Deux lettres de José Miguel Sánchez

Aux guerriers de la lutte de rue

Que cet hiver soit chaud grâce au feu que nous allons semer avec nos molotovs, en faisant brûler chaque icône du pouvoir, dévastant ceux qui nous oppriment, libérant notre haine envers la classe dominante, prenant par surprise le territoire bourgeois, brûlant ses possessions et encourageant l’indécis à se rebeller. Vive ceux qui luttent !

Nos actions doivent attaquer toute forme d’autorité et de domination, tout gardien du pouvoir, sabotant la paix des riches, toujours agissant avec audace et surprise, ne laissant aucune trace pour ne pas faciliter le travail de l’ennemi. Nous luttons contre la domination oligarchique, nous faisons prévaloir la solidarité et l’égalité sur les privilèges, les égoïsmes et l’injustice. C’est pour cela que nous dirigeons nos actions avec des bras forts, conscience et conviction, et c’est de la responsabilité de chacun de nous de faire en sorte que chaque action atteigne son objectif. Nous sommes des guerriers d’une lutte inégale et pour cela nous devons être sûrs de nous et audacieux.

Nous n’avons aucun attachement au “confort” que le système nous offre, nous nous torchons avec leurs lois et normes, nous savons que c’est seulement en luttant efficacement et constamment que nous arriverons à nous débarrasser du joug crée par la classe privilégiée pour nous soumettre, de l’égoïsme et de l’avarice d’un richard prétentieux et de toute forme d’autorité. Nous luttons pour la libération totale et nous sommes prêts à tout pour l’émancipation. Continuer la lecture de « Deux lettres de José Miguel Sánchez »

Communiqué pour l’attaque incendiaire contre une église

IMG_4239Nous revendiquons la responsabilité pour l’attaque incendiaire menée dans les premières heures du mardi 12 février, vers 03 h, contre l’Église Notre Dame de Montserrat située dans la rue Luis Matte Larraín à Puente Alto avec un engin incendiaire muni d’une mèche qui a détoné sur la façade vulnérable de l’église, causant des dégâts matériels, principalement sur la porte principale, tout comme dans les têtes de centaines de sujets de l’ordre et du pouvoir qui se rencontre là jour et nuit.

Même si à ce moment les dégâts ont été superficiellement déguisés, et que cette action n’a pas été publiée par les médias de l’État policier, la nécessité politique de revendiquer cette attaque surgi, car nous ne voulons pas être confondus avec des groupes ou des sectes satanistes, religieuses ou fascistes. Nos motivations se sont transformées en une action révolutionnaire contre le pouvoir et la société bourgeoise carcérale, comprenant cette action non pas comme une qui tournerait autour d’un plan mené dans le but d’établir un modèle social imposé en remplacement du présent, mais comme une action qui cherche à déstabiliser la société et rend évident le conflit inhérent à celle-ci, basée sur la destruction de toute trace qui représente, produit et maintient le pouvoir dans son contrôle, propriété et valorisation de nos vies, pour achever un jour avec nos pairs notre émancipation totale et définitive.

En même temps, nous voulons faire un appel et une invitation avec ce communiqué à tous les individus en affinité à une agitation armée permanente ; à continuer de mettre en évidence le conflit que la paix sociale tant rebattue dans le discours policier à la mode dans la société bourgeoise essai de maquiller; de propager les connaissances techniques et promouvoir la culture conspiratrice et de sécurité entre ceux qui se situent eux-mêmes sur ce côté de la barricade, pour ainsi ne pas tomber dans les griffes de l’ennemi, car l’histoire nous a montré que nous payons cher chaque erreur, et que chaque compagnon-ne en prison est un trophée pour le Pouvoir.

La guérilla urbaine se diffuse et s’affûte comme une peste : chaque jour nous sommes plus préparés avec plus de savoir, plus équipés avec des outils et du matériel, et par-dessus tout nous sommes chaque jour plus d’individus et/ou de groupes qui s’auto-organisent et sans attendre dans la peur de meilleurs moments, nous faisons parti de l’histoire et nous sommes une partie consciente et responsable de cette guerre contre les exécuteurs de la vie et défenseurs de cette société complice.

Pour finir, les jours avant notre attaque nous avons entendu de mauvaises nouvelles sur ton emprisonnement et, sans te connaître, seule ta position ferme contre la répression policière du Capital nous a rempli de plus de raisons d’activer la charge cette nuit-là. Pour cette raison nous envoyons une accolade spéciale depuis le camouflage conspirateur au compagnon Victor Hugo Montoya, nous espérons que la chaleur de nos actions arrive dans ta cellule et que la solidarité soit manifeste. Courage compagnon, tu n’es pas seul !

L’unique église qui illumine est celle qui brûle !
Liberté pour Victor Montoya et tous les prisonniers !

Traduit de Rojoscuro

Lettre des compagnons accusés dans le Caso Security depuis la Prison de Haute Sécurité

marirevoLA PRISON, LA TORTURE ET L’INJUSTICE NE PRENNENT PAS DE VACANCES.

À la suite du dernier assaut venant de l’appareil persécuteur répressif (police, procureurs, tribunaux), la procédure de préparation du procès oral dans un tribunal constitutionnel a fini par se congeler depuis le mois d’août de l’année dernière, dans l’objectif d’annuler les diverses preuves insensées accusatrices déjà exclues et écartées, celles qui furent incrustées depuis le Tribunal Militaire et formulées par le tortionnaire Roberto Reveco au Ministère Publique ( légitimant ainsi des actes de persécution et de haine).

Six mois après, en février 2013, la supercherie continue, et donne comme résultat une objection du magistrat en service, fondé sur un supposé ressentiment de celui-ci envers les procureurs et plaignants en porcelaine. Alors que nous sommes toujours emprisonnés, la cour d’appel serait chargée de reconnaître ou non cette fausse dispute pour l’”honneur” entre eux, tout ça posé adroitement par les persécuteurs. Mais ça n’est pas le plus important, un subterfuge pareil ne cherche dans le fond pas seulement à changer le magistrat. Son objectif est d’amener une nouvelle préparation de procès oral, où toute la preuve accusatrice déjà exclue, éliminée sous ses propres lois, soit pleinement réincorporée contre vents et marées, répondant ainsi aux exigences de répression, persécution et punition, exigences politiques d’un État, lequel baise son propre ordre juridique.

L’insoutenable du procès se reflète dans des pratiques aberrantes pour justifier la prison. Où la machine oppressive doit donner une réponse condamnatoire pour faire un exemple.

Comme nous, rebelles, libertaires, subversifs, transitoirement en prison, avec un procès pas clair bloqué dans les interprétations légales de ses propres articles, ceux qui avec toute la tromperie adroite n’assurent pas les intérêts inquisiteurs de l’État et son ensemble juridique répressif. Pour cela, et en contradiction avec ses propres normes, cela fait plus de 5 ans que traîne cette affaire, soutenue politiquement pour des raisons d’État et sans aucune justification juridique.

Une prison qui cherche à se légitimer simplement parce que nous décidons de nos propres vies et que nous n’avons rien à voir avec le contrôle capitaliste imposé. Nous traçons le chemin de l’émancipation, et cela ne rentre pas dans leurs codes, c’est pour cela qu’ils doivent réinterpréter leurs propres articles, créer des procédure transitoires, réformer la réforme et pour cette raison d’État, donner de la puissance et de la légitimité indiscutable à la doctrine sacrée du pouvoir militaire et des gardiens de la constitution.

Aujourd’hui, avec la voix assoiffée de Pouvoir et de premier rôle, un procureur habile dans le mensonge veut et doit nourrir ses peines de l’enfer. Sa manœuvre de recommencer tout à zéro dans son procès oral ne sera pas son dernier râle. Hier, la poursuite s’est faite par la menace dans le but d’anéantir l’idée, aujourd’hui la persécution se dote de ruse juridique pour ainsi montrer que le plomb assassin ne les a pas soumis.

Notre cœur bat de façon indomptable, nous respirons profondément en aimant la vie et nos amours !

Domestiquons la peur, finissons-en avec l’indifférence.

La solidarité est une arme, multiplions les initiatives, actions, dénonciations personnelles ou collectives.

Montrons à l’État et sa presse bourgeoise que tant qu’il y aura de la misère il y aura de la rébellion !

CONTRE L’ÉTAT-PRISON-CAPITAL : GUERRE SOCIALE  !

Juan
Marcelo
Freddy

Février 2013

Revendication d’action incendiaire contre les matons

boomLes jours s’écoulent dans cet été chaud et la majorité des gens sont absorbés à penser à l’endroit où ils iront en vacance. Pendant ce temps, le pouvoir et l’autorité ne se reposent pas, enfermant les peñis (frères) et weichafes (guerriers) au sud du Chili, améliorant les lois répressives et se réunissant en d’ostentatoires sommets politico-entrepreneuriales comme le CELAC-2013. Et nous ? Nous sortons dans la rue pour donner vie à l’insurrection, mettant nos vies à l’épreuve, conscients que de tout temps il y a eu et il y a toujours des individus qui ne s’adaptent pas à cette société malade et font de chaque seconde de leur vie une attaque contre les oppresseurs.

Et c’est le défis : faire vivre et prolonger l’offensive insurrectionnelle anti-autoritaire, consolider et renforcer les complicités, réactiver les attaques, allumer par notre participation le bûcher de l’action insurgée et libératrice à travers la violence révolutionnaire !!

Conscients que la discussion et le dialogue entre affinités doit se baser sur l’action, dans la semaine du 28 janvier au 3 février nous avons attaqué une propriété appartenant à la Gendarmerie du Chili, située dans la rue San Francisco avant l’Avenue Matta, à côté d’une prison pour mineur (SENAME) et à quelques pâtés de maison de l’endroit où est mort en action le compagnon anarchiste Mauricio Morales en 2009.

Nous avons attaqué avec un engin incendiaire qui a fait quelques dégâts sur la porte de ce repère de tortionnaires (comme ça n’est pas sorti dans la presse nous envoyons des photos). Cette propriété de la Gendarmerie est liée à la soi disant action sociale des matons et leurs collaborateurs promue à travers des institutions comme l’Église Évangélique dans la Gendarmerie du Chili et la Confraternité Carcérale du Chili, institution qui sur internet se définie comme porteuse de projets de réclusion ” là où vivent les prisonniers, sans grève de la faim, sans mutineries ni tentatives de fuites, mais vivre son emprisonnement dans la paix et l’harmonie tout en payant les dommages sociaux avec une assistance spirituelle.”

Nous avons choisi cette cible guidés par la colère et la soif de vengeance pour les coups donnés par les matons sur le compagnon Alberto Olivares (membre du collectif 22 janvier) il y a une semaine, qui au milieu des coups a été transféré dans une prison de Concepción loin de ses proches, et remis ensuite à l’Ex Pénitentiaire de Santiago, tout cela en punition de son attitude rebelle, inventant que le compagnon avait participé à une bagarre qui s’est soldée par la mort d’un prisonnier … La vengeance tarde parfois, mais nous la faisons et nous la ferons venir et nous savons qu’il n’y a pas besoin d’excuses de ce genre pour attaquer ceux qui ferment les portes des cellules de nos compagnons et ceux qui soutiennent et tirent profit de la prison et de la société carcérale.

Cette action est aussi un avertissement pour les matons, amenant le souffle libérateur de l’insurrection jusqu’à l’antre où ils essaient de calmer devant un dieu leurs consciences indignes de tortionnaires qui chaque jour malmènent les prisonnièr-e-s !! Nous ne voulons pas qu’ils se sentent en sécurité dans leurs tanières. Y compris lorsqu’ils récitent leurs prières nous ne voulons pas les voir tranquilles.

Matons dégoutants, nous vous envoyons à vous aussi ce communiqué pour vous avertir de vous attendre à des conséquences si vous osez agresser les prisonniers suivants qui sont nos compagnons et ne sont pas seuls :

– Marcelo Villarroel ( prisonnier à la Prison de Haute Sécurité pour le “Caso Security”)
– Freddy Fuentevilla ( prisonnier à la Prison de Haute Sécurité pour le “Caso Security”)
– Juan Aliste ( prisonnier à la Prison de Haute Sécurité pour le “Caso Security”)
– Alberto Olivares ( prisonnier à l’Ex Pénitentiaire)
– José Sanchez ( prisonnier à la Prison de Haute Sécurité)

Pour information : au cours de la décennie 70 en Italie des groupes autonomes ont tiré dans les jambes de matons qui maltraitaient les compagnon-ne-s révolutionnaires prisonnièr-e-s, ou bien simplement ils les butaient. Il y a quelques jours, un maton italien a reçu dans ses mains un colis piégé. En Argentine, cela fait déjà quelque temps que les compagnon-ne-s du groupes “L@s Amig@s de la Tierra” ont brûlé des centaines de voitures comme symbole de lutte contre la civilisation et sa domination. Et ici au Chili, les agents du pouvoir qui ont été enlevés et jugés par des révolutionnaires sous la dictature comme sous la démocratie sont nombreux. Si tous ces gens ont pu et peuvent encore le faire, nous aussi nous le pouvons si nous consolidons et renforçons nos moyens et capacités. Nous avons de la volonté à revendre. En agressant un-e compagnon-ne révolutionnaire prisonnier ils pourraient se retrouver quatre pieds sous terre, ou sur un fauteuil roulant, ou voir leurs mains voler ou se réveiller en voyant leur voiture cramer.

Nous saluons tous les compagnon-ne-s enfermé-e-s dans les prisons, en cavale ou en résidence surveillée partout dans le monde. En particulier nous saluons Iván Silva et Carla Verdugo, nous réjouissant qu’ils soient sortis de prison pour être en résidence surveillée, nous n’arrêterons pas d’agir pour leur libération totale. Nous saluons aussi Freddy, Juan et Marcelo, José Sanchez et Alberto Olivares. Nous n’oublions pas les dignes prisonniers mapuches et les communautés en conflit avec l’État et le Capital, même si nous ne sommes pas d’accord avec la demande d’une nation mapuche ni ne reconnaissons des “autorités” quand bien même elles seraient ancestrales. Nous sommes solidaires avec des pratiques de lutte pour l’autonomie des communautés et de nous-même et la récupération de leurs terres ancestrales par l’action directe. Nous n’oublions pas non plus les 81 prisonniers morts dans l’incendie de la prison de San Miguel.

Une accolade révolutionnaire aux clandestins Diego Ríos, Hans Niemeyer et Felicity Ryder.

Courage à Henry de Bolivie et Braulio du Mexique, prisonniers dignes dans la lutte anti-autoritaire.

Courage aux compagnon-ne-s enfermé-es partout dans le monde, particulièrement les compagnon-ne-s italiens Alfredo Cospito et Sergio Stefani qui par une grève de la faim s’opposent à ce que les matons les empêchent de voir leurs compagnes.

Courage à Panagiotis Argyrou, compagnon prisonnier de l’organisation anarchistes de la Conspiration des Cellules de Feu en Grèce. Avec notre feu nous lui envoyons de la force pour qu’il guérisse suite à l’accident qu’il a eu en prison et qui l’a laissé dans le coma.

Courage aux compagnons Yannis Michailidis, Dimitris Politis, Dimitris-Andreas Bourzoukos et Nikos Romanos, détenus pas la police grecque le 1er février suite à l’attaque d’une banque et torturés par les unités anti-terroristes. Leurs mots en arrivant au tribunal après avoir été torturés mettent en avant la raison de notre action : “Vive l’anarchie ! Police, juges, politiques, vous n’avez pas de raison de dormir tranquilles”.

Parce que la guerre sociale ne sera arrêtée ni par des coups de répression ni par des gouvernements de gauche, centre ou de droite.

Bachelet : nous attendons ton retour pour semer le feu dans ton gouvernement et reprocher aux citoyens la misère de la sociale-démocratie.

Consolidons et renforçons l’offensive insurrectionnelle anti-autoritaire, multiplions les attaques !

Pour la libération totale, Guerre Sociale.

Cellule anti-autoritaire Insurrectionnelle Panagiotis Argyrou,
en affinité avec la Fédération Anarchiste Informelle / Front Révolutionnaire International. Chili.

Liberación Total

Lettre de Felicity Ryder, depuis la clandestinité, pour la sortie de prison de Mario López

 

freeÀ mon frère Mario,

Six mois ont passé depuis qu’ils t’ont séquestré cette nuit de malchance, depuis qu’ils t’ont torturé et t’ont menacé, depuis qu’ils ont harcelé ta famille et tes amis. Durant six mois ils ont tout essayé pour casser ton esprit acrate – ils ont enfermé ton corps entre quatre murs et une infinité de grilles, loin des forêts sauvages auxquelles tu appartiens, mais ça ne leur venait pas à l’esprit qu’à chaque moment tu étais avec tes compagnon-ne-s autour du monde. Ils t’ont laissé supporter la douleur mais ton envie de lutte a toujours pris le dessus.

Ils ont essayé d’intimider tes avocats ami-e-s pour qu’ils/elles n’expriment plus leur solidarité envers toi, sans se rendre compte que quelques hommes louches guettant à travers les ombres de la nuit et des menaces de mort vides n’allaient pas pouvoir arrêter ceux/celles disposé-e-s à lutter à tes côtés. Ils t’ont envoyé leurs prisonniers-traitres pour te blesser mais la solidarité que tu as semé a toujours été plus forte. Au cours de ces mois tu t’es moqué de l’ennemi, supportant la douleur, l’incertitude et la torture de l’enfermement d’un être sauvage, tu t’es accroché avec force à tes convictions à chaque longue seconde. Tu as utilisé toute ton énergie débordante pour propager la liberté à chaque pas, réussissant jusque dans ce lieu si infécond, pour continuer l’analyse de notre lutte insurrectionnelle et tu n’as jamais arrêté de lutter, pas même une seconde, pour la liberté et l’Anarchie.

Aujourd’hui, en marchant de nouveau dans la rue, tu dois savoir que ta liberté ne t’as jamais quitté – tout le temps tu a été libre, parce que malgré tout ce qu’ils ont tenté, ils n’ont pas pu et ne pourront jamais t’enlever la liberté qui coule dans tes veines, dans nos veines. Je sais très bien que tout ça n’est pas fini – nous connaissons tous les tromperies et la vengeance qui sont l’essence même de l’État – mais il sait que tes compagnon-ne-s sont à tes côtés et que ton esprit insoumis pour l’Anarchie ne peut que devenir plus fort.

Comme toi, je souhaite que nos compagnon-ne-s prisonnier-e-s et en cavale au Mexique, Italie, Chili, Grèce, Bolivie, Allemagne, Espagne, Suisse et partout dans le monde puissent aussi fouler le sol à l’air libre aujourd’hui, rentrer chez eux et embrasser les gens qu’ils/elles aiment. Et même si pour l’instant ils/elles supportent fièrement l’enfermement et l’incertitude, ils sont aussi avec nous à chaque instant.

En avant compagnon, il y a encore beaucoup à faire …

Ta soeur d’affinité,
Felicity
29/12/12

Liberación Total

Campagne de visualisation du contrôle et de la domination technologique

“Nous les terroristes nous nous déclarons de toute façon antiterroristes, vu que nous évoluons dans des situations déjà crées de terreur. Nous nous ne créons pas les prisons infernales, nous les combattons. Nous utilisons la dynamite … Nous nous ne construisons pas les tribunaux ni les palais de justice qui produisent des lois antisociales et ségrégationnistes. En définitive nous sommes la stimulation d’un foyer de terreur, en aucun cas nous ne le créons. » (Groupes Autonomes, communiqué de la prison de Segovie )

gattaca2Nous, Noyau Autonome de Crime Révolutionnaire – Fraction Destructrice de la (in)Civilisation, nous nous attribuons l’explosion de la bombe-extincteur sur les portes blindées de la banque d’ADN, en plus d’une série d’alerte à la bombe et simulation d’autres, mais vu le caractère de notre dernière attaque, de sa médiatisation et réponse du ministre de la(in)justice, nous déclarons ce qui suit :

1) Étant donné la campagne menée contre les institutions et personnalités scientifiques par les compagnons mexicains de ITS, leur critique et leur action directe nous a incité à nous associer à leur lutte, vu que leurs objectifs sont aussi liés aux appareils de contrôle et domination technologique sur le territoire appelé Chili. Nous nous voyons dans la nécessité parlante de visualiser ici la trame et la classe technocrate naissante qui commence à reprendre le dessus, intimement liée à des institutions scientifiques mexicaines, en ayant y compris son émulation chilienne ( Conacyt chile, coïncidence?). Nous déclarons ici même, comment les serviteurs du SML ( Service Médico Légal) ont pris des cours auprès du FBI sur l’utilisation du logiciel CODIS, nous rappelons que déjà des insoumis ont été brutalement forcés à donner des prélèvement de sang ( comme les compagnon-ne-s du Caso Bombas), pour être comparées avec des prélèvements ADN trouvés sur les lieux de plus de 100 actions directes réalisées ces dernières années, sans pouvoir rien prouver. Cet acte sanguinaire nous ne l’oublions pas, raison pour laquelle nos objectifs étaient à crescendo, et nous avons réussi à attaquer l’institution chargée de telles horreurs et la réponse hystérique du ministre de l’(in)justice. Nous avons atteint notre objectif, nous nous sommes approchés et vous étiez loin.

2) Le ministre de l’(in)justice ment lorsqu’il dit que la banque de donnée ADN est au service des droits de l’homme, en utilisant cet argument comme critique de notre action. Nous déclarons que la banque de donnée ADN est au service du contrôle de toutes-tous celles-ceux qui combattent contre l’État/Capital. Ça ne prétend pas faire quoi que ce soit de bien envers l’humanité, mais assoir son contrôle, sa Domination et la perpétuation de la classe dirigeante dans le Pouvoir. Le post néolibéralisme est l’union et la conspiration de tous les éléments et intérêts transnationaux avec les États-nation. L’État/Capital, comme union des intérêts nationaux subordonnés aux internationaux pénètrent et manigancent contre tous les combattants. Ce n’est pas un hasard si le Mexique et le Chili sont unis et instruits par le FBI.

3) Nous ne sommes pas un groupe spécialiste de la lutte anti-technologie, notre lutte est contre tout type de domination, identifiant par cette campagne la technologie comme un outil de domination de tous les êtres vivants, de toute la nature et la Terre. Nous ne reconnaissons pas la technologie comme quelque chose de neutre, ni quelque chose qui cherche à faire le bien, mais comme un élément de déshumanisation et d’exploitation.

4) Nous avons été attentifs aux actions directes qui se sont réalisées au cours de la semaine de cirque électoral municipale et l’appel réformiste de l’ACES à un boycott des élections. De notre côté nous nous joignons anonymement dans l’action directe des ACI ( Anti-autoritaires Coordonnées Informels), que nous saluons révolutionnairement.

5) Nous faisons donc le compte rendu chronologique de la campagne :

• Mercredi 11 janvier – Alerte à la bombe à la conférence du directeur du National Science Foundation (NSF) Dr. Subra Suresh qui s’est réalisé à 16:30 dans le bâtiment Telefónica au 111 de l’Avenue Providencia.

• Dimanche 12 février – installation d’une fausse bombe-extincteur au siège de Conacyt ( Commission Nationale de Recherche Scientifique et Technologique)- Chili, celle-ci étant découverte le lendemain matin ( voir dans la presse)

• Mardi 24 avril – Alerte à la bombe au cours de la conférence d’experts de Jackson Laboratory, qui avait lieu au parc technologique de la fondation « Ciencia y vida » située au 1482 avenue Zañartu à Ñuñoa, Santiago.

• Mercredi 24 octobre – Installation d’une bombe-extincteur ( cette fois remplie de poudre noire) à la banque de donnée d’ADN.

Depuis la nuit noire qui abrite nos pas nous saluons la compagnonne Carla Verdugo qui se trouve enfermée dans la tour 5 du cachot de San Miguel, la même tour où 81 otages de l’État furent assassinés.

Une embrasse solidaire à distance au combattant vétéran Marco Camenisch !

À Mayron Gutiérrez (el Krudo) qui a été inculpé de façon dégoutante par ses supposés « compagnon-ne-s ». Aux balances notre rejet le plus énergique.

À ceux qui pâtissent des représailles du Caso Security, Marcelo, Juan et Freddy.

Nous n’oublions pas Hans Niemeyer *, qui a été inculpé pour notre action que nous avons tardé à revendiquer. Mais nous n’avons quand même pas arrêté de mener à bien des actions insurgées. Notre pensée va aussi vers lui.

Vive la révolution !

Vive la destruction de tout ce qui s’apparente au capitalisme !

NACR – Fraction Destructrice de la (in)Civilisation

*le 14 décembre les autorités ont perdu la piste du compagnon qui était en résidence surveillée.

Traduit de Liberación Total

Pour un Noël noir, attaque incendiaire contre un sapin

get[info armée depuis plusieurs lieux]

La nuit du vendredi 14 décembre, à 10 heures passé, des encapuchadxs ont lancé des cocktails Molotov contre le grand sapin de noël qui est installé chaque année en face du centre commercial “Mall Paseo Estación”, situé sur la commune d’Estación Central.

Les encapuchadxs ont avant coupé la circulation sur l’Alameda, en face de l’Usach. Puis en même temps que l’attaque incendiaire ils ont crié des slogans contre la consommation qui en cette période de fin d’année provoque une frénésie pour s’endetter afin d’obtenir des choses (des merdes) pas nécessaires.

En proie aux flammes le sapin a commencé rapidement à brûler, mais malheureusement les gardiens consciencieux ont couru pour sauver le symbole noëlien du capitalisme et du christianisme. Il n’a pas été réduit en cendre, s’en tirant avec quelques dommages et une attaque à la logique de marché.

Cette même nuit à un autre endroit de Santiago, des encapuchadxs ont mis le feu à des barricades et se sont affrontés à l’aide de cocktails Molotov avec la police sur l’avenue Grecia, devant le campus JGM de l’Université du Chili à Ñuñoa.

APOLOGIE DE LA DÉLATION

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Assis sur ma couchette qui s’est convertie en l’un des endroits où je peux lire et écrire, je veux exprimer ce qui me perturbe. Le brouhaha des 50 prisonniers avec qui je partage cet espace se fait maître de l’environnement. Une faible lumière s’approche de la feuille de papier sur laquelle j’écris pour laisser place à ces mots, ces mots qui décident de rompre le silence en parlant des délateurs/trices.

Il faut avoir en tête – dans la réflexion permanente – que le but de l’État est la réduction de l’individu en utilisant ses stratégies connues qui ne sont pas vraiment une innovation, comme la matérialisation routinière de la punition à travers l’emprisonnement, la persécution et le fait de faire des exemples. Il cherche à réduire l’individu à une carte d’identité, un numéro ou un code. Il cherche à nous exterminer moralement, à anéantir n’importe quelle pratique révolutionnaire. Mais il y a un détail à remarquer : n’importe quelle personne qui se reconnaît dans l’éventail libertaire possède la notion de se situer du côté de la barricade opposé à celui du Pouvoir-autorité. Cependant, il existe des gens qui se revendiquent libertaires ou anarchistes et qui justifient et cautionnent la répression. À partir de cet aval-justification cette revendication se transforme en simple discours auto-hypocrite, ils passent de l’autre côté de la barricade, et l’on se retrouve face à eux et non plus à côté d’eux.

Si il y a des personnes emprisonnées ça n’est pas parce que les « responsables » des attentats sont coupables de l’emprisonnement par l’État d’individus à tendance ou pratiques politiques *. L’État-Pouvoir profite seulement de ces incidents pour pousser, justifier son efficacité ou « sécurité » citoyenne. C’est très clair que la nécessité politique et répressive et ses alliés plateformistes sont les seuls responsables de l’enfermement de certains d’entre nous dans les entrailles du Pouvoir. Par conséquent, c’est pathétique de demander que les personnes qui ont fait les attentats se rendent ou viennent échanger leur liberté avec celle d’autres personnes. À ces personnes qui parlent de vrais ou faux anarchistes il ne leur manque plus qu’à demander un uniforme de policier en échange de la délation et la collaboration. Ils n’ont pas compris qu’une lutte est digne lorsqu’elle possède de hautes valeurs révolutionnaires, et qu’une personne sans vide moral ne dénonce pas les autres.

Dans ce débat ça n’est pas la priorité de se déclarer « coupable ou innocent », la priorité est qu’il n’y ait pas d’autres compagnon(ne)s qui soient emprisonnés, et au sein de cette priorité il y a la douleur qui se propage dans la famille et les proches qui ne doit pas se reproduire.

Dans l’histoire des luttes sur ces terres il est inévitable de reparler des femmes aguerries du S.F.O.V. ( Syndicat Féminin de Métier Variés) et la F.O.F ( Fédération Ouvrière Féminine). Dans le courant des années 20-50 la lutte contre l’État-Bourgeois oppresseur était organisée en syndicats et à l’intérieur de ceux-là – pas seulement en Bolivie mais dans d’autres pays d’Europe et d’Amérique – il y avait des initiatives empreintes d’un lien solidaire fort envers des prisonniers politiques de d’autres pays. Ces cholas** anarchistes courageuses étaient conscientes qu’il ne fallait de prisonniers anarchistes nulle part. À la fin de l’année 1927 elles ont décidé de se joindre à la campagne internationale pour la libération des anarchistes italiens Sacco et Vanzetti. Comme on le sait c’était deux immigrés, travailleurs et anarchistes, qui ont été jugés et exécutés par électrocution pour le supposé vol à main armée et le meurtre de deux personnes. Ce qu’il y a de remarquable dans cette histoire est le fait que la campagne de solidarité ne demandait pas la tête des auteurs des attentats. Les cholas anarchistes exigeaient la libération de Sacco et Vanzetti et maintenaient une conception élevée et une pratique morale. Elles savaient très bien que faire du chantage et demander aux auteurs qu’ils se rendent pour que la liste des prisonniers politiques s’allonge ne fait pas partie des luttes libertaires.

Bien que beaucoup d’eau ait coulé sous les ponts depuis ce temps, la dignité et les attitudes éthiques se maintiennent intactes. S’il y a eu des délateurs on a toujours considéré qu’ils étaient étrangers à la lutte contre le Pouvoir. Les « cholas» anarchistes du S.F.O.V. et de la F.O.F. sont une bonne référence de lutte anti-patriarcale et avec beaucoup de cohérence elles ont su se libérer d’attitudes accusatrices et délatrices. Actuellement les syndicats – en tout cas ici sur ces terres- sont dans les mains des trotskos. La lutte syndicale est devenue un organisme verticale et autoritaire, et n’a donc rien à voir avec une posture anarchiste. Elle s’est institutionnalisée et n’est qu’une agglutination de masses qui ne font que suivre les accords entre ses dirigeants et l’État.

Je ne m’attendais pas à ce que dans ce chapitre carcéral les délateurs/trices deviennent les protagonistes principaux. À ma charge, je ne m’attendais pas à ce que ceux qui disent être des compagnon(ne)s demandent à ce que les rangs des prisonniers anarchistes soient grossis. Par conséquent je rejette n’importe quel acte solidaire qui m’implique avec des individus qui valident la répression.

Je suis toujours dans l’attente de sortir de cette cage, la machine judiciaire avance lentement mais même ainsi je suis fort et ferme. J’admire tous ceux/celles qui continuent de lutter dans les prisons de dehors et de dedans. Un grand sourire apparait sur mon visage lorsque j’entends que le Caso Bombas a eu une fin, c’est une grande victoire dans notre histoire. Tous les montages des États tomberont tôt ou tard. Je refais un salut à tous les prisonnièr(e)s du Pouvoir qui ne se rendent pas, à ma famille et mes compagnon(ne)s.

Ne laissons pas nos rêves se faire voler. La solidarité est ce qui donne du courage à un(e) prisonnièr(e) et le/la fait ne pas se sentir seul.

Henry Zegarrundo
Prisonnier anti-autoritaire

N.d.T. :

* Le 28 août le collectif de solidarité Libertad a écrit : « nous regrettons que Nina [Mansilla], dans son désespoir de sortir de ce centre d’extermination, a chargé ses compagnons Krudo [Mayron Gutiérrez Monroy] et Henry [Zegarrundo] dans sa déclaration sur laquelle elle est revenue de son propre chef ; de même qu’elle a donné les noms de ceux dont elle pense qu’ils font parti de la FAI-FRI.

Le 29 septembre l’auto-proclamée « activiste anarcho-féministe » Nina Mansilla a mentionné, entre autres choses, que les personnes qui ont commis les 17 attaques devraient prendre la responsabilité de leurs actions et ne pas laisser quelqu’un d’autre « payer pour le mouvement ». De plus, au sujet de la vidéo qui selon le procureur montre Nina en action, elle a fait des allusions à des détails afin d’impliquer une autre personne qui, selon ses mots « je l’ai considéré comme une compagnonne et une sœur à un moment donné, mais je ne peux plus dire la même chose maintenant, alors qu’elle connait ma situation légale et émotionnelle, qu’elle sait que je suis là à cause d’elle, parce que soit disant j’ai une légère « ressemblance » avec elle. » Enfin, N. Mansilla a eu le culot d’écrire : « pourquoi devrais-je me taire ? Pour protéger qui ? On a dit de moi que je suis une balance, et des gens ont retiré leur solidarité envers moi parce que « j’ai accusé d’autres personnes pour me sauver » ; de ce que je vois, c’est très facile pour quiconque de se gargariser avec des discours radicaux, de parler de loyauté et de résistance derrière un clavier, d’écrire des déclarations intransigeantes contre l’État, la société et tous ceux qui ne pensent pas comme eux juste pour se faire mousser. Mais qui est à ma place ? Qui vit avec moi tous les jours ? Qui subit l’humiliation et l’intimidation que je dois supporter depuis les quatre derniers mois ? »

** Le terme chola a une longue histoire et revêt une importante connotation culturelle en Amérique du Sud. En général ça désigne les femmes andines issues de la campagne, qui portent la pollera (costume traditionnel), parlent quechua ou aymara et vendent leurs produits sur les marchés (un archétype des femmes andines). Mais chola peut aussi représenter une certaine attitude dans la façon d’être et de vivre, des traits qui complètent la tenue pour être identifié comme tel. Le terme était utilisé de façon péjorative par les bourgeois pour désigner une femme belliqueuse, séductrice et lascive, en somme un objet de désire sexuel, et de plus l’incarnation du sacrifice à travers la maternité et le travail. C’est devenu un terme qui symbolise la triple oppression que ces femmes subissaient (et subissent encore) : discrimination basée sur l’indigénité, la classe sociale et le genre. Comme Henry l’explique dans le texte le terme désigne aussi les qhateras (marchandes) et d’autres femmes qui se sont rebellé depuis les années 20 et ont pris part à la lutte anarchosyndicaliste en Bolivie, et plus particulièrement à La Paz, s’appropriant le terme chola.

Contre la quotidienneté du capital

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Action directe aux alentours du campus Juan Gómez Millas, à Santiago.

En vivant l’oubli et l’impuissance d’une société qui s’attache à fixer l’attention sur ce qui maintient des vies malheureuses, insatisfaites et domestiquées. En assimilant le spectacle d’une économie qui feint d’être le progrès même. En observant comment l’amnésie capture des esprits et les rend vide de souvenirs, comment la non-mémoire de milliers abonde dans la mort de milliers d’autres. En allumant la télé et en voyant comment 200 imbéciles mettent des journées interminables à augmenter de quelques centimes le salaire minimum.

Pour le mapuche à qui on viole la terre, pour le prisonnier qui déteste sa cellule et se trouve enfermé entre les murailles de l’institution célèbre produite par les riches pour rester riche, pour la féministe qui ne tolère pas le machiste, pour le travailleur qui prostitue sa vie et déteste son patron, pour le futur étudiant éternel débiteur, pour l’homosexuel qui cache ce qu’il veut vivre à cause d’une société qui condamne la différence par l’indifférence et le rejet, pour l’immigrant qui veut être de partout dans le monde, mais qui s’en voit empêché, car la marchandise s’écoule plus rapidement et libre que lui qui ne veut pas croire dans les nations, pour l’anti-spéciste qui sait que pas uniquement celui qui marche sur deux pattes peut être son frère, pour le vagabond qui ne s’habille pas d’un col et d’une cravate, mais qui a plus à raconter que n’importe quel stupide tas de soie, pour chacun à qui ça soulagerait que le mois soit plus court pour pouvoir vivre plus tranquillement. Pour tout cela, nous faisons face, et nous n’arrêterons jamais de le faire. La vie elle-même est un champ de bataille, et si tu ne veux pas livrer bataille c’est parce que tu es déjà mort, engrenage nauséabond de l’état actuel des choses qui produit et reproduit la misère et l’insatisfaction !!

Depuis la rage même, la haine libre qui émane de toute cette putréfaction, crions nos slogans , interrompons la vie que nous détestons, tout comme nous détestons vos vies, nos propres vies, le monde entier, toute cette réalité capitaliste que nous supportons jour après jour, toute cette insatisfaction, pour tout ça je ne veux plus continuer de vivre comme ça, nous y mettons le feu, car nous voulons respirer, nous aspirons à une vie différente !!

Je n’oublie pas ceux qui sont tombés à cause du terrorisme de la machine étatique chilienne au service de la machine mondiale capitaliste. Alex Lemún, Manuel Gutiérrez, Claudia López, Matías Catrileo, Johnny Cariqueo, Rafael Vergara, Eduardo Vergara, Rodrigo Rojas de Negri, et d’autres.

Traduit de hommodolars

Communiqué de Luciano Pitronello à un an de l’attaque

tortuga-a-la-calleL’ABÎME NE NOUS ARRÊTE PAS

Communiqué à un an de l’explosion qui m’a presque coûté la vie.
Premiers jours du mois de juin, 2012.

Aux consciences rebelles, à mes compagnons éparpillés à travers le monde.

Plus d’un an s’est écoulé depuis que tout a changé pour moi, ce matin froid du premier juin de l’an dernier, et je crois que de ne pas m’exprimer à ce sujet ce serait jouer le jeu de ce qui me retient prisonnier ici, à l’hôpital de la prison Santiago 1, et de plus, ce serait un déshonneur envers moi-même, mais surtout envers vous, mes chers compagnons qui se font du soucis pour moi.

Je dois vous dire, j’ai voulu faire un bilan à un an de tout ce qui s’est passé, mais je ne l’ai pas déclaré publiquement pour deux raisons : la première c’est parce que ce texte était trop compromettant, et la seconde, et la plus importante selon moi, parce que je n’analysais réellement rien dedans, ça n’était qu’un recueil de frustration, de ressentiments et de haine qui déblatérait contre tous, où je maudissais la chance que j’avais laissé courir. Mais maintenant je souhaite le faire, je sens que j’ai la lucidité de pouvoir vous livrer quelques paroles, que je suis sûr, vous méritez.

Mais avant de commencer, je veux vous expliquer les motifs de mon retard. Les jours n’ont pas été faciles, l’enfermement permanent a commencé à faire son travail, et mon humeur a été terrible, motif pour lequel la première esquisse de ce communiqué est devenu un résumé de rage et de colère, la toute-puissance, l’agressivité et la suffisance commencent à apparaître dans mes attitudes, et devant certaines situations, simplement je ne me reconnais pas, mais je lutte, je lutte pour aller de l’avant et ne pas me trahir, en essayant de combattre contre moi-même dans la vie quotidienne, en me souvenant de moi et en n’oubliant pas qui je suis et pourquoi je suis ici. Continuer la lecture de « Communiqué de Luciano Pitronello à un an de l’attaque »