après ces critiques on devient tous technophobes ou primitivistes ? Si l’on en vient à réfléchir à une issue individuelle de ce problème, où l’identification idéologique à tel ou tel courant serait suffisante, c’est que l’on n’a pas compris grand chose à ce réseau traversé par les relations capitalistes et qui positionne nécessairement l’État comme le gouvernement mondial de la bourgeoisie. Il ne suffit pas de renoncer au soi disant confort de ce monde, il ne suffit pas de partir de la ville, il ne suffit pas d’utiliser un langage extrémiste et d’adhérer à un camp que l’on considère comme le bon. Nous ne recommanderons jamais des « sorties » individuelles pour des problèmes sociaux. La perception individuelle d’un problème ne fait pas du problème une question individuelle. Et percevoir les conséquences de la technologie (pollution,  dégradation des relations humaines, etc) dissociée de ses bases capitalistes que nous appellerons « mentales » comme matérielles, constituerait une autre grave erreur.

En finissant de lire cet article on pourrait nous dire : «Quelle contradiction d’avoir écrit tout ça sur un ordinateur !», «Quel manque de cohérence d’imprimer ces idées avec une photocopieuse !». Certains imaginent qu’il y a un « en-dehors de la société » qui fait appel à un certain moralisme qui de plus fait souvent une apologie de la nature de laquelle on est tellement séparé qu’on ne sait même plus à quoi on se réfère en la nommant. Qu’une photocopieuse soit à notre portée ne signifie pas que nous utiliserons tous les moyens qui existent uniquement parce qu’ils sont à notre portée. Nous utilisons certaines machines consciemment et cela inclut de connaître leurs aspects « profitables » comme nocifs, leur coût. Et à l’autre extrême des reproches, celui des apologistes  sans-gêne de la technologie, on pourrait croire qu’être prisonniers de cette société et utiliser certaines machines nous obligerait en plus à les défendre.

 Extrait de la revue Cuadernos de Negación, n°8

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Le Dakar : nocivité et progrès

et-une-de-moinsEntre le 5 et le 18 janvier nous allons avoir la fierté de survivre au déroulement dans la région du Rallye Dakar 2014, le plus grand « Rallye Raid » au monde. Cet événement a eu lieu la première fois en 1972 entre Paris et la capitale du Sénégal, Dakar, dont il tient le nom. Et puis en 2008, dû aux circonstances politiques et écologiques qui mettaient en péril son bon déroulement le rallye a déménagé de région, la goutte qui a fait déborder le vase étant les menaces d’Al Qaeda cette année là.

Cette grande démonstration publicitaire de véhicules tout terrain a reçu de nombreuses critiques, et à la suite nous allons les exposer telles qu’elle sont présentées par différents groupes politiques et écologistes :

– Au cours de ses 40 ans d’histoire, sont morts lors de cette course, dans des « accidents » issus de celle-ci, une cinquantaine de pilotes et spectateurs (dans la grande majorité des bourges avides de sensations), ainsi que 12 personnes étrangères à la course et 10 personnes travaillant sur place. Le nombre de victimes africaines (principalement nées au Sénégal) n’a jamais été reconnu par les organisateurs, qui pourtant faisaient des funérailles presque militaires à chaque fois qu’un pilote mourrait. C’est dans ce sens que cet événement sportif a parfois été comparé avec la campagne nord-africaine de la seconde guerre mondiale, où les alliés et les allemands attaquaient avec leurs tanks, lignes défensives et champs minés les populations locales, qui comme pour le Rallye restaient complètement étrangères à la situation mais pâtissaient de ses conséquences.

– Au cours de ces événements, qui ont une feuille de route mais pas de sentiers délimités, les véhicules détruisent la faune et la flore locale, notamment les dernières courses qui ont eu lieu dans le désert d’Atacama (au Chili) où il y a une flore désertique qui ne tolère aucune modification humaine dans son environnement. C’est au même endroit que les concurrents ont abîmé de nombreux géoglyphes. Selon les mots d’ Acción Ecológica (Chili) : « en 2009, six sites archéologiques datant de plus de 4000 ans ont été détruits par le Dakar. En 2010 le bilan était de 52 sites archéologiques, et en 2011, 126 sites archéologiques ».

– « L’empreinte carbone » de ce genre d’événement est énorme, vu le transfert des véhicules, les spectateurs, la consommation de carburants, le traitement des résidus, etc.. Selon les organisateurs elle serait d’environ 22.000 tonnes CO2 équivalent.

– C’est une activité qui renforce les pratiques coloniales des bourgeoisies des pays centraux, puis qu’il serait impossible de réaliser de tels événements dans des pays du « 1er monde » vu leurs législations de protection qui l’empêcheraient. Les patrons de l’automobile et les aventuriers de type « safari » doivent donc se tourner vers des régions moins restrictives, avec des lois de protection de l’environnement nulles ou rarement appliquées, et une culture de préservation archéologique plus laxiste et des autorités gouvernementales et militaro-policières plus corrompues avec lesquelles il est plus facile de négocier.

Ce qui est exposé précédemment englobe toute une série de suppositions et fausses critiques qui tombent sous le sens ou servent uniquement à dévier l’attention des problèmes de fond. Prenons pour exemple le fait que depuis les années 90 en France, sont apparus des slogans comme « le Dakar hors de France ! », qui ressemblent à des demandes entendues  ces jours-ci, d’envoyer le Dakar dans la province de Santa Fe, par des recours judiciaires et la présentation d’un projet de loi qui devra être approuvé dans les chambres législatives des provinces. Nous ne savons que trop qu’aucune réglementation ne sera jamais capable d’éliminer la nocivité des pratique capitalistes, et ça ne pourrait (dans certains cas particuliers) que les contenir en attendant que la technologie même du Capital évolue suffisamment pour que cette même activité puisse se réaliser sans qu’elle n’ait la même nocivité directe, ou qu’elle sache la dissimuler d’une meilleure façon. Ce qu’il faut comprendre cependant c’est le manque de perspective historique et internationale du réformisme, qui au lieu d’essayer de supprimer une course aussi néfaste de toute la société humaine ne demande que son éloignement des territoires dans lesquelles ses organisations ont leur niche de pouvoir, ou encore sa capacité à actionner des leviers étatiques, utilisant pour cela des slogans encore plus restreints que ceux utilisés par la génération antérieure de réformistes.

D’autre part, nous pouvons aussi analyser les positions critiques de l’écologisme, parmi lesquelles nous voulons souligner sa passion pour les chiffres. Cette fascination quantitative pour l’analyse des émissions de carbone et « l’empreinte écologique » de ce genre d’événements a fait que les organisateurs de la course (histoire de se dédouaner) ont publié sur leur site web une étude qui affirme qu’en comparaison avec d’autres événements sportifs le Rally Dakar est le nec plus ultra. C’est ainsi qu’il faudrait faire 200 rallyes pour polluer autant que le dernier mondial de rugby, ou que dans la ville de Paris, en un seul jour, les voitures émettent plus de CO2 que les compétiteurs durant toute la course. De plus sur le site il est spécifié que l’événement détient une « empreinte écologique positive » vu qu’avec ses pratiques de responsabilité  sociale empresariale l’organisation reverse une grande somme d’argent à l’ONG Madre de Dios, qui replante des arbres en Amazonie, annulant ainsi toute nocivité réalisée. Et elle donne aussi annuellement plus d’un demi million de dollars à la très connue fondation TECHO (l’ONG paraétatique et caritative connue dans la région pour ses tournées dans les supermarchés).

Ces affirmations pourraient être clairement un leurre ou une exagération, mais cependant ce qui est intéressant là-dedans c’est cette perspective qu’ « une main lave l’autre », tellement habituelle des dynamiques étatiques et capitalistes et qui finit par attirer positivement ou négativement les groupes considérés comme extrémistes. Positivement lorsqu’ils finissent par former des ONG ou des « partis verts » pour s’enrôler dans la recherche active de profits, ou négativement lorsqu’ils discutent ou pactisent avec des pouvoirs et des capitaux pour éliminer telle ou telle pratique, ou permettre telle autre, au nom de la recherche du « capitalisme vert » durable et amiable. Ce monde idyllique où tout coexiste, la vitesse et la méditation bouddhiste, les centrales nucléaires et la permaculture, les villes-usines chinoises et les artisans hippies sur une place.

Nous ne voulons pas dire ici que toute lutte est inutile, que tout est perdu. Ce n’est pas notre intention de soutenir la passivité. Mais nous ne tolérerons pas non plus les faux-critiques et les luttes en carton, qui n’ont lieu que pour obtenir des charges politiques ou de devenir des modérateurs dans l’antagonie entre le Capital et la nature. Le Dakar doit disparaître, mais pas seulement d’une ville ou d’une région, il doit disparaître du monde, et avec lui toutes les pratiques sportives, instigatrices historiques du nationalisme et de la compétition, et les voitures, symboles permanents de la division du travail, de l’industrie et de l’atomisation des humains.

Et nous ne voulons pas par là affirmer que les luttes doivent commencer par une mise au clair théorique parfaitement finie pour ensuite arriver dans la rue, mais il est vital que chaque lutte existe dans un contexte permanent de réflexion et d’analyse. Lorsque nous ne réfléchissons pas bien à notre lutte nous luttons avec la pensée des autres, celle de la réforme, celle des médiateurs, celle du Capital.

Comme nous l’avons déjà dit dans d’autres occasions, la théorie et la pratique doivent ne faire qu’une, et ce n’est qu’ainsi que nous frapperons comme l’être internationaliste et anticapitaliste que nous sommes, ce n’est qu’ainsi que nous enterrerons la nocivité pour construire la société du commun.

La Oveja Negra

Revendication de l’attaque contre la banque Estado de l’ULA

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Feu aux banques et à l’autorité !

Je commencerais par faire une petite allusion aux relations entre compagnon-ne-s anti-autoritaires … on ne pourra jamais présenter comme choix de vie l’aliénant trou noir appelé société, mais nous prenons au sérieux notre rôle primordial pour transformer nos propres vie. Ainsi nous abandonnons des comportements basés sur l’ego-civilisé, qui nous a coûté tant de recul insurrectionnel, tellement, qu’entre compagnon-ne-s nous nous rendons compte qu’il y a certains baratineurs qui tiennent certains discours que ni eux/elles-même ne croient et qu’ils les concrétisent uniquement parce qu’ils ont peur de ce qu’on va dire d’eux. Ces individus transforment tellement de fois la violence en fétiche, vide de rage envers la société, vide d’illusion pour une vie qui rompt avec la structure pathétique des États et des systèmes hiérarchiques, vide de toute volonté en antagonisme avec un monde grotesque qui se prévaut de nos contradictions mêmes, une violence qui manque de beauté chaotique et qui retombe continuellement dans un cercle vicieux d’auto-satisfaction, masturbation, et enfin aucune projectualité … feu à l’ego-aliéné-civilisé ! En particulier l’ego qui émane parmi nous-mêmes, anarchistes, anti-autoritaires, nihilistes d’action, insurgé-e-s, etc … arrêtons de tomber dans les même erreurs dans lesquelles est tombée la vieille école rebelle. Erreurs qui les ont non seulement mené à se faire anéantir mais aussi à s’anéantir eux-même.

Je ne parlerai pas de système néo-libéral, ni d’États, ni de capitalisme, mais de la racine de notre réalité déprimante, l’autorité, les hiérarchies … une structure sociale basée sur des rôles assignés et inaliénables … une vie biaisée et construite à sa base sur une éducation qui n’est pas décidée par nos parents … pathétiquement ils la mettent en avant, mais celui qui en est à l’origine c’est le monstre de l’autorité, de la civilisation, l’agent qui est chargé de perpétuer à l’infini la structure. C’est un engrenage interminable dès la famille qui injecte les premières notions sur le comment il faut exister et comment il faut mener une vie loin du danger et de l’insolence envers les dieux, jusqu’à ce satané foutu lycée, avec ses profs et pions, nous détestant mutuellement et nous rendant la vie impossible dès huit heures du matin, puisque c’est leur rôle d’être l’autorité, ensuite l’université et ses inatteignables visions érudites, et sa vision relativiste qui veut que tout est bien ou mal selon  l’endroit d’où l’on regarde … ensuite le travail … bon, mourir, mourir debout, mourir avec les yeux ouverts, mourir lentement dans une agonie de huit heures cinq jours par semaine (si tu as de la chance), ensuite mourir pour être puni de tes péchés et être jugé … quelle vie de merde !

Nous nous opposons à toute forme de domination, nous nous assumons comme des animaux sauvages que la société ne peut toujours pas civiliser (ou pas tant que ça), nous détestons la structure qui nous dirige chaque jour, nous détestons le ciment et ses exubérantes rues remplies de pollution de toute sorte, nous détestons toutes les formes d’autorité, et à l’heure actuelle nous n’hésiterons pas à transformer notre rage en un incendie proportionnel …

Vers 20 heures le 07 novembre aux abords du métro Unión latino-americana (ULA) un groupe d’individus désirant voir brûler ceux qui nous maintiennent la tête au sol chaque jour, nous nous sommes regroupés et sans hésiter nous avons pris la direction de la banque Estado située à l’extérieur du métro ULA. Nous avons détruit ses portes et l’avons aspergé de 20 litres « d’accélérant », comme aiment le dire les flics. Nous avons bloqué la rue en allumant des barricades devant la banque et nous avons lancé un molotov afin que s’enflamme tout ce que nous avions versé à l’intérieur de la banque. Pour notre joie incendiaro-insurrectionnelle les 4 distributeurs à l’intérieur de la banque ont été totalement calcinés, détruits, inutilisables .. et la circulation est restée bloquée pendant quelque temps par les barricades.

Il n’y a pas eu d’arrestations ni de blessés de notre côté. Les flics ont été ridiculisés et les citoyens ont montré leurs stupides gueules d’étonnés typiques.

Au travers de tracts et de graffitis nous avons fait référence à Hans Niemeyer, compagnon emprisonné pour placement d’engin explosif sur une banque BCI, et même si nous avons de grosses différences politiques nous avons aussi cité les compagnons Marcelo Villarroel, Juan Aliste Vega et Fredy Fuentevilla, prisonniers accusés d’avoir braqué une banque Security et tué le sale flic Moyano en 2007, et à l’époque nous avions applaudi devant cet acte, et par ce communiqué nous leur envoyons une grosse bise et leur crions depuis l’extérieur de la prison :

Animaux sauvages emprisonnés vous n’êtes pas seuls, l’esprit vandalique des mécontents de ce monde dans lequel on nous force à vivre chaque jour s’enflamme toujours plus … avec des actions, des écrits, des réflexions, des incendies, des bombes, des balles, des molotovs. Chaque jour on se prépare pour déclarer une guerre définitive et impitoyable contre tous les États et sociétés du monde.

– Compagnon-ne-s tombé-e-s dans la Villa Francia le 11 septembre 2013 … Nous les vandales nous agissons en vengeance des coups et humiliations que vous avez du recevoir cette nuit-là et pour les peines de prison que l’État cherche à vous coller … liberté pour les prisonnier-e-s de Villa Francia en assignation à résidence totale !!

– Barry Horne nous ne t’oublierons pas, ni le temps ni ta mort ni notre mort fera qu’on t’oubliera.

– Panki Mauri si tu pouvais nous écouter, ce qui est impossible, je le sais : l’offensive se souvient de toi avec nostalgie, et  ta mort courageuse ne sera pas en vain.

Que la guerre antisociale se montre dangereuse dans des actions inattendues portant atteinte à l’inestimable et pathétique paix sociale qui croit posséder la ville. Sachez que nous nous préparons pour déchaîner un affrontement sans pitié contre vos gardiens et que tôt ou tard nous allons détruire vos protections et nous tirerons sur vos grandes demeures ou maisons. Que ça soit clair pour vous, flics, matons, juges, directeurs/trices, patron-ne-s, procureurs, traîtres, hauts  dirigeants et tous ceux/celles qui veulent contribuer à ce système malade que nous supportons depuis des milliers d’années : la guerre antisociale n’est pas juste un slogan, elle se reproduit à 100% dans le quotidien des individus qui se positionnent en guerre. Ne l’oubliez pas lorsque vous sortez avec vos amis pour vous amuser.

À la veille d’élections présidentielles, de députés ou de sénateurs … Voter est le plus pathétique qu’on puisse choisir, c’est assumer que nous sommes morts-vivants, voter c’est déserter la bataille qui nous permet de détruire cet empire duquel nous sommes victimes … Mort à Marcel Claude, Roxana Miranda, et tous ceux/celles qui prospèrent grâce à cette structure dégoûtante.

Feu à la civilisation, aux drogues (qui nous civilisent et nous détruisent tellement) et à toutes ces foutus autorités.

Conspire, planifie, étudie ta cible, méfie-toi, attaque, incendie, porte atteinte, détruit.

Pour la libération totale animale humaine et animale non humaine.

Quelques enfants sauvages de la forêt, qui veulent vivre dans un monde moins absurde et insensible.

Capuchainformativa

24316-MOLOTOV

Campagne de visualisation du contrôle et de la domination technologique

“Nous les terroristes nous nous déclarons de toute façon antiterroristes, vu que nous évoluons dans des situations déjà crées de terreur. Nous nous ne créons pas les prisons infernales, nous les combattons. Nous utilisons la dynamite … Nous nous ne construisons pas les tribunaux ni les palais de justice qui produisent des lois antisociales et ségrégationnistes. En définitive nous sommes la stimulation d’un foyer de terreur, en aucun cas nous ne le créons. » (Groupes Autonomes, communiqué de la prison de Segovie )

gattaca2Nous, Noyau Autonome de Crime Révolutionnaire – Fraction Destructrice de la (in)Civilisation, nous nous attribuons l’explosion de la bombe-extincteur sur les portes blindées de la banque d’ADN, en plus d’une série d’alerte à la bombe et simulation d’autres, mais vu le caractère de notre dernière attaque, de sa médiatisation et réponse du ministre de la(in)justice, nous déclarons ce qui suit :

1) Étant donné la campagne menée contre les institutions et personnalités scientifiques par les compagnons mexicains de ITS, leur critique et leur action directe nous a incité à nous associer à leur lutte, vu que leurs objectifs sont aussi liés aux appareils de contrôle et domination technologique sur le territoire appelé Chili. Nous nous voyons dans la nécessité parlante de visualiser ici la trame et la classe technocrate naissante qui commence à reprendre le dessus, intimement liée à des institutions scientifiques mexicaines, en ayant y compris son émulation chilienne ( Conacyt chile, coïncidence?). Nous déclarons ici même, comment les serviteurs du SML ( Service Médico Légal) ont pris des cours auprès du FBI sur l’utilisation du logiciel CODIS, nous rappelons que déjà des insoumis ont été brutalement forcés à donner des prélèvement de sang ( comme les compagnon-ne-s du Caso Bombas), pour être comparées avec des prélèvements ADN trouvés sur les lieux de plus de 100 actions directes réalisées ces dernières années, sans pouvoir rien prouver. Cet acte sanguinaire nous ne l’oublions pas, raison pour laquelle nos objectifs étaient à crescendo, et nous avons réussi à attaquer l’institution chargée de telles horreurs et la réponse hystérique du ministre de l’(in)justice. Nous avons atteint notre objectif, nous nous sommes approchés et vous étiez loin.

2) Le ministre de l’(in)justice ment lorsqu’il dit que la banque de donnée ADN est au service des droits de l’homme, en utilisant cet argument comme critique de notre action. Nous déclarons que la banque de donnée ADN est au service du contrôle de toutes-tous celles-ceux qui combattent contre l’État/Capital. Ça ne prétend pas faire quoi que ce soit de bien envers l’humanité, mais assoir son contrôle, sa Domination et la perpétuation de la classe dirigeante dans le Pouvoir. Le post néolibéralisme est l’union et la conspiration de tous les éléments et intérêts transnationaux avec les États-nation. L’État/Capital, comme union des intérêts nationaux subordonnés aux internationaux pénètrent et manigancent contre tous les combattants. Ce n’est pas un hasard si le Mexique et le Chili sont unis et instruits par le FBI.

3) Nous ne sommes pas un groupe spécialiste de la lutte anti-technologie, notre lutte est contre tout type de domination, identifiant par cette campagne la technologie comme un outil de domination de tous les êtres vivants, de toute la nature et la Terre. Nous ne reconnaissons pas la technologie comme quelque chose de neutre, ni quelque chose qui cherche à faire le bien, mais comme un élément de déshumanisation et d’exploitation.

4) Nous avons été attentifs aux actions directes qui se sont réalisées au cours de la semaine de cirque électoral municipale et l’appel réformiste de l’ACES à un boycott des élections. De notre côté nous nous joignons anonymement dans l’action directe des ACI ( Anti-autoritaires Coordonnées Informels), que nous saluons révolutionnairement.

5) Nous faisons donc le compte rendu chronologique de la campagne :

• Mercredi 11 janvier – Alerte à la bombe à la conférence du directeur du National Science Foundation (NSF) Dr. Subra Suresh qui s’est réalisé à 16:30 dans le bâtiment Telefónica au 111 de l’Avenue Providencia.

• Dimanche 12 février – installation d’une fausse bombe-extincteur au siège de Conacyt ( Commission Nationale de Recherche Scientifique et Technologique)- Chili, celle-ci étant découverte le lendemain matin ( voir dans la presse)

• Mardi 24 avril – Alerte à la bombe au cours de la conférence d’experts de Jackson Laboratory, qui avait lieu au parc technologique de la fondation « Ciencia y vida » située au 1482 avenue Zañartu à Ñuñoa, Santiago.

• Mercredi 24 octobre – Installation d’une bombe-extincteur ( cette fois remplie de poudre noire) à la banque de donnée d’ADN.

Depuis la nuit noire qui abrite nos pas nous saluons la compagnonne Carla Verdugo qui se trouve enfermée dans la tour 5 du cachot de San Miguel, la même tour où 81 otages de l’État furent assassinés.

Une embrasse solidaire à distance au combattant vétéran Marco Camenisch !

À Mayron Gutiérrez (el Krudo) qui a été inculpé de façon dégoutante par ses supposés « compagnon-ne-s ». Aux balances notre rejet le plus énergique.

À ceux qui pâtissent des représailles du Caso Security, Marcelo, Juan et Freddy.

Nous n’oublions pas Hans Niemeyer *, qui a été inculpé pour notre action que nous avons tardé à revendiquer. Mais nous n’avons quand même pas arrêté de mener à bien des actions insurgées. Notre pensée va aussi vers lui.

Vive la révolution !

Vive la destruction de tout ce qui s’apparente au capitalisme !

NACR – Fraction Destructrice de la (in)Civilisation

*le 14 décembre les autorités ont perdu la piste du compagnon qui était en résidence surveillée.

Traduit de Liberación Total