Brève mise à jour concernant des prisonniers au Chili

oiseauLe 5 juin 2014 Victor Montoya, qui avait été emprisonné en février 2013, accusé d’avoir placé une bombe contre un commissariat dans la commune de Las Vizcachas, a été acquitté de toutes les charges qui pesaient contre lui. Il est maintenant dehors.

Le 13 juin 2014 Alfonso Alvial et Hermes González ont été condamnés à 5 ans de liberté surveillée, après avoir passé 6 mois de préventive en section de sécurité maximale, suite à un braquage qui avait mal tourné le 11 décembre 2013, au cours duquel le compagnon Sebastián Oversluij a été tué. Ils ont été condamnés pour vol avec intimidation et port illégal d’armes.

Et enfin,  la « lecture de la sentence » dans le cadre du procès du Caso Security qui se déroule depuis plusieurs semaines aura lieu le 2 juillet 2014.

 

Des nouvelles au sujet de la mort de Sebastian et de la situation de ses deux compagnons

14308pantera1Le 11 décembre vers 09:30 du matin un groupe décide d’exproprier une succursale bancaire à Pudahuel (Santiago). Le compagnon anarchiste Sebastián rentre dans la banque et au moment de dégainer le pistolet automatique qu’il porte sur lui, et tandis qu’il crie pour annoncer le braquage, il est abattu par le garde de sécurité.

Ce misérable garde se trouve en fait avoir un entraînement militaire et a travaillé comme mercenaire en Irak et dans les forces d’occupation de Haïti pour finalement faire un remplacement dans cette succursale bancaire. Protéger les vendeurs de misère est devenu son travail.

Nous nous souvenons avec tendresse, amour  et combat du compagnon Angry (Sebastián).

À la suite une chanson du compagnon :

https://www.youtube.com/watch?v=45qv5dPOn5Q

Des nouvelles de la situation d’Alfonso et Hermes

À la suite du braquage où le compagnon Sebastian Oversluij a été abattu  la répression s’est déchaînée aux alentours de la banque attaquée.

À quelques pâtés de maison, avec l’aide de témoins, la police du 26° commissariat aurait identifié deux des participant du braquage. Ils ont ainsi arrêté les anarchistes Alfonso Alvial Sánchez (27 ans)  et Hermes González Henríquez (25 ans), qui avaient sur eux des gants, des perruques et chacun un revolver.

Après avoir été amenés au commissariat ils sont passés devant la presse en criant des slogans en souvenir du compagnon anarchiste tombé en combat.

Finalement le 12 décembre ils ont été inculpés de « vol avec intimidation » et de « port illégal d’arme ». Bien que le bureau du procureur voulait rallonger la mise en détention de 3 jours avant de les inculper afin de pouvoir faire une enquête sur des « liens avec des anarchistes » ou des « liens avec le Caso Bombas », le tribunal a refusé cette demande en les inculpant le jeudi, et donnant au procureur Luis Pablo Cortés un délai de 90 jours pour l’enquête.

Selon le bureau du procureur il y aurait deux fugitifs à la suite de l’expropriation de la banque, et les armes trouvées sur les détenus et le compagnon mort sont analysées, et selon le proc les revolvers auraient été volés à des gardes de sécurité au cours de différents braquage en janvier et mars 2013.

Actuellement les anti-autoritaires Hermes et Alfonso se trouvent à la section de sécurité maximale de la Prison de Hautes Sécurité.

Liberté pour tous les prisonnier-e-s révolutionnaires et anarchistes !

Publicación Refractario

 

 

Décembre noir : un compagnon tué lors d’une expropriation à Santiago

Voir aussi ici à ce sujet. En attendant d’avoir plus d’information.

borroso1-Lorsque les jeunes prolétaires des poblaciones de la périphérie métropolitaine baissent la tête et se résignent à être de la main d’œuvre pas chère, ça n’attire pas l’attention du Pouvoir. On les contrôle avec la normativité du travail (lorsque le travail est plus ou moins formel), et/ou on les voit comme objet de certaines politiques sociales qui mélangent le contrôle avec l’aumône.

Lorsqu’ils s’adonnent à la délinquance économique sans valeur pour subsister, et deviennent pickpocket, ou micro-traficants ou n’importe laquelle de ces variétés de la dite « délinquance commune », on répond par la police, le Code Pénal et la prison.

Lorsque des jeunes qui viennent de ces même secteurs, structurellement marginalisés par le capitalisme de notre temps, acquièrent une certaine conscience de classe, lorsqu’ils se rebellent contre l’exploitation avec des armes à la main, ils seront toujours taxés de « terroristes ». Eux ! Lorsqu’ils n’ont rien fait d’autre que réagir avec la plus grande dignité humaine possible face aux conditions historiquement accumulées de violence de classe administrée depuis en haut par les vrais terroristes.

Mais parmi toutes les images qui obsèdent les bourgeois et leur fidèles sujets, il y a la figure du jeune anarchiste et/ou subversif qui ose entrer les armes à la main dans le temple de l’argent, sur le territoire où l’humanité donne son tribut au Dieu Argent, pour exproprier les expropriateurs, fuyant ainsi de l’obligation du travail salarié. La meute de citoyens en devient aphone à force de crier : Délinquants ! Antisociaux ! Tuez-les tous ! Qu’ils pourrissent en prison !

Bien sûr, lorsque l’un des principaux délinquants antisociaux du pays, le président actuel, Piraña, volait des banques il avait la possibilité de par son appartenance sociale de les voler de l’intérieur (vous vous souvenez de la Banque de Talca ?*)

Lorsque ses délinquants à gages recrutés dans la police, l’armée et les entreprises privées de sécurité (grosse source de profit menée par plusieurs ex-agents de sécurité de l’État), tuent par balles de jeunes prolétaires il n’y a pour eux aucune violence, mais un acte de justice et du professionnalisme.

Ainsi les choses sont plus que claires, et ceux qui proclament que nous nous trouvons au milieu d’une guerre sociale implacable et ouverte ne se trompent pas le moins du monde.

2- Les journalistes-policiers, dans une alliance si profonde qu’ils ont fait entre emol/La tercera/etc et l’ANI (Agence Nationale d’Intelligence) et la DIPOLCAR (Direction d’Intelligence de Carabiniers du Chili), sont dans une campagne ouverte pour confirmer toutes les thèses qui avaient été rejetées sur leur propre terrain (légal/judiciaire) à l’occasion du dit « Caso Bombas ».

À partir de maintenant, chaque fois que la répression tombera sur des compagnon-ne-s, on dira « qu’il y avait eu des recherches sur eux dans le cadre du Caso Bombas » (ce qui n’est pas très difficile étant donné la quantité et variété de personnes et milieux à avoir été sous le coup d’enquêtes dans le cadre de ces années d’activité du procureur et de la police) et/ou qu’ils « ont des liens avec des groupes anti-système » (comme s’il n’y avait pas de même des « liens » politiques et sociaux entre patrons, oppresseurs, journalistes et membres de la classe politique).

C’est une époque violente, qui ne se terminera pas en se prenant la main dans un rassemblement pacifique, mais en appliquant plus de violence et mieux axée contre l’ennemi là où ça fait le plus mal. Comme l’a dit quelqu’un il y a un demi-siècle : nous devons illuminer le secteur qui doit être détruit. Et cette destruction doit pointer précisément le cœur de l’exploitation et de la domination sous toutes ses formes.

3- Je ne te connaissais pas beaucoup, Sebastián. Mais suffisamment pour que ta mort laisse en moi une sensation amère et triste, qui m’amène à me souvenir des différents moments où j’ai pu te voir vivre et lutter : mégaphone à la bouche. Instruments dans les mains. Rythme et mots découlant pour renforcer notre position dans le conflit contre le Vieux Monde. Avec un cœur sensible et fort dont j’entends encore les battements à ce moment précis.

C’est un mercenaire qui t’a tué, un pion payé pour ça, qui à l’évidence est montré en héros par les journalistes/policiers qui s’appliquent à approfondir l’abrutissement massif sans lequel cette civilisation de merde ne fonctionnerait pas une minute de plus. Des déclassés comme celui-ci, qui tuent et meurent pour défendre le sale symbole que ce monde absurde nous oblige à avoir besoin y compris pour pouvoir nous déplacer dans la ville et respirer, l’argent. Ce ne sont que des morceaux de merde humaine flottant dans la mer de la domination étatique et capitaliste.

Ils seront balayés avec tout ce qu’ils défendent, et ce n’est qu’à ce moment là que l’on pourra dire : nous avons vengé notre frère, et tous nos prédécesseurs qui ont donné leur vie dans la lutte pour la libération totale !

* En 1982 Piñera a trempé dans une affaire de fraude de la Banque Talca

hommodolars

Compañero  Sebastián Oversluij ! Presente !