Attaque d’un commissariat à Iquique

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Déclaration de l’attaque d’un commissariat à Iquique, le 30 mars 2015

La violence se présente à nous comme une réponse à la soumission que demandent les autorités. Leur répression constante, leur aliénation avec les puissants nous oblige à agir avec les armes qui sont à notre portée. L’institution des Carabineros du Chili représente une protection pour l’ordre autoritaire (appelé aujourd’hui démocratie) revendiqué par l’État dirigé par Michelle Bachelet et ses acolytes (parmi eux le patronat et la droite parlementaire). L’établissement de cet ordre n’engendre pas le bien-être de chacun des individus ni le développement de leurs capacités, car il est mis en place au bénéfice des classes privilégiées et leur morale hiérarchique. La lutte contre l’autorité, et avec elle la soumission, l’injustice, la pauvreté, l’ignorance et la ségrégation, dépasse les méthodes légales de résolution de conflit, et ça n’est pas par le chemin de la légalité que nous avons l’intention de nous libérer de l’esclavage, car c’est ce même chemin qui mène à tout cela. Il n’est pas difficile de voir au quotidien comment les couches de la population les plus dépossédées sont enfermées dans les prisons, tandis que les riches dorment dans leurs lits confortables et se délectent de leurs festins, dilapidant l’argent obtenu grâce au vol du travail des autres.

La réalité nous met dans une situation de confrontation avec l’État, la loi, la police, le capitalisme, le patriarcat et tout ce qui protège consciemment les intérêts des dominants. Nous avons conscience de l’aliénation de ceux qui sont policiers, qui en général appartiennent aux classes opprimés, issus de milieux très pauvres et qui ne le sont pas beaucoup moins dans le présent, mais nous devons voir qu’ils travaillent au service de l’exploitation. Ce sont des années d’histoire répressive, ils le portent dans leur ADN [sic], les victimes sont innombrables, et ils ont toujours été chargés de freiner les processus révolutionnaires, en assassinant au nom des banques, de la dictature, des grands patrons, au nom des Luksic,  Angelini,  Peñailillo [1], de la démocratie et de la classe politique internationale.

Pour tout cela cet acte de violence cherche à symboliser le feu ardent contre l’ennemi. C’est un appel à l’agitation permanente, qui considère que chaque acte violent cherchant à briser les chaînes de l’oppression est un acte de solidarité avec les combattants morts et ceux qui sont dans les centres d’extermination étatique.

Solidarité active avec Nataly Casanova, Juan flores Riquelme, Marcelo Villarroel, Freddy Fuentevilla, Juan Aliste, Mónica Caballero, Tamara Sol Farias, Francisco Solar.

Nous serons comme des cafards, une plaie qui se répand à la chaleur du feu et que pas même la bombe atomique ne pourra exterminer …

Parce que nous ne nous reposons pas entre les griffes du capital, nous l’attaquons par toutes les différentes formes de lutte, jusqu’à détruire la dernière de ses propriétés.

[1] Grandes fortunes chiliennes

Ediciones Aukan

 

L’action et la solidarité sont urgentes, le reste n’est que prétexte

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Réflexions sur l’avancée de la répression au Chili. Diffusant la solidarité avec Juan, Nataly et Guillermo.

1. Nous y revoilà. Parce que la guerre continue.

Suite à un cycle d’actions de rue, de manifs et d’expansion des conflits sociaux au Chili, le pouvoir a cherché à créer des mécanismes qui favorisent la continuité et le renforcement du modèle de domination démocratique.

Afin d’éviter que les fissures ne s’étendent dans l’ordre social remis en question, ou deviennent plus profondes, le gouvernement en place a déployé diverses tactiques qui lui permettent d’étouffer progressivement le mécontentement. Ainsi aux mobilisations massives qui ont remis en question le modèle économique et social crée sous la dictature, il a répondu par des propositions de réformes sociales qui récupèrent les slogans des mouvements de protestation pour les inclure dans des solutions modelées par l’État. Face à la critique contre « l’élite politique » il a répondu en « ouvrant »  des sièges parlementaires à des dirigeants sociaux et étudiants. Face à la critique qui dit « la vieille politique à portes fermées » il a organisé des tables de négociation avec des organisations citoyennes pour discuter des demandes et renforcer l’image démocratique et participative de l’État. Ce qui parmi d’autres mesures cherche à augmenter le consensus social, affaiblir la remise en question de l’ordre dominant et assurer un nouveau cycle de gouvernance pour le pays.

Mais en prévenant de futures crises du modèle de domination capitalisto-démocratique, cet « agenda social » de l’État s’est développé en parallèle d’une politique répressive destinée à isoler et punir les secteurs radicalisés qui propagent la non-négociation, l’intransigeance et l’affrontement avec l’ordre existant. D’autres compagnon-ne-s ont déjà esquissé tout ça  depuis quelque temps.

Nous nous voulons approfondir sur un aspect en rapport avec ce dernier point, qui a à voir avec la configuration d’une nouvelle politique contre-insurrectionnelle destinée à l’annihilation de toute remise en question radicale du pouvoir, et qui a aujourd’hui comme priorité politique et expérimentale l’offensive contre le milieu anarchiste le plus combatif, c’est à dire celui qui mise sur l’insurrection et l’offensive multiforme contre toute forme d’autorité. Ce milieu dont nous venons en tant qu’individus qui luttent pour la liberté et en tant que noyau anti-autoritaire d’agitation et de propagande.

Dans ce texte on prend le temps de réfléchir. On ne veut pas répéter des choses déjà dites, mais réaffirmer nos positions de guerre en exprimant notre situation en plein dans un nouveau contexte de répression qui va crescendo. Nous croyons que c’est un moment clé dans la continuité de la lutte contre l’ordre social capitalisto-autoritaire sur notre territoire. C’est pour ça que c’est important de se donner le temps et d’analyser la réalité dans laquelle on vit pour favoriser l’expansion de l’attaque multiforme contre le système de domination et affiner nos positions parmi ceux qui le combattent.

C’est pour ça qu’avant tout, ces idées que nous exprimons ici surgissent à la chaleur de la pratique de l’anarchie et cherchent surtout à réfléchir sur « comment continuer », pour ne pas tomber dans l’immobilisme que cherche à obtenir l’ennemi, ni dans les lectures simplistes qui se laissent dépasser par un contexte en changement et dynamisme permanent.

2. Le pouvoir démocratique au Chili et ses avortons contre-révolutionnaires.

Dans le but d’éviter une crise de l’ordre institutionnel et afin de s’assurer un nouveau cycle pour le modèle de domination démocratique, la politique actuelle contre-insurrectionnelle de l’État chilien a commencé à élaborer des commissions et des sommets de sécurité en prenant comme excuse la nouvelle vague d’attaques incendiaires-explosives qui en 2014 ont été en augmentation en comparaison avec les deux dernières années.

Récupérant l’enseignement répressif des dictatures civico-militaires de la dernière moitié du siècle et sa continuité sous des régimes démocratiques, l’État chilien se sert de sa propre expérience, avec ses réussites et ses erreurs, dans la désarticulation de la subversion marxiste d’abord, et ses tentatives d’anéantir l’insurrection autonome anti-autoritaire plus récemment. En associant des méthodes anciennes avec des nouvelles, le pouvoir est en train d’engendrer une nouvelle politique contre-insurrectionnelle qui a recours à différentes tactiques déjà connues, et qui aujourd’hui sont configurées dans un modèle applicable aux nécessités actuelles du pouvoir.

En ce qui concerne la répression sélective envers des groupes belligérants spécifiques dans le présent et envers ceux qui peuvent apparaître à l’avenir, l’État chilien est en train de reconfigurer et de renforcer ses appareils d’intelligence, en cherchant à donner plus de pouvoir à ses policiers et en incorporant la figure de l’agent sous-couverture pour infiltrer des groupes antagoniques au système, en donnant la priorité à ce qu’ils appellent « l’anarchisme insurrectionnel ». Par là ils cherchent à obtenir des informations sur les milieux de lutte, cherchant des preuves pour mettre des compagnon-ne-s en taule. Ils cherchent aussi à encourager le développement d’opérations armées incitées par des agents sous couverture et « menées » par la police qui jette des compagnon-ne-s dans les griffes de la répression. Avec ça ils cherchent aussi à susciter la méfiance entre compagnon-ne-s, l’isolement entre groupes et l’affaiblissement moral et matériel des forces hostiles au pouvoir.

À côté de ça l’appareil répressif dans sa dimension juridique se renforce, pour appliquer toujours plus d’années de prison à ceux qui sont arrêtés au cours d’actions de violence antagonique, renforçant la loi de contrôle des armes et blindant la législation anti-terroriste au maximum, en misant sur le fait que dans le futur n’importe quel agissement qui mette en danger la stabilité de l’ordre social puisse être écrasé par la machinerie légale du pouvoir.

Tout cela a été modelé au cours des derniers mois avec un déploiement médiatique qui cherche à dégager le terrain pour les agissements des forces répressives, suscitant la panique collective face à la figure crée du « terroriste », provoquant le consensus afin que la répression progresse sans remise en question de la part de la population. Par le bombardement médiatique d’images et de gros titres de presse sur le « danger terroriste », le pouvoir tente de vider de son contenu politique et révolutionnaire n’importe quelle revendication qui accompagne l’action violente contre l’ordre établi.

Cette manœuvre déjà connue mais favorisée par l’actualité ne place plus les médias de masse comme de simples outils pour les plans du pouvoir mais comme une nouvelle armée d’occupation destinée à pénétrer dans les esprits et les comportement des masses.

3. Au sujet d’une action qui a provoqué des débats pour affiner nos objectifs.

Comme on le sait, le 8 septembre dernier un extincteur avec de la poudre noire a explosé dans les couloirs d’une galerie commerciale d’une station de métro dans la commune de Las Condes. Cela a provoqué une grande confusion parce que 14 personnes ont été blessées, ce qui a facilement été récupéré par le pouvoir pour alimenter l’hystérie « anti-terroriste » et insérer à travers le choc l’idée que le terrorisme « est  au coin de la rue ».

En ce qui concerne l’action, d’autres compagnon-ne-s se sont déjà exprimé à ce sujet, surtout dans le laps de temps où l’attaque est restée dans l’anonymat et que le pouvoir profitait bien des conséquences de ce fait. Mais ensuite l’action a été revendiquée par un groupe anarchiste qui a déclaré avoir averti la police quelques minutes avant car ils n’avaient pas d’intérêt à blesser des passants, dégageant un peu les doutes qu’il y avait.

Sur cette action et sa revendication, nous partageons son objectif de frapper les puissants et de ne pas blesser les passants, mais nous posons clairement que ce genre de lieu n’est pas un repaire de puissants, et que la sécurité prise au préalable n’était pas suffisante.

Débattre sur le premier point, sur le lieu choisi, est en rapport avec le débat sur les objectifs de notre lutte : qui est notre ennemi et comment le frapper, comment nous envisageons l’offensive dans l’espace-temps, quels outils nous utilisons, quand et où, etc. Ça concerne le milieu anarchiste, anti-autoritaire et anti-capitaliste-autonome en général, car le débat et la réflexion sur nos pratiques multiformes est un outil indispensable pour parfaire nos positions de lutte, remplir nos vides discursifs et dépasser les faiblesses que chacun d’entre nous peut avoir.

Mais d’un autre côté il y a aussi un cadre qui fait partie de la lutte multiforme mais qui se trouve plutôt en rapport avec l’aspect opératif des actions menées par les groupes d’action directe : comment se déplacer dans la ville au cours d’une action, comment ne pas laisser de traces, des mesures de sécurité opérative, etc. À ce sujet nous insistons pour dire que cela regarde ceux qui réalisent ces actions ou désirent participer à leur développement, et pas ceux qui critiquent par des discussions de bistrot en pointant du doigts les « erreurs » d’autres mais sans risquer ni une portion minime de leurs vies dans la lutte multiforme contre le pouvoir.

4. La solidarité avec les compagnon-ne-s en prison est une action urgente. Le reste n’est que prétexte.

Tandis que tu lis ça trois compagnon-ne-s sont aujourd’hui emprisonné-e-s, accusé-e-s d’avoir participé à plusieurs attaques explosives.

Tout l’appareil juridique, policier et journalistique au service du pouvoir s’est rué sur les vies de Juan, Nataly et Guillermo, arrêté-e-s le 18 septembre au cours d’une nouvelle opération répressive télévisée. Ils n’ont pas encore émis de communiqués publics mais ils ont fait preuve de défiance face à la police et à la presse. Pour l’instant on se contente de ça. Peut-être que plus tard, lorsque leurs positions seront connues, on se sentira plus, ou moins, en affinité avec eux, mais aujourd’hui la solidarité avec les trois compagnon-ne-s est urgente et n’accepte aucun faux prétexte.

« J’ai du mal à être solidaire avec eux parce que je ne me retrouve pas dans l’action dont on les accuse », pourraient dire certains, partant de l’erreur de considérer les compagnon-e-s « coupables ». « Il faut d’abord attendre leurs communiqués publics pour être solidaires », pourraient proposer d’autres, comme si l’image de Juan criant « à bas l’état policier » ne nous suffisait pas, tout comme celle des deux compagnon-ne-s sortant la tête haute du commissariat pour être formalisé-e-s sous les charges de terrorisme.

Notre solidarité envers Juan, Nataly et Guillermo est une solidarité envers des compagnon-ne-s, et pas de simples individus, dont les vies ont été mises en prison en conséquence d’un coup du pouvoir afin de désarticuler tout type d’opposition à l’ordre de domination.

De plus, dans un contexte dans lequel l’ennemi cherche à se renforcer, la solidarité envers les compagnon-ne-s en prison doit être assumée comme faisant partie de notre responsabilité individuelle et collective en tant que protagonistes d’une lutte continue et multiforme qui refuse de se taire face aux offensives du pouvoir.

Et c’est l’action offensive et solidaire, et pas les critiques dans son petit confort, qui nous permettra de surmonter des moments adverses et de favoriser la continuité de la lutte anti-autoritaire sur ce territoire.

5. Une fois de plus, nous surmontons les obstacles en affrontant le pouvoir par des actions multiformes. Nous sommes ceux qui ne se rendront pas.

Un milieu de lutte où le débat et la réflexion sont rares ou superficiels, où prime le copinage et l’auto satisfaction, où les bonnes intentions et les discours radicaux ne se transforment pas en pratiques concrètes, est un milieu de lutte destiné à être facilement détruit dans ses convictions et perspectives d’action.

Nous disons cela parce que nous croyons qu’aujourd’hui il est urgent de dialoguer et réfléchir entre compagnon-ne-s pour que la pratique anarchiste soit encadrée dans un processus dont les horizons de confrontation permanente fassent avancer la lutte en construisant des relations d’affinité réelle qui dépassent le copinage, où les compagnon-ne-s sentent l’urgence de l’action et donnent à leurs projets des perspectives qui cherchent la continuité du conflit malgré les coup répressifs.

Nous nous n’allons pas prendre peur et nous continuerons notre pratique de propagande, en diffusant des réflexions qui émanent de l’offensive anti-autoritaire. Nous continuerons d’intervenir dans les rues grises avec notre propagande, éditant nos publications intermittentes, provoquant des ponts de communication avec des compagnon-ne-s d’autres territoires à travers des traductions et des informations d’événements importants pour le débat fraternel et l’agitation solidaire avec les compagnon-ne-s prisonnièr-e-s. Nous ne retiendrons pas, ni d’un millimètre, la propagation de la confrontation contre le pouvoir dans la lutte pour la liberté, dans laquelle toutes les formes d’action, depuis la propagande jusqu’aux actions armées, sont une contribution si la destruction totale de la domination est posée.

Il est essentiel de prouver par nos agissements que la lutte continue, que rien n’a changé ici, que la lutte contre l’autorité n’est pas terminée tant que nous restons actifs et forts.

On peut rester dans le combat tant qu’on veut se battre, ceci étant particulièrement important aujourd’hui, comme à chaque moment la réflexion renforce les conviction, valeurs et idées menées à la pratique.

Aujourd’hui le moment nous exige une action offensive urgente matérialisée par l’agitation de rue, par l’accentuation de conflits qui remettent en question l’ordre social, par la propagande, le débat et la diffusion large de l’idée de la destruction du pouvoir, toujours en cherchant à répandre et renforcer des convictions, favoriser des liens d’affinité et des engagements de lutte, sentant le besoin de créer des groupes et s’organiser entre personnes en affinité pour modifier la réalité à partir d’une prise de position offensive de libération totale.

En somme, notre force individuelle et collective dans les temps à venir résidera dans la sortie pratique que nous donnons à un processus réflexif et autocritique nécessaire qui nous amène à acquérir ou à renforcer ces éléments, capacités, connaissances et expériences qui permettent de tenir une confrontation continuelle, une offensive permanente qui se nourrit des bonnes ou mauvaises réponses et qui ne s’affaiblit pas face à la répression, afin que notre offensive, et les compagnon-ne-s qui décident de lancer leurs vie dans la lutte multiforme contre le pouvoir, ne recommencent pas de zéro une fois de plus.

Ainsi, chaque jour notre vie en guerre est une énergie incandescente qui obstrue le flux de la domination.

Parce que la destruction de l’ordre existant dépend de nous.
L’action et la solidarité ne peuvent pas attendre.

Sin Banderas Ni Fronteras, noyau anti-autoritaire d’agitation et de propagande.
Chili, Octobre 2014.

Contrainfo

Pour une critique pratique

Au sujet de l’action réalisée devant l’université Uahc à Santiago le 23 septembre.

Dans un climat d’hostilité croissante, de persécution et de terreur médiatique, nous continuons de revendiquer la violence contre l’État et le capital !

Suite à l’explosion d’une bombe dans un couloir du centre commercial de la station du métro Escuela Militar les rêves de la presse et de l’État se sont concrétisés. Dorénavant ils vont pouvoir ouvertement dire que les attaques explosives ont aussi comme cible des gens lambdas et dans cette logique aiguiser encore leur pratique de répression contre les groupes et individus insurgés. La situation a été propice pour que les vautours dressent depuis leurs médias un climat d’insécurité et de terreur médiatique, la presse n’a pas traîné pour pointer du doigts la violence des groupes subversifs. Au sein des milieux anarchistes et anticapitalistes en général beaucoup de choses se sont dites au sujet des caractéristiques de l’explosion qui ne correspondaient pas à ce que font ceux qui attaquent les structures du pouvoir et que l’attaque pouvait être associée à certains secteurs de la police, des groupes d’extrême droite ou de certains soi-disant révolutionnaires qui n’auraient pas des objectifs très clairs. Aujourd’hui il y a trois personnes accusées d’être responsables qui sont détenues et un communiqué qui circule sur internet dont nous ne connaissons pas l’origine et qui revendique l’attaque.

Nous n’allons pas parler des accusés dans ce texte parce que tout d’abord nous ne voulons pas jouer aux juges, et ensuite parce que nous connaissons que trop bien les ruses de l’État et de la presse bourgeoise lorsqu’il s’agit de faire preuve d’efficacité et de contrôle dans la persécution d’un ennemi interne tout en profitant de ces situations pour justifier leur répression.

Sur les responsables et la motivation de l’attaque ça n’est toujours pas très clair pour nous, mais face au climat d’insécurité et de terreur que le pouvoir et ses médias veulent mettre en place notre réponse reste la même : nous continuons de nous diriger violemment contre le pouvoir pour l’intensification du conflit en sachant clairement qui est l’ennemi. Oui, en sachant clairement qui est l’ennemi, parce que nos ennemis sont ceux qui sont au pouvoir et leurs sbires armés prêts à assurer l’ordre, et nos attaque se dirigent contre eux. C’est pour ça que nous ne pouvons pas nous associer avec des attaques aveugles et irresponsables qui blessent des gens lambdas. Si nous comprenons bien le rôle que joue la passivité des citoyens dans la soumission et le maintient du pouvoir, nous ne pouvons mettre sur le même plan la responsabilité de l’esclave aliéné avec celle du puissant qui est le véritable responsable de l’exploitation et de l’aliénation qui en découle, sans laquelle cet ordre ne pourrait exister ni une minute de plus. Nous ne pouvons pas considérer valide une attaque contre l’autorité qui blesse des gens lambdas, et nous ne sommes pas indifférents à la souffrance, encore moins lorsqu’elle est utilisée pour favoriser le scénario d’une chasse aux sorcières de la part de l’État avec l’appui d’une partie croissante de citoyens qui croient maintenant être des cibles potentielles d’attaques.

Mais face à ce climat d’insécurité médiatisée pour les citoyens et d’hostilité répressive pour nous, nous faisons le choix de ne pas baisser la tête et nous ne nous démarquons pas de l’usage de la violence contre l’État, le capital et ses sbires. C’est même qu’on a revendiqué cette violence, une fois de plus, en sortant dans la rue et en dressant des barricades, distribuant des tracts et lisant à voix haute un communiqué qui explique à ceux qui nous observent la raison de notre action, pour ensuite affronter les flics (qui sont arrivés en tirant des balles en plomb et de loin parce qu’ils avaient la trouille avec les molotovs qu’ils ont reçu). Que ça soit clair pour le pouvoir que malgré la situation défavorable qu’ils peuvent créer nous n’abandonnerons pas l’usage de la violence contre l’autorité, contre l’État, contre le capital, et c’est probable que le combat de rue contre ses sbires n’est qu’un petit geste (et même répétitif), mais c’est pas pour autant qu’on abandonnera nos méthodes tandis que nous nous aventurons dans la découverte d’autres méthodes qui nous rapprochent toujours plus de l’ennemi. Ça n’est que question de réflexion, patience et pratique pour que l’on arrive à être face à face.

Nous lançons un appel à la réflexion et à la pratique.
Ne reculons pas face à un climat d’hostilité !

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Revendication d’attaque incendiaire sur un DAB

Enfant-Incendiaire

Quelques jours avant que les juges et procureurs jugent et décident de la vie de nos compagnons, manifestant de nouveau l’obscure et sinistre labyrinthe de punitions servant d’exemples contre ceux qui  prennent le chemin de la guerre et l’offensive face à l’ordre de l’État-Capital, nous avons besoin d’exprimer la solidarité de façon concrète pour que ces bourreaux-mercenaires de la liberté sentent le poids de l’irrépressible action révolutionnaire liée à l’histoire de lutte et cohérence des compagnons accusés du braquage d’une succursale bancaire et de la mort du brigadier Luis Moyano, en 2007.

Durant six ans le Pouvoir et la presse, dans leur dynamique répressive, ont harcelé et insulté les compagnons emprisonnés et leurs cercles de proches, par des méthodes grossières et dépassant cette même légalité qu’ils défendent. Selon les différents contextes où se sont déroulés cette persécution et procès politique, l’autorité a prouvé que la mort du sbire est l’argument facile pour chercher à arrêter ceux/celles qui font de leur vie une menace latente contre l’inertie de l’ordre actuel citoyenniste et démocratique.

Dans le cadre de la Journée d’Agitation Solidaire Internationaliste du 14 au 25 mars, notre attaque prétend être un appel complice à ceux/celles qui dépassent la théorie par l’irréductible force de l’action insurrectionnelle, afin que nos convictions avancent démesurément devant les horribles murs de cette prison de Haute Sécurité où l’on prétend éradiquer le positionnement de lutte de nos compagnons.

Nous prenons aussi position en rappelant dans la rue les noms et idées d’autres compagnon-ne-s emprisonné-e-s au cours de cette Guerre Sociale dans le territoire dominé par l’État chilien. Parce que nous avons une responsabilité révolutionnaire face à l’histoire. Notre solidarité détruit aussi les frontières, langues et drapeaux, avançant décidé-e-s et avec le poing levé lorsqu’il s’agit de défendre un-e compagnon-ne prisonnier-e sous le joug d’autres États, comprenant que la coordination des Puissants n’a pas de frontière.

De la même manière que ce procès et sa trame ne doivent pas passer inaperçus pour ceux qui affrontent l’autorité, car c’est une source d’expérience et d’analyses. Nous croyons que d’autres histoires de lutte ne doivent pas non plus être oubliées, la mémoire est une arme et nous nous rappelons de Johnny Cariqueo, Norma Vergara, tombé-e-s un certain mois de mars.

À trois mois de la mort de Sebastián Oversluij suite à une expropriation.

À quelques mois de l’anniversaire des cinq ans de la mort de Mauricio Morales, nous défendons la vie de lutte que les compagnons ont décidé de mener pour affronter le pouvoir et ses dynamiques.

Hommodolars

Notes Iconoclastes… Après une semaine de travail salarié …

audienceVoici les pensées désordonnées d’un Noyau d’Esclaves Modernes Énervés par la vie quotidienne imposée par le système capitaliste de production historique.[1]

Nuit de samedi d’été à Lima. Nous avons un petit espace pour « respirer », pour nous rencontrer à quelques uns, pour discuter, pour exprimer notre mal-être et fatigue quotidienne, certains à cause de l’ennui de la routine du travail et d’autres pour ne pas en avoir, et être dans la merde parce que toute notre vie tourne autour de cette imposition. Le travail tue, ça on le sait, le travail t’aliène, te mécanise, le travail est humiliant … parfois ça semble être le pire de ce monde … (pire que les guerres, que la faim, que les embouteillages, que les queues, que les débilités qui passent à la télé, qu’un orgasme incomplet …) il nous vient même des phrases du film Martín Hache, où l’un des personnages dit :

 » La travail est détestable, c’est une punition qu’il faut éviter à tout prix, il n’y a rien de plus humiliant que de travailler, pour survivre, 10 heures par jour dans un boulot que tu ne supportes pas. Et les phrases comme « celui qui ne travaille pas ne mange pas », ou que tu gagnerais le pain quotidien à la sueur de ton front, ce sont des inventions pour avoir des esclaves, parce que sans esclaves le pouvoir n’a pas de pouvoir. »

Bref, des affirmations que n’importe quel révolutionnaire radical sait et assume comme faisant partie de sa conscience. Mais pendant que nous parlons, pendant que nous essayons d’échapper à cette réalité et d’y faire face à l’unisson, sortent lancés par nos langues les « nouvelles » les plus intéressantes de la semaine … les gens dans les rues d’Ukraine, les manifestations en Thaïlande, ou le plus proche de nous au niveau géographique, le Venezuela, sans oublier évidemment ici la grève des infirmières et les manifestations de paysans à Cajamarca.

À Kiev les esclaves modernes ont prouvé ce que nous sommes capables de faire lorsque nous perdons la peur, lorsque nos conversations transcendent le spectacle idéologique et sensationnaliste et se basent sur nous-même. Les gens en Ukraine font palpiter les cœurs, même si nous savons que beaucoup d’entre eux sont guidés par la gauche, la droite, le centre, par en haut, par en bas ou peu importe comment s’appellent ces satanés défenseurs du système … mais qu’ils ont perdu la peur ça personne ne peut le nier … même si beaucoup de ces actions, pour ne pas dire la majorité, finissent en réformisme, c’est à dire en changeant juste quelques aspects politiques et pas la totalité, ou des aspects vitaux … ce sont des actions qui contribuent à ce que nous, depuis le « trou du cul du monde », nous puissions nous sentir vivants et voir quelle possibilité nous avons, quels espoirs concrets et directs ont ceux qui sont là-bas (qui luttent directement) .. l’expérience, ils font le plein de vitalité .. le fait d’avoir lancé un molotov, d’avoir respiré les gaz lacrymogènes, d’avoir été amenés en centre de réclusion, d’avoir partagé une barricade … ça les rend plus forts, plus décidés et combatifs pour ce nouveau futur que nous construisons au quotidien.

Et au Venezuela ? Des groupes politiques qui se disputent pour le contrôle de l’État, chacun défendant son groupe capitaliste préféré, des gens dans la rue poussés par des problèmes clairs : le ras le bol de la vie : salaire, travail, consommation, distraction payée, repos contrôlé par le réveil, dictature du calendrier, et bien sûr .. par le conditionnement idéologique qui affecte les consciences là-bas … Ce qui est sûr c’est qu’au Venezuela il n’y a pas de protestation qui cherche à abolir la vie sous les chaînes du capital, de la mort, du contrôle, de la hiérarchie … Au Venezuela il y a des gens dans la rue avec de la rage, ils ne savent pas bien pourquoi ou s’ils le savent ils continuent de se leurrer en défendant des positions politiques qui ne font que réformer l’État au sens législatif, juridique et d’autres merdes qui se créent afin de maintenir les structures du capital.

Ici, à Cajamarca, les gens essaient de bloquer l’avancée capitaliste qui s’exprime par la pollution par les mines, la destruction de la géographie naturelle pour construire des routes par dessus montagnes, forêts, et tout ce qui se trouve sur leur chemin. Le capital minier ne respecte rien pas même sa propre mère, il viole les droits que le même État donne, il corrompt. C’est ce que vaut l’or, le pétrole, les matières premières … et les gens et leur culture et leur langue (en clarifiant que nous ne sommes pas latinoamericanistes) ? Ne parle-t-on pas de multiculturalité, d’un gouvernement qui s’ouvre aux besoins de tous les individus et groupes culturels ? On sait très bien comment tout cela se finit.

Tout ça est très bien, mais il faut se rendre compte qu’ils essaient de nous leurrer, que le spectacle qu’ils passent dans leurs médias nous endort et même si leurs mensonges sont sans gêne, ils essaient de nous convaincre que nous avons une identité et que nous devons défendre leurs propres mensonges, leurs propres contradictions. Ils nous disent qu’ils nous défendent, mais si nous les critiquons dans la rue, ils nous frappent, nous enferment. Ils ne sont qu’une farce, et nous avec notre lutte nous sommes le futur et l’avenir de ceux qui ne supportent plus de vivre dans toute cette misère.

Tandis que nous débattons sur le rythme du punk hardcore, pendant qu’on s’arme de courage pour continuer à résister, agir, vivre, lutter, aimer, sourire, nous parlons aussi de nos expériences, et notre histoire ? Et les compagnon-ne-s de la Angry Brigade là-bas en Europe ? Et leurs attaques, leurs communiqués, leur contribution à la lutte ? Lima pue le vieux, tout est mort, ici on ne sait pas qui est qui et le plus proche de la révolution (pour les plus radicaux) c’est le « Che Guevara » ou dans certains cas le Sentier Lumineux … enfin, pour ceux qui veulent s’informer dessus il y  une grande bibliographie à ce sujet sur le net et dans les facs, donc cherchez ces textes et brûlez-les pour nous.

Pour finir, nous sommes toujours ici, vivants, respirant, pas de cet air qui sent la pollution, mais la lutte, les actions immédiates et historiques, nos expropriations de vie quotidienne et  notre lutte massive qui fait partie de la classe qui a, dans son origine et son existence, la possibilité d’abolir ce monde de merde … le prolétariat, la classe travailleuse, les esclaves modernes, nous, qui devons alimenter les portes-monnaies et comptes bancaires des bourgeois du monde entier … Nous en avons marre, nous sommes fatigués, mais surtout nous sommes convaincus qu’il vaut mieux mourir en luttant que de vivre en esclaves du pouvoir et de l’argent.

Avant de finir, je voudrais rajouter que le samedi est, tout le temps et partout où ce calendrier a été établi, un jour symbolique pour échapper à la « routine » en cherchant à « profiter de la fin de semaine », essayant d’échapper au reste de la semaine dans laquelle nous sommes obligés de perpétuer ce qui est établi par les responsabilités et l’ordre, travailler ou étudier, le reste ce sont des passe-temps ou des activités qui n’intéressent personne. Toute est tellement déformé idéologiquement, que même les fins de semaine, les « passe-temps » et les temps de repos sont déjà occupés par tout ce qu’ils nous imposent. La seule chose que nous faisons c’est de donner à aux riches l’argent que nous « gagnons » à la sueur de notre front ou à la force de notre humanité. Nous reproduisons une vie qu’eux-même nous offrent : boire, danser, embrasser, baiser, discuter, fumer, voir un film, manger au resto ou faire tout ce que nous « voulons » avec l’argent. On peut même faire ce qu’ils cachent eux-même, comme aller aux putes ou se camer. Nous sommes piégés dans une vie qu’ils nous montrent et nous démontrent depuis que nous sommés nés. Comme le disent les compagnon-ne-s de la Angry Brigade,  » si tu n’es pas occupé à naître tu es occupé à acheter ». Enfin .. nous continuons de construire le chemin tandis que nous marchons …

# Lima, 22 février 2014

Contacte : comitedeurgencia[arobase]gmail.com

[1] Fatigués, dans la merde, et principalement disposés à mourir plutôt que de continuer d’être esclaves. Nous avons rédigé librement ces lignes en espérant qu’elles fassent réfléchir sur notre situation d’esclavage salarial et que ça serve surtout comme contribution à l’attaque réelle anticapitaliste.

 Panfletos subversivos

Communiqué pour la journée des femmes

NdT : Cette année la manifestation pour la journée des femmes à Santiago a eu lieu le vendredi 7 mars. Il y a eu des arrestations à la fin de la manif au niveau du parc Almagro à la suite de quelques échanges « chaleureux » entre manifestant-e-s et flics. À ce moment là de la fête des cocktails ont été lancés sur les locaux de l’Université Central (ou bien sur les flics postés juste devant) et une salle a été endommagée par le feu.
La manifestation de la Journée des femmes est  en général la première grosse manif de l’année (les vacances d’été viennent de se terminer au Chili). En 2013 à cette même manifestation un flic gradé avait été la cible d’attaques, et des flics a moto avaient échappé de peu à la grillade. (voir vidéo )
Il ne faut pas oublier que l’avortement est pénalisé au Chili, ce qui veut dire que l’État met en taule des femmes pour avoir avorté, ce qui donne une autre dimension à cette journée et à la lutte des femmes en général dans cette région.

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Aujourd’hui nous voulons bien faire comprendre que nous ne faisons pas partie de la célébration que la démocratie a crée pour cacher les conflits sociaux qui nous affectent tous/toutes, une lutte annulée par la création de stéréotypes de féminité et de masculinité qui vendent une promesse vide d’indépendance et de liberté individuelle, qui victimise et criminalise et annule la diversité sexuelle.

Le pouvoir et ses laquais se chargent d’uniformiser les styles de vie au travers de lois, publicités et la morale, stigmatisant ceux qui ne sont pas dans les paramètres sociaux de « normalité ».

Le patriarcat a crée la figure de l’homme froid, supérieur, pilier économique, fort, protecteur …, ainsi que la figure de la femme soumise, tendre, dévouée …, nous transformant depuis petits en esclaves d’habitudes que nous n’avons jamais voulu prendre et qui nous empêchent de nous développer pleinement comme des personnes.

Le machisme ne se terminera pas en offrant des fleurs un jour, ni avec les femmes changeant de classe en accédant au pouvoir, parce que la structure sociale continue de se reproduire de toute façon. La destruction du pouvoir, de toute autorité qui nous réprime dans n’importe quel milieu de vie et la compréhension de notre condition de classe sont des aspects fondamentaux pour affronter ensemble cette lutte, sans tomber dans le jeu des fausses libérations et stéréotypes que vend l’État et le Capital.

Pour un 8 Mars Noir.
Contre toute autorité. Autogestion et Guerre Sociale.

Colectivo Lucha Revolucionaria

Contrainformate

Revendication de l’attaque sur le 21° commissariat

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Jeter une pierre, c’est un délit. Jeter mille pierres, c’est un acte politique. Mettre le feu à une voiture, c’est un délit. Mettre le feu à 100 voitures, c’est un acte politique. Protester revient à dire: « je suis en désaccord avec ceci et cela. »
Résister c’est dire: « Je vais mettre un terme à ceci et à cela ».
Ulrike Meinhof

Cette nuit le feu a une fois de plus étreint les bras insurgés pour la destruction de cette société misérable. Nous avons décidé cette fois de faire de la propagande, brûler une voiture c’est de la propagande, c’est dire que nous sommes là, que nous continuons sans peur, en souffrant mais jamais vaincus. Bien que pour nous brûler des voitures c’est de la propagande, c’est aussi une attaque directe là où ça leur fait le plus mal, la propriété privée. Dans ce foutu pays la propriété privée est plus importante que la vie humaine. Nous savons que la loi qui condamne Tamara Sol Farias est basée principalement sur le vol, le vol d’une arme. Sans y comprendre grand chose au domaine juridique, le vol en arrive à être un délit plus grave même que la tentative de tuer quelqu’un !

Même si cette fois nous savions que le facteur « bon citoyen » pourrait faire son apparition tel Robin des Bois, et ferait échouer nos désirs pyromanes et d’attaque, nous avons quand même pris le risque de se foutre d’eux et de leur montrer combien ils sont vulnérables face à beaucoup de volonté et un peu d’essence.

Que cette action soit une bouffée d’air pour les compagnon-ne-s séquestré-e-s en prison et un appel pour ceux qui sont dans la rue. Il vaut mieux une petite action que cent communiqués dépourvus d’action. Mot et action !

C’est là que nous sommes et que nous serons et nous n’oublierons jamais nos compagnon-ne-s tombé-e-s en luttant.

Que la dernière rafale de Angry explose dans tous les commissariats, Punky Mauri, Claudia Lopez, Matias Catrileo, Jony Cariqueo, sont toujours à nos côtés. Alpaca, Hermes, Hans, les prisonniers accusés d’avoir buté le flic Moyano, les prisonniers de la lutte de rue, José Miguel Sanchez qui va bientôt être relâché, et notre compagnonne Sol, tout ça c’est pour saluer ton courage et ta dignité.

Pour la propagation d’un été noir et d’une année encore plus noire.

Vive l’anarchie !

Les compagnon-ne-s pour la propagation du feu.

Contrainformate

C’est la faute aux anars

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« Écoute, je viens chanter pour ceux qui son tombés, je ne donne pas de noms ni d’indices, je ne dis que compagnons .. et je chante pour les autres, ceux qui sont vivants, et ont l’ennemi dans le viseur … »

Aux ami-e-s et compagnon-ne-s, connus et inconnus, qui embrassent les idées anarchistes, à ceux qui gardent la tête haute dans les prisons et ceux qui gardent vivante la lutte dans la rue. Une brève réflexion au sujet de la lutte anarchiste dans l’État espagnol.

Nous nous trouvons dans une situation politique et sociale curieuse. D’un côté ETA dépose les armes. Le GRAPO est désarticulé et le fondamentalisme islamique perd de sa présence médiatique dans cette partie du globe. Parallèlement la crise sociale liée à la soi-disant crise économique (et nous disons soi-disant parce que le capitalisme est en lui-même une crise constante et parce que pour ceux d’en bas c’est l’état perpétuel dans lequel nous nous trouvons) semble s’intensifier. De nouvelles éclosions de protestations et même d’émeutes apparaissent à différents endroits et milieux sociaux de la péninsule et l’État va se trouver sans un ennemi interne sur qui imputer les fautes, vu que le faire sur le « peuple », en faveur de qui tout le monde dit agir, ne semble pas être le plus approprié. Le fantasme anarchiste surgit alors, comme un diable interne sur le dos de qui l’on met tous les débordements des manifs, toutes les intensifications des luttes. Pour les désactiver l’État ne peut se permettre le luxe de réprimer brutalement la population ni d’insinuer que celle-ci a quelque chose à voir là-dedans. C’est pour cela qu’il doit isoler et calomnier toute tentative de rébellion, pour la rendre antipathique au commun des mortels, afin que ces épisodes et exemples ne se propagent pas. Ainsi depuis quelque temps ceux qu’il faut affronter, qui mènent les pauvres gens sur le chemin de la violence et de la déraison, et qui en plus posent des bombes et brûlent des églises, ce sont les anarchistes (ce qui n’est pas non plus faux). Un éther, quelque chose sans corps défini mais qu’on essai de structurer suffisamment pour qu’il puisse être catalogué comme groupe terroriste, mais pas au point qu’il lui reste en son sein un lueur de rébellion.

On a pu apprécier au cours de l’année dernière l’apparition récurrente dans la presse d’articles qui font référence à l’essor de l’activité violente anarchiste dans la péninsule. De comment la puissance et la fréquence des attaques ont augmenté, de comment sont financés depuis ici des milieux anarchistes à l’étranger et de comment des compagnons anarchistes italiens ou grecs viennent enseigner aux autochtones l’art de la guerre sociale, pour prendre quelques exemples. Les rapports publics des flics vont dans le même sens, mettant en garde de la dangerosité que les luttes anarchistes sont en train d’acquérir, en faisant l’une de leurs principales inquiétudes. Et même s’ils ont l’habitude de dire d’énumérables aberrations, avec l’intention de criminaliser et réprimer, c’est vrai que notre ambition est d’être leur pire menace. Mais de notre propre mérite. Nous connaissons bien le langage du Pouvoir. Ses doigts accusateurs nous pointent et nous ne sommes pas innocents. Nous ne voulons pas être innocents. Nous sommes anarchistes. Et en portant notre anarchisme nous voulons inspirer la passion, la solidarité et la révolte.

Le grand triomphe des idées anarchistes peut se comprendre lorsque nous voyons qu’elles n’ont jamais disparues malgré les efforts de tous les États, leur répression, l’emprisonnement, l’isolement et le harcèlement contre de nombreux compagnon-ne-s à travers le monde. Où que l’on cherche, il y a des compagnons anarchistes, les éléments agitateurs, les actions et tous les résultats concrets de la lutte contre le Pouvoir sont toujours là, fermes et intransigeants. L’erreur des appareils répressifs consiste à croire qu’un ordre judiciaire, les enquêtes policières tordues, l’emprisonnement de certains, les montages (c’est quoi leur justice si ce n’est un gros montage absurde), les conneries de la presse cherchant à maintenir son gagne pain basé sur le mensonge, serviront à vaincre l’idée et le combat pour la liberté, des chemins de lutte, le sens de nos vies, lorsque nous ne nous sommes jamais sentis esclaves. C’est l’idée même des anarchistes qu’ils ne pourront jamais récupérer ni racketter. Ça n’est pas possible d’en finir avec tout cela. C’est  précisément ce en quoi consiste la gêne que nous représentons pour le Pouvoir. Où que l’on cherche, nous le disons une fois de plus, se trouve la main tendu du compagnon, la solidarité vive, la complicité contre ce monde dégouttant, oppressif, carcéral, la certitude que notre potentiel est inépuisable. Nous n’admettons aucune autorité, nous ne recevons aucun ordre, le mercenaire juge, le mercenaire policier, le mercenaire journaliste sera demain substitué par un autre. Il ne détient rien de plus que l’ordre de maintenir cette fausse paix sociale, c’est sont boulot, ce sont des êtres pourris qui réaffirment ce système pourri, c’est là qu’ils sont, toujours en train d’essayer de faire leur devoir. Nous ne nous plaignons pas, nous savons comment tout cela fonctionne. Ce n’est donc pas compatible avec notre manière d’agir, le victimisme qui réclame moins de dureté, nous le laissons à ceux qui font confiance aux maîtres, à ceux qui sont à l’aise dans les petits espaces que cèdent la démocratie à la protestation dans son besoin de consensus. Nous ne sommes pas dissidents, pour l’être nous aurions dû d’abord adhérer ou soutenir le Système. Nous remettons en question tout ce qui compose chaque aspect de ce misérable monde, un chemin difficile et ardu mais satisfaisant et surtout un chemin que personne ne nous arrachera. Depuis 1906 où l’anarchiste Mateo Morral offrait un bouquet de fleur avec du nitrobenzène au cortège monarchique espagnol, jusqu’à nos jours, les choses ont changé mais nous sommes toujours debout. Nous nous solidarisons avec la compagnonne Sol, enfermée dans les prisons de l’État chilien, nous nous souvenons avec un amour acrate de Gabriel Pombo da Silva, Marco Camenisch, n’oublions jamais les compagnons morts en action Mauricio Morales, Lambros Foundas et Sebastián Oversluij, ni ceux mis en cause et poursuivis, et bien sûr, ces mots et la suite de la lutte vont aussi vers vous, Mónica Caballero et Francisco Solar.

Salut et Anarchie

Contrainfo

Troisième communiqué d’Henry, en arrestation domiciliaire

tumblr_mrdyryI9iF1ro0ralo1_500J’écris de nouveau aujourd’hui avec un bon moral, avec la force que m’a donné la solidarité,  le regard fixe,  la fierté d’être anarchiste,  le plaisir de vivre en harmonie avec mes mots, après avoir vu de si près le rôle de la justice, protectrice des riches et ennemie des pauvres, qui utilise ses moyens les plus bas comme le montage et ses esclaves délateurs, pour accuser, criminaliser, poursuivre et emprisonner ceux qui ne se conforment pas.

Je suis toujours otage de l’État bienfaiteur du Capital avec plus de 8 mois d’arrestation domiciliaire totale, après 11 mois de prison. On pourrait dire que ce genre de réclusion domiciliaire est une « progression » dans la récupération de la liberté physique, mais ma chambre est ma nouvelle cellule, la maison où je vis est ma nouvelle prison, le contrôle sur ma vie n’a pas disparu, la punition continue de donner son tribut à la société carcérale.  Bien que cette forme d’arrestation n’ait rien d’agréable, ma situation n’a rien de comparable avec les conditions d’isolement que vivent nos compagnon-ne-s prisonnier-e-s révolutionnaires à travers le monde, c’est pour cela que nous devons lutter avec la férocité nécessaire à l’intérieur et à l’extérieur des prisons, jusqu’à ce qu’ils/elles soient de nouveau dans la rue, jusqu’à ce que nous fassions tomber les murs des cages pour humains et non humains.

L’accusation ridicule sur l’existence d’une « organisation terroriste à financement international et tentative d’homicide » reste dans les limbes. Nous les anarchistes nous n’avons pas de chefs, l’autorité nous révulse, parce que celle-ci se base sur la domination et la soumission, et nous n’avons pas de forme d’organisation hiérarchique ni verticale, nous cherchons la libre association et l’affinité politique. Nous pratiquons la solidarité internationaliste, pas seulement envers nos frères/sœurs emprisonné-e-s, mais pour le reste des personnes qui sont dans les prisons, crées, c’est clair, pour protéger le Capital. Le délire étatique continue de soutenir qu’il y a un financement international, avec des liens et des représentants. Chacun de nous, les anarchistes/anti-autoritaires, se représente soi-même, chacun de nous fait partie d’une même lutte, dans laquelle nous ne voyons pas nos visages mais nous nous reconnaissons comme compagnon-ne-s. Celui qui impose la terreur désespérément c’est l’État, à travers son organe politico-juridico-policier, qui punit et poursuit ceux qui luttent pour vivre sans Capital ni ethnocide. Toutes les accusations vont au delà des lois mêmes, eux-mêmes, les oppresseurs, ne respectent pas leurs propres lois, ce sont eux qui les manipulent, corrompent, entravent et nient leur « justice » dont ils font tant d’éloge, qui ne représente que la servilité envers la bourgeoisie.

Le seul crime que j’ai commis c’est de lutter contre n’importe quelle forme de domination. Je ne regrette pas d’être ce que je suis, parce que le regret c’est donner raison à l’ennemi. Je ne regrette pas de lutter contre la société de classes, parce que celle-ci est basée sur l’inégalité et l’oppression. Je n’aspire qu’à récupérer ma mobilité et à rester digne. Je ne me déclare pas « coupable ou innocent », parce que le faire ça serait rentrer dans le jeu du Pouvoir, ce brassage juridique de persécution politique avec ses lois bourgeoises réprime la liberté individuelle de ceux/celles qui n’acceptent pas de vivre dans cette société dictatoriale et autoritaire que nous n’avons pas choisi, au contraire, on nous l’a imposé.

Il faut combattre l’ordre établi, parce que c’est lui qui impose la servilité et la soumission au Capital. Il n’y a pas besoin de réformes ou de conditions « adéquates » pour la révolution. La révolution est un conflit permanent. Le soi disant « processus de changement ou de bien vivre » n’est qu’un déguisement du nouveau colonialisme andin, globalisateur et civilisateur. C’est un chaînon dans la continuité d’autres gouvernements démocratiques et putschistes, parce que tout État est servile au Capital. Il faut lever la tête et nous défendre du terrorisme et de la violence d’État, violence qui au sein de la société trouve son origine de haut en bas. Accepter de vivre soumis veut dire être dans une prison sociale et mentale, sans le courage de rébellion contre l’assassin qui élimine nos désirs de liberté, cet assassin qui utilise les moyens les plus dégradants et méprisables pour détruire ce qu’il combat. C’est indéniable que dans ces terres, partie des Andes, on vit dans une société basée sur le Capital, le spécisme, l’exploitation, l’ethnocide, le latifundium. Nous voyons comment le néo-colonialisme étatique détruit peu à peu les peuples ancestraux, la terre et tout ce qui y vit. L’objectif de l’État c’est d’exploiter, civiliser et domestiquer pour que nous vivions comme dans les pays « développés ». On ne peut pas rester immobiles face à ça. La lutte anarchiste/anti-autoritaire est la lutte pour ne pas être la réplique de ces esclaves du Capital. Notre lutte est réelle lorsqu’elle arrête de n’être qu’une théorie ou lettre morte. Elle se met en marche à partir du moment où l’on refuse une vie aliénée et apathique, à partir du moment où l’on applique au quotidien le refus des contraintes d’un esclavagisme systématique. L’aliénation envers le conflit de la part de la société punitive est quasi totale. La majorité préfère continuer d’être esclave et endormie de façon volontaire. Ça ne les intéresse pas de vivre libres, peut-être par peur ou par conformisme. Parmi les pauvres aussi se reproduisent souvent les schémas d’oppression, d’exploitation et d’autorité lorsque l’envie de ne plus être pauvre n’est que le désir de monter les échelons de la société, de passer d’exploité à exploiteur, ou d’être moins exploité qu’avant.

La lutte doit continuer pour la libération totale. Je veux exprimer mon mépris pour la loi des « droits des animaux » que le Pouvoir avec l’appui des citoyens en faveur du bien-être* sont en train de mettre sur pied dans ce territoire dominé par l’État bolivien. N’importe quelle loi ne fera que normaliser l’esclavage, légalisera la domination, la torture, l’autorité perpétuelle sur les animaux. Tout comme nous ils ont besoin de vivre libres. Une loi ne fera que les condamner à perpétuité, renforçant la relation maître-esclave, propriétaire-animal de compagnie, consommateur-produit. Les « droits des animaux » entretiennent l’existence de la société carcérale, où les cages et cellules sont le reflet de la misère de la conscience et de la solidarité humaine. L’État assure seul cette misère dans sa société. Nous voulons des cages vides, pas plus grandes.

 Au delà des distances politiques je veux saluer les enfants travailleurs qui ont été réprimés et gazés par les « forces de l’ordre » dans la ville de La Paz le 18 décembre dernier; les adultes âgés « victimes de la dictature » frappés et gazés par le régime démocratique sur la place Murillo le 19 novembre; Martha Montiel et ceux qui luttent pour récupérer les corps de leurs proches assassinés et disparus; la résistance du TIPNIS; les guaraníes, takanas, aymaras, quechuas, urus, chipayas, weenhayek, et autres peuples de l’Amazonie, du Chaco, des Vallées et de l’Altiplano, qui se battent pour ne pas appartenir à ce monde civilisateur, domesticateur, et qui subissent le harcèlement étatique permanent et l’asservissement de la part des propriétaires terriens et entrepreneurs.

Salut aux guerrier-e-s en Italie, Espagne, Indonésie, Allemagne, France, Canada, État-Unis, Brésil, Uruguay, Argentine, Pérou, Grèce, Royaume-Uni, Hollande, Croatie; au Méxique à Mario Gonzales, Fallon, Amélie et Carlos; liberté pour les compagnon-ne-s Mónica, Francisco et les autres inculpé-e-s à Barcelone; Juankar Santana Martín, Manuel Pinteño, Gabriel Pombo Da Silva en Espagne; Marco Camenisch pour sa grève de la faim provocante en Suisse; a Thomas Meyer Falk en Alemagne; Ilya Romanov en Russie; aux compagon-ne-s au Chili qui luttent devant et derrière les grilles de cette nouvelle gestion répressive de la démocratie; En Argentine aux compagnon-ne-s arrêté-e-s du peuple kolla qui ont réussi à dévier le trajet du Dakar dans le Jujuy, aux femmes en lutte contre la répression dans la prison d’Ezeiza; à ceux/celles qui résistent en prison avec leur conviction intacte, aux compagnon-ne-s qui utilisent la grève de la faim comme acte solidaire et outil de lutte dans les prisons du Mexique, Grèce, Suisse et Chili. Salutations à Gustavo Rodríguez et Alfredo Bonanno déportés par les régimes capitalistes. Excusez-moi si j’ai oublié des compagnon-ne-s. Mémoire combative pour ceux qui ont perdu la vie en luttant et une grosse bise complice à ceux qui restent en clandestinité, force et courage !

Mon éternel remerciement aux blogs contre-informatifs qui ont diffusé des nouvelles sur ma situation, à tous/toutes les solidaires qui de leur propre initiative ont réussi à faire que l’écho de leurs actions rompe l’isolement et me vole de nouveau un sourire. Contre la société carcérale et ses bourreaux, debout dans cette guerre sociale, contre la société de classes, le Capital, l’autorité, l’isolement et ce qui nous est imposé.

 Libération totale maintenant !!!

 Henry Zegarrundo
Anarchiste/Antiautoritaire

* en espagnol bienestaristas, traduction de l’anglais welfarists

Solidaridad Negra

Attaque incendiaire dans un centre commercial et quelques réflexions face à l’offensive répressive

armadosLe mardi 31 décembre à la veille d’une nouvelle année, vers 2:30 et quelque minutes avant la fermeture du lieu, un mécanisme incendiaire à retardateur a été placé dans l’allée des produits inflammables du Homecenter situé dans le centre commercial Plaza Norte. Quelques heures après, l’attente terminée, l’incendie s’allumera, détruisant deux allées et demi du magasin et des centaines de produits, de façon à envoyer nos plus chaleureuses salutations de bienvenue à l’année 2014.

Depuis quelque semaines nous avons vu que les attaques incendiaires, explosives et sabotages ont augmenté, mais il y a eu plusieurs erreurs de la part de ceux qui ont décidé d’attaquer la normalité, l’ordre, l’État, la réalité, toute forme de domination et de structure physique, mentale et émotionnelle. Il faut le souligner et apprendre de ces erreurs pour éviter de voir à nouveau nos frères/sœurs et complices séquestré-e-s par les administrateurs de la société; analyser toute nouvelle qui nous arrive, voir quelles sont les erreurs possibles qu’ils ont pu commettre pour ne pas les refaire.

Le 11 septembre  est une date attendue à Villa Francia, et en connaissance de la préparation policière pour cette nuit-là (pas uniquement pour le harcèlement de ces bâtards esclaves qui ne méritent que d’être torturés et brûlés [sic]) il a été décidé de les affronter avec ce qui était à disposition, et malgré les molotovs,  chausse-trappe, et divers flingues, le plan que les sbires ont utilisé même s’il était simple a été suffisant pour chasser et attraper de nombreux combattant-e-s cette nuit-là. Sans discréditer les agissements de tous/toutes celles/ceux qui étaient là-bas et qui ont affronté les gardiens de l’ordre, aller dans un endroit où tu sais qu’ils t’attendent, et sans avoir l’armement et la préparation nécessaire (physique, mentale, stratégique), c’est ne pas réaliser ce que ça veut dire si l’un-e de nous est prisonnier-e-, que ce soit en taule ou à la maison, ne pouvant pas sortir dans la rue pour continuer de brûler cette réalité putréfiée. Il y a des milliers de moments et d’endroits où nous pouvons attaquer sans qu’ils nous y attendent.

Salidas pour altérer l’ordre : entre barricades et affrontements, nous savons qu’ils ont identifié (habits, sacs, chaussures, cheveux, etc) et capturé des individus, certain-e-s avec du matoss dans les mains, alors que l’action était terminée. Sans s’être débarrassé des habits qu’ils ont utilisé et du matériel qu’ils ont gardé, et sans même s’en aller rapidement de l’endroit (pour rester à traîner). Il faut faire gaffe, pour le moindre détail ils peuvent nous identifier et nous mettre en taule ou au Sename (NdT : prison pour mineurs). Ce n’est pas difficile de trouver des fringues pour nos actions, qui changent notre apparence, et des planques si on peut pas (ou qu’on veut pas) s’en débarrasser, partant rapidement et réduisant en cendre tout ce qui peut nous identifier. C’est pas un jeu (mais qu’est-ce qu’on s’amuse pourtant!).

Explosifs/Incendies : il y a déjà plusieurs cas d’engins et mécanismes qui n’ont pas explosé ces derniers temps et qui sont restés entre les mains des labos policiers, leur donnant avec ça nos méthodes et possiblement quelques résidus qui peuvent indiquer qui l’a fabriqué. En transportant le matériel, dans le cas de cocktails molotovs ou d’autres, nous ne devons pas circuler dans des endroits isolés et vêtus de manière suspecte (en noir, marchant avec une poche à la main, dans une rue obscure … nous ne devons pas croire qu’on est incognito devant tous les yeux qui nous regardent). Si on fait quelque chose tout seul nous perdons la possibilité d’être averti si les flics arrivent ou n’importe quoi d’autre qui nous mette en danger et empêche de réaliser l’objectif. L’usage de gants ou n’importe quelle méthode pour cacher et faire disparaître les empreintes est indispensable, car si on se laisse aller à la confiance et qu’on pense que tout est sous contrôle à 100 % on pourrait laisser derrière nous des empreintes, des cheveux, de la salive ou autres sur place. Et comme ça fait plusieurs fois que les engins posés n’ont pas explosé, nous devons réfléchir à ce sujet et pas faire les choses à l’arrache.

Il est important, quel que soit le détonateur que nous utilisons, de l’essayer autant qu’il est nécessaire afin que la probabilité que ça n’explose pas soit minime et que ça ne soit pas à cause du détonateur. Si nous ne connaissons pas une méthode qui nous permette de l’essayer (sans risquer de voler dans les airs ou de se brûler) nous ne devons pas fabriquer des engins qui peuvent ne pas exploser, ou même qui peuvent exploser dans nos mains. Mieux vaut ne pas le faire plutôt que de prendre ces risques. Envoyer balader son ego, et avec l’angoisse et le désespoir que provoque en nous ce monde asphyxiant, essayer de réaliser l’objectif sans se soucier du temps que ça prendra, 1, 2 ou 10 mois s’ils le faut, mais pas moyen de finir en taule pour une connerie.

Entre autres choses, nous ne devons pas penser que poser une bombe ou foutre le feu est la seule chose qu’on puisse faire pour matérialiser nos désirs. Quant bien même on en aurait très envie, pour réaliser une action il faut autre chose que juste le désir. Il y a différents rôles assignés collectivement pour pouvoir le faire, et même si les rôles nous rappellent l’autorité et la hiérarchie, c’est pas forcément ça. Si on se complète entre nous, parce qu’on peut pas faire tout partout et en même temps, si on se retrouve en meute pour agir, nous agissons comme tel. Et donc une tâche n’est pas plus importante qu’une autre, ni celui qui guette  les flics, ou celui qui fout le feu, ou au cas où les flics arrivent ceux qui vont les retenir pour que les autres puissent se barrer. Il faut faire gaffe à ce que chacun s’en tienne à son rôle, parce que dans le cas contraire on prend le risque que nos compas se fassent chopper et aillent en taule pour quelque temps. Les appareils de contrôle de l’État sont organisés structurellement, militarisés et avec des tactiques analysés par les services d’intelligence, et donc de notre côté on ne peut pas tout abandonner à la beauté de la spontanéité et s’attendre à réussir juste parce qu’on en a envie. On ne peut pas s’attendre à atteindre nos objectifs si on ne s’organise pas et qu’on ne prépare pas des tactiques et des méthodologies pour cela. Évidemment ça ne veut pas dire se transformer en petits soldats ni se désigner comme avant-garde ou leaders de l’insurrection et des insurgé-e-s, mais c’est important de partager les expériences, les erreurs et les réussites, comme les tactiques, les méthodes, les analyses et les réflexions, et ne jamais penser qu’entre nous il y a des « supériorités » à cause de l’expérience individuelle de chacun, ou parce qu’il y a des grandes gueules. De même il ne faut jamais penser que parce qu’un bâtard de flic sait tout juste compter, l’État, les patrons, l’ordre et le contrôle en général sont aussi abrutis que leurs laquais situés les plus bas dans cette pyramide sociale dégoûtante. S’ils étaient aussi crétins ils seraient tombés depuis longtemps, mais pour autant on ne pense pas que c’est impossible de les vaincre.

Si certain-e-s de nos proches, ou nous même, tombaient entre les mains de l’ennemi ou qu’on n’a pas fait gaffe et qu’on n’a pas pris les précautions nécessaires, il ne faut pas croire qu’on ne va pas faire profil bas pendant quelque temps, que ce soit chez nous ou bien n’importe où ailleurs et avec qui que ce soit, car on ne sait jamais qui nous regarde et/ou écoute.

Mais bon, il faut aller de l’avant, et être solidaires de toutes les manières possibles avec ceux/celles qui font face et affrontent cette saloperie de monde de merde. Solidarité avec les prisonnier-e-s du 11 septembre, Hans, Monica, Francisco, Freddy, Marcelo, Juan, Carlos, Alberto Olivares, Niko Sandoval, Felipe, Hermes, Alfonso, Marco Camenisch, Gabriel Pombo da Silva, Alfredo Cospito et Nicola Gai, les membres prisonnier-e-s de la CCF et de la FAI/FRI, les prisonnier-e-s du FLA (Front de Libération Animale) et FLT (Front de Libération de la Terre), avec Felicity Ryder et Diego Ríos qui cavalent toujours dans les ombres, et à tous/toutes les insurgé-e-s, clandestin-e-s, individus anarchistes et nihilistes, et à tous les êtres qui ne sont pas disposés à faire un pas en arrière dans la guerre contre toute société, toute autorité, contre tout régime humain, contre toute forme de domination.
Pour Matías Catrileo, Punki Mauri, Claudia López, Sebastian Oversluij et tous les milliers de morts dont nous ne connaissons pas les noms. Pour José Huenante et tous les disparu-e-s et séquestré-e-s. Pour tous les prisonnier-e-s en guerre dans le monde, liberté immédiate et feu à toutes les prisons avec les matons dedans.

DÉTRUISONS LA RÉALITÉ, GUERRE À L’EXISTANT !

Hommodolars