Actions directes en hommage à Sebastián

Le jeudi 19 décembre aux alentours du campus Juan Gómez Millas de l’Université de Chile une trentaine de jeunes combattants et subversifs ont réalisé une action dans le cadre de la semaine d’agitation pour les compagnon-ne-s Francisco et Mónica prisonnier-e-s de l’États fasciste espagnol associé avec l’État chilien, mais cette action était aussi en solidarité avec les compagnons Marcelo Villarroel Sepúlveda, Freddy Fuentevilla Saa, Juan Aliste Vega et Hans Niemeyer Salinas qui sont actuellement en grève de la faim. Comme d’habitude dans notre lutte de rue, nous restons une fois de plus anonymes, utilisant notre compagnonne de toujours, la capucha (Ndt : cagoule avec un tee-shirt), et cette fois nous séparant en deux groupes, rouges et noirs, montrant ainsi un niveau d’organisation à ceux qui privent de liberté. Qu’ils voient que notre lutte est sérieuse, et que les compagnon-ne-s, bien que prisonnier-e-s, ne sont pas seul-e-s. Dans un acte de solidarité avec le feu et la rage dans nos mains et jetant des tracts, nous avons décidé de couper l’avenue Grecia aux alentours de 18:30, attendant la réponse des laquais de l’État, nous avons ainsi une fois de plus lancé notre lutte insurrectionnelle. Dans un autre endroit, armés de boucliers et avec une grande quantité de molotovs fendant les airs et criant des slogans qui sortaient du plus profond de notre cœur, nous avons rompu le quotidien …

Nous avons aussi réalisé cette action pour notre compagnon Sebastián Oversluij, assassiné par un gardien du capital et de la propriété privée le 11 décembre dernier, lors d’une expropriation dans une succursale de la Banque Estado dans la commune de Pudahuel. Que le sang versé ne reste pas impuni, la lutte continue !

N’oublions pas le montage de l’État contre Víctor Hugo Montoya, et tous nos compagnon-ne-s mis-e-s en cage pour lutter contre toute autorité. La flamme de la destruction ne s’éteint pas, nous continuerons de lutter jusqu’à ce que la dernière cage soit détruite. Pour en finir avec le quotidien de la société esclavisée, pour en finir avec les schémas de l’autorité et les lieux où ils nous endoctrinent. Reconnaissons nos chaînes pour lutter …Liberté aux prisonnier-e-s en lutte.

Nous avons aussi diffusé des tracts au sujet de nos 14 compagnon-ne-s détenu-e-s il y a 3 mois dans la población de Villa Francia, à l’occasion de la commémoration des 40 ans du coup d’État et de la dictature militaire. Nous exigeons la libération de tous/toutes nos compagnon-ne-s qui luttent, et qu’ils sachent que nous ne n’arrêterons que lorsque nous en aurons fini avec tous les bastions de l’oppression. Tant qu’il y aura des compagnon-ne-s en prison nous serons dans les rues.

Notre jeunesse combattante avance sans peur jusqu’à la libération totale !

Pour la fin de la société carcérale qui enferme ceux qui luttent !

On n’oublie pas un compagnon assassiné, car il vit dans chaque action !

Marrichi wew ! (NdT : en mapudungun nous vaincrons toujours)

« Angry, ta graine insoumise se multiplie dans chaque individu qui veut attaquer cette quotidienneté et tous ses modèles imposés dans le monde par la société ».

Liberté pour les prisonnier-e-s en guerre !

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Vidéo d’une autre action réalisée en hommage à Sebastián :

http://www.youtube.com/watch?v=jT9lqUaqh0o

Cette vidéo est un geste incendiaire en solidarité avec le compagnon assassiné Sebastián Oversluij lors de l’attaque contre la banque Estado le 11 décembre. Tout acte qui implique de s’assumer dans la confrontation avec cet ordre, toute initiative de rébellion, mérite d’être retenu et revendiqué par ceux qui se définissent comme anti-autoritaires ou anarchistes.

Nous lançons ainsi un appel aux compagnon-ne-s pour que les coups que nous donne l’ennemi ne restent pas impunis, pour que la révolte soit constante et que la subversion se propage jusqu’à fissurer les fondements de cet ordre dégouttant. Faisons en sorte que la mort de Sebastián ne reste pas impunie, que les puissants sachent que s’ils touchent à l’un de nous ils touchent à tous et que la rage anarchiste se propage dans les esprits et les rues plus rapidement que ce que leurs caméras peuvent capter et leurs stupides enquêtes comprendre. Multiplions les formes d’attaque et faisons notre possible pour que les idées contenues dans chaque action deviennent plus claires et précises.

Il n’est jamais inutile de rappeler que la guerre sociale se joue sur tous les fronts et que ça n’est pas uniquement une histoire de se focaliser sur la simple violence et de faire le con. Il faut changer notre perspective de vie, critiquer et attaquer les logiques autoritaires où qu’elles soient, propager nos idées à travers chacune de nos actions, développer des pratiques d’autonomie et d’autogestion et au fur et à mesure augmenter les fissures qui finiront par désintégrer cette réalité de domination et d’exploitation. Que l’incendie soit beau comme nos esprits et qu’il ne soit pas un acte de vanité.

Notre vengeance est en train de se forger et ils le savent, c’est pour cela qu’ils se désespèrent, c’est pour cela les montages et les surveillances, c’est pour cela la manipulation médiatique et la criminalisation. Mais qu’ils se mettent bien dans la tête que nous sommes chaque fois plus nombreux, que la haine contre ce système de merde se propage et que l’amour de la vie nous pousse à continuer de rêver et d’attaquer.

Sebastián Oversluij présent !

Un appel affectueux et incendiaire à la révolte et la guerre sociale contre l’État et le Capital.

Intermède musical de décembre noir

En souvenir du compagnon Sebastian, membre du groupe Palabras en Conflicto :

« Trouve un sens dans cette vie frère, qu’ils ne t’attrapent pas, qu’ils ne t’attrapent pas … »

« Je n’ai rien à perdre, et je préfère une minute de la belle insolence qu’une vie de deuil […] et si on perd la vie un-e autre nous remplacera, pour conspirer, brûler, voler, et faire de l’agitation »

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Des nouvelles au sujet de la mort de Sebastian et de la situation de ses deux compagnons

14308pantera1Le 11 décembre vers 09:30 du matin un groupe décide d’exproprier une succursale bancaire à Pudahuel (Santiago). Le compagnon anarchiste Sebastián rentre dans la banque et au moment de dégainer le pistolet automatique qu’il porte sur lui, et tandis qu’il crie pour annoncer le braquage, il est abattu par le garde de sécurité.

Ce misérable garde se trouve en fait avoir un entraînement militaire et a travaillé comme mercenaire en Irak et dans les forces d’occupation de Haïti pour finalement faire un remplacement dans cette succursale bancaire. Protéger les vendeurs de misère est devenu son travail.

Nous nous souvenons avec tendresse, amour  et combat du compagnon Angry (Sebastián).

À la suite une chanson du compagnon :

Des nouvelles de la situation d’Alfonso et Hermes

À la suite du braquage où le compagnon Sebastian Oversluij a été abattu  la répression s’est déchaînée aux alentours de la banque attaquée.

À quelques pâtés de maison, avec l’aide de témoins, la police du 26° commissariat aurait identifié deux des participant du braquage. Ils ont ainsi arrêté les anarchistes Alfonso Alvial Sánchez (27 ans)  et Hermes González Henríquez (25 ans), qui avaient sur eux des gants, des perruques et chacun un revolver.

Après avoir été amenés au commissariat ils sont passés devant la presse en criant des slogans en souvenir du compagnon anarchiste tombé en combat.

Finalement le 12 décembre ils ont été inculpés de « vol avec intimidation » et de « port illégal d’arme ». Bien que le bureau du procureur voulait rallonger la mise en détention de 3 jours avant de les inculper afin de pouvoir faire une enquête sur des « liens avec des anarchistes » ou des « liens avec le Caso Bombas », le tribunal a refusé cette demande en les inculpant le jeudi, et donnant au procureur Luis Pablo Cortés un délai de 90 jours pour l’enquête.

Selon le bureau du procureur il y aurait deux fugitifs à la suite de l’expropriation de la banque, et les armes trouvées sur les détenus et le compagnon mort sont analysées, et selon le proc les revolvers auraient été volés à des gardes de sécurité au cours de différents braquage en janvier et mars 2013.

Actuellement les anti-autoritaires Hermes et Alfonso se trouvent à la section de sécurité maximale de la Prison de Hautes Sécurité.

Liberté pour tous les prisonnier-e-s révolutionnaires et anarchistes !

Publicación Refractario

 

 

Communiqué d’un-e detenu-e de Villa Francia

Au sujet des détenu-e-s de Villa Francia voir ici

asdfvcxzAujourd’hui cela fait trois mois que j’ai été arrêté, et je me suis réveillé dans la normalité routinière qu’est devenue ma maison/prison, lorsque la nouvelle est arrivée, amenant avec elle les pires souvenirs. Un compagnon était mort alors qu’il faisait un braquage. Au début j’étais emparé par le doute, et puis la presse bourgeoise guidée par la morbidité et la logique de l’exposition balança les gros titres, un délinquant abattu et deux détenus dira l’un des journaux. Mais la réalité pour nous, ceux qui décidons de faire le pas dans la lutte, n’est pas la même que pour ces médias bourgeois qui essaient de garder leur soi-disant tranquillité.

La nouvelle est arrivée avec un vent froid en ce matin ensoleillé du dernier mois de l’année. Un guerrier est mort au combat avec son arme à la main, il a été abattu par un homme de main, un gardien des intérêts des puissants. Tandis que ces médias essaient de se nourrir du corps  du compagnon encore tiède de haine contre cette société autoritaire, le bâtard qui a tiré contre ce guerrier est traité comme un héros. Un héros pour avoir défendu les intérêts du capital, un héros pour avoir tiré sur un guerrier qui avec courage affronte sa vie et aussi sa mort.

Il est difficile de garder le fil conducteur vu que les sensations et sentiments vont et viennent, faisant revivre des moments passés, où d’autres compagnon-ne-s sont tombé-e-s au combat en faisant naître l’offensive.

Engendrer une relation étroite entre ce qui se dit et ce qui se fait …

En laissant derrière les distances personnelles, les mots qui surgissent pour le compagnon sont chargés d’amour. Un guerrier comme toi ne meurt pas. Un guerrier comme toi se multiplie chaque jour dans les différentes actions qui cherchent à en finir avec cette réalité qu’ils nous ont imposé, un guerrier comme toi vit dans chaque cœur insurgé qui cherche l’obscurité pour perpétrer l’action révolutionnaire, un guerrier comme toi est chaque jour en relation d’affinité, se posant avec le corbeau noir de l’informalité.

Depuis le silence de ma réclusion je me rallie à ta décision de lutte, et depuis l’impossibilité de me rallier à l’action révolutionnaire je crie contre toute autorité. Multiplions les moments d’attaque contre la domination et le système autoritaire.

Compañero Sebastian Oversluij, notre action sera présente à chaque instant tant que la domination existe … Vive l’Anarchie !

un-e détenu-e à villa francia

hommodolars

Décembre noir : un compagnon tué lors d’une expropriation à Santiago

Voir aussi ici à ce sujet. En attendant d’avoir plus d’information.

borroso1-Lorsque les jeunes prolétaires des poblaciones de la périphérie métropolitaine baissent la tête et se résignent à être de la main d’œuvre pas chère, ça n’attire pas l’attention du Pouvoir. On les contrôle avec la normativité du travail (lorsque le travail est plus ou moins formel), et/ou on les voit comme objet de certaines politiques sociales qui mélangent le contrôle avec l’aumône.

Lorsqu’ils s’adonnent à la délinquance économique sans valeur pour subsister, et deviennent pickpocket, ou micro-traficants ou n’importe laquelle de ces variétés de la dite « délinquance commune », on répond par la police, le Code Pénal et la prison.

Lorsque des jeunes qui viennent de ces même secteurs, structurellement marginalisés par le capitalisme de notre temps, acquièrent une certaine conscience de classe, lorsqu’ils se rebellent contre l’exploitation avec des armes à la main, ils seront toujours taxés de « terroristes ». Eux ! Lorsqu’ils n’ont rien fait d’autre que réagir avec la plus grande dignité humaine possible face aux conditions historiquement accumulées de violence de classe administrée depuis en haut par les vrais terroristes.

Mais parmi toutes les images qui obsèdent les bourgeois et leur fidèles sujets, il y a la figure du jeune anarchiste et/ou subversif qui ose entrer les armes à la main dans le temple de l’argent, sur le territoire où l’humanité donne son tribut au Dieu Argent, pour exproprier les expropriateurs, fuyant ainsi de l’obligation du travail salarié. La meute de citoyens en devient aphone à force de crier : Délinquants ! Antisociaux ! Tuez-les tous ! Qu’ils pourrissent en prison !

Bien sûr, lorsque l’un des principaux délinquants antisociaux du pays, le président actuel, Piraña, volait des banques il avait la possibilité de par son appartenance sociale de les voler de l’intérieur (vous vous souvenez de la Banque de Talca ?*)

Lorsque ses délinquants à gages recrutés dans la police, l’armée et les entreprises privées de sécurité (grosse source de profit menée par plusieurs ex-agents de sécurité de l’État), tuent par balles de jeunes prolétaires il n’y a pour eux aucune violence, mais un acte de justice et du professionnalisme.

Ainsi les choses sont plus que claires, et ceux qui proclament que nous nous trouvons au milieu d’une guerre sociale implacable et ouverte ne se trompent pas le moins du monde.

2- Les journalistes-policiers, dans une alliance si profonde qu’ils ont fait entre emol/La tercera/etc et l’ANI (Agence Nationale d’Intelligence) et la DIPOLCAR (Direction d’Intelligence de Carabiniers du Chili), sont dans une campagne ouverte pour confirmer toutes les thèses qui avaient été rejetées sur leur propre terrain (légal/judiciaire) à l’occasion du dit « Caso Bombas ».

À partir de maintenant, chaque fois que la répression tombera sur des compagnon-ne-s, on dira « qu’il y avait eu des recherches sur eux dans le cadre du Caso Bombas » (ce qui n’est pas très difficile étant donné la quantité et variété de personnes et milieux à avoir été sous le coup d’enquêtes dans le cadre de ces années d’activité du procureur et de la police) et/ou qu’ils « ont des liens avec des groupes anti-système » (comme s’il n’y avait pas de même des « liens » politiques et sociaux entre patrons, oppresseurs, journalistes et membres de la classe politique).

C’est une époque violente, qui ne se terminera pas en se prenant la main dans un rassemblement pacifique, mais en appliquant plus de violence et mieux axée contre l’ennemi là où ça fait le plus mal. Comme l’a dit quelqu’un il y a un demi-siècle : nous devons illuminer le secteur qui doit être détruit. Et cette destruction doit pointer précisément le cœur de l’exploitation et de la domination sous toutes ses formes.

3- Je ne te connaissais pas beaucoup, Sebastián. Mais suffisamment pour que ta mort laisse en moi une sensation amère et triste, qui m’amène à me souvenir des différents moments où j’ai pu te voir vivre et lutter : mégaphone à la bouche. Instruments dans les mains. Rythme et mots découlant pour renforcer notre position dans le conflit contre le Vieux Monde. Avec un cœur sensible et fort dont j’entends encore les battements à ce moment précis.

C’est un mercenaire qui t’a tué, un pion payé pour ça, qui à l’évidence est montré en héros par les journalistes/policiers qui s’appliquent à approfondir l’abrutissement massif sans lequel cette civilisation de merde ne fonctionnerait pas une minute de plus. Des déclassés comme celui-ci, qui tuent et meurent pour défendre le sale symbole que ce monde absurde nous oblige à avoir besoin y compris pour pouvoir nous déplacer dans la ville et respirer, l’argent. Ce ne sont que des morceaux de merde humaine flottant dans la mer de la domination étatique et capitaliste.

Ils seront balayés avec tout ce qu’ils défendent, et ce n’est qu’à ce moment là que l’on pourra dire : nous avons vengé notre frère, et tous nos prédécesseurs qui ont donné leur vie dans la lutte pour la libération totale !

* En 1982 Piñera a trempé dans une affaire de fraude de la Banque Talca

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Compañero  Sebastián Oversluij ! Presente !