[Grèce ]Texte des prisonniers anarchistes Alexandros Mitroussias et Giorgos Karagiannidis

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Bien sûr, la contradiction est ce qui alimente la critique de nos détracteurs. Ainsi, la soi-disant »défaite » de la revendication de responsabilité est utilisée en même temps comme l’alibi de base des anarchistes innocents emprisonnés et de leurs solidaires pour prouver qu’ils n’ont pas de lien avec ce dont les flics les accusent (par exemple le procès pour les 250 attaques de la Conspiration des Cellules de Feu, où sont poursuivis avec nous d’autres personnes étrangères). Si la « défaite » du choix de la revendication de responsabilité pris par nous n’existait donc pas et que nous avions recourus à un vague flou, puisqu’en outre il n’existe légalement pas de preuves (empreintes digitales, ADN, témoins visuels) contre nous, alors peut-être que quelques-uns en viendraient à « se plaindre »…

Cette citation précise est un extrait d’un texte de la CCF publié le 15 octobre 2013 [1]. De notre côté, nous voudrions clarifier toutes les discussions soulevées au sein du paragraphe sus-dit, dans leur tentative de créer une impression à travers une manière de s’exprimer vague qui exacerbe la confusion. Tout d’abord, l’emploi du terme « de leurs solidaires » est très problématique, car c’est offensant pour tout-e compagnon-ne qui a participé à des mouvements de solidarité envers nous d’être mentionné comme « notre » solidaire. L’usage du pronom possessif est incorrect puisqu’il laisse entendre que chaque prisonnier a ses solidaires propres et exclusifs.

Nous n’avons donc pas « nos » solidaires car nous ne pensons pas en de tels termes. De plus, jamais jusque-là nous n’avons fait référence aux poursuites auxquelles nous faisons face en utilisant la dualité légale innocent/coupable parce que ces concepts découlent de la justice bourgeoise. Dans aucune circonstance donc, nous n’avons invoqué notre innocence de manière générale et vague avec pour seul but des peines plus favorables. Les tribunaux peuvent nous condamner mais pas nous juger, ils peuvent nous acquitter mais pas nous innocenter. Nous avons reconnu ce qui nous correspond et nous avons déclaré que les armes que nous portions n’ont pas de lien avec l’action de l’organisation. Pour nous, notre présence au tribunal renferme la preuve de la démonstration des tactiques et manipulations de la part de la police et des juges qui ont donné lieu à notre inculpation sous les charges les plus élevées possibles, avec jusqu’à maintenant quatre affaires judiciaires différentes contre nous et éventuellement encore une autre à venir de l’État italien.

Malgré tout, la CCF persiste, soit au tribunal, soit dans ses textes, de nous mentionner dédaigneusement, ainsi que d’autres, comme « accusés innocents ». Et on ne peut que s’inquiéter que la dualité innocent/coupable soit intégrée dans le discours d’une organisation révolutionnaire, une dualité ennemie qui est introduite par le pouvoir étatique et sur lequel tant de brochures et de textes ont été écrits.

Pour nous, la revendication de responsabilité pour participation à une organisation ne constitue pas une défaite et nous ne partageons pas de telles logiques. De toute manière, personne ne se déclare innocent parce que d’autres anarchistes ont revendiqué la responsabilité pour participation à une organisation. La position qui dit que la revendication des membres de la CCF s’utilise comme alibi – principal – par tous ceux qui sont accusés avec eux est inconsistante. C’est-à-dire que l’on n’invoque pas le manque de preuves de la part de la police mais que l’on revendique que certains sont membres pour faire face à chaque accusation ? Cela ne s’est jamais passé.

Nous sommes en prison depuis près de trois ans, faisant face à de longues peines de prison et des allégations sur lesquelles nous n’avons pas été encore jugés en première instance. Quand nous voulons intervenir publiquement en utilisant Indymedia, nous ne le faisons pas pour participer à une arène publique mais à un cadre d’information. Nous avons conscience que cette intervention n’offre rien en soi, cependant laisser un fait imaginaire être restitué comme une vérité, d’une manière délibérément abstraite crée la confusion et donne libre cours à des insinuations.

Alexandros Mitroussias, Giorgos Karagiannidis
Prison de Korydallos, 22 octobre 2013

Source : Indymedia Athènes

En anglais

[1] http://theparabellum.squat.gr/2013/10/15/spf-sxedio-foinikas-7-prakseis-kai-1-apologismos/ (en grec)

81 raisons pour brûler un bus

La nuit du vendredi 6 décembre, une trentaine de compagnon-ne-s venu-e-s de divers endroits, ont fait de nouveau apparition par surprise. Nous avons décidé de sortir pour rappeler par le feu et la rage la vengeance des 81 prisonniers assassinés dans le massacre de San Miguel. L’impunité de leur justice et le terrorisme du système carcéral a laissé voir un nouveau massacre d’opprimés et marginaux de cette merde de société. Pour nous leur mort est le résultat de la vengeance de l’État et d’une société qui veut punir. Nous comprenons le système carcéral comme inhumain dans sa forme de contrôler. Les camps de concentration d’hier sont les prisons d’aujourd’hui, et on justifie tout type de torture et d’humiliation derrière la peur et le regard complice d’une société indifférente d’une réalité que chaque opprimé-e pourrait vivre à tout moment …

À travers ce communiqué nous voulons préciser ce qu’il s’est passé le vendredi 6 décembre aux alentours de l’Usach, au niveau de l’entrée de Matucana, pour ne pas que le sens de l’action se perde sous les mensonges des forces répressives et de la presse bourgeoise.

Nous nions catégoriquement avoir utilisé des armes au cours de l’action, et nous nions aussi la violence exercée (selon ce que disent les spectateurs dans la presse) sur le chauffeur et les passager-e-s qui se trouvaient dans le bus … Mais nous prévenons déjà de ne pas penser que nous ne réagirons pas devant une provocation …

Et pour conclure nous précisons que cette action a été menée dans la cadre de la commémoration des 3 ans de la mort des 81 prisonniers brûlés vifs par les bastions et murailles de la société carcérale, centre de torture du patriarcat et son capital … « Cette action est une preuve tangible des contradictions de la société bourgeoise et de la conflictualité que nous essayons ainsi d’arracher pour sa destruction. On ne peut pas vaincre l’État-capital par ses paramètres de paix et d’amour citoyen ».

Nous ne pouvons pas oublier nos frères accusés du Caso Security, Freddy Fuentevilla, Marcelo Villaroel Sepulveda et Juan Aliste Vega, qui sont de nouveau en procès pour la mort du flic Moyano. Nous pensons aussi à Carlos Gutierrez Quiduleo qui a été capturé récemment alors qu’il était en clandestinité depuis 2007.

Solidarité active avec les compagnon-ne-s qui sont en prison en Espagne, Francisco Solar et Monica Caballero et aussi pour nos prisonnier-e-s politiques et sociaux au Chili et dans chaque coin de ce monde !

En ce qui concerne l’action, vers 22h nous sommes sortis des entrailles de l’Usach avec près de 70 coktails molotov et 15 litres d’essence dans des bidons, vigilant les sept flics qui étaient arrêtés devant l’entrée à côté de leurs blindés, riant et détendus, sans savoir qu’à quelques mètres d’eux en moins de 10 minutes nous mettrions le feu à un bus du Transantiago de la ligne 406. L’action et l’objectif accomplis nous nous sommes repliés aux abords de l’Usach. Sur le lieu de l’action nous avons lancé des tracts rappelant les 81 prisonniers torturés et assassinés par un autre bras armé du capital, cette fois la gendarmerie du Chili. Il faut aussi dire que l’objectif et la raison de l’action viennent aussi du refus du système dominant de transport avec ses augmentations et menaces que vivent au quotidien chaque prisonnier-e de ce système.

“La sentence a été prononcée,
Avec grilles et menottes,
Mais avant toute chose,
L’esprit jamais emprisonné”
(Mots de Mónica Caballero pour les 81 prisonniers assassinés en prison,  actuellement prisonnière dans une prison d’Espagne accusée dans un autre grossier montage [sic]).

Multiplions la solidarité de tous les côtés, avec toutes les formes de lutte.
Feu pour tous les prisonniers, feu à toute autorité !

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Lettre de Gabriel Pombo Da Silva

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⁃ DE JANVIER À OCTOBRE – LA LUTTE CONTINUE
À mes ami-e-s, frères/sœurs et/ou compagnon-ne-s

Je me souviens comme si c’était hier du jour où j’ai enfin abandonné (expulsé) ce glacial tombeau aseptique et hermétique qui est la prison de haute sécurité d’Aachen en Allemagne …

Le 16 janvier (2013) je suis arrivé à l’aéroport de Barajas (Madrid) escorté par Interpol, et de là ils m’ont emmené au tribunal de Plaza Castilla; non sans me photographier avant (avec un intérêt tout particulier pour la poitrine car ils espéraient, en vain, y trouver tatoué l’acronyme de la FAI/FRI), « jouer du piano »( prendre les empreintes digitales) pour s’assurer que, en effet, c’était moi …

Je dois dire que j’aurai du abandonner l’Allemagne en décembre et/ou Novembre; mais ça a été soudainement « bloqué » vu que la République d’Italie avait interjeté un MAE (Mandat d’Arrêt Européen) devant la Bundesanwaltschaft de Karlsruhe dans l’intention de m’extrader dans le cadre de « l’Opération Ardire » …

Par « chance » (ou bien parce que je suis juridiquement un « citoyen espagnol », réclamé par un MAE présenté antérieurement par ce pays) les « digos » italiens ont du « rester avec leur envie » (momentanément ..), lorsque le haut tribunal allemand (après plusieurs « gestions » juridico-policières) a décidé que les « accusations » émises contre ma personne par le ROS étaient (et sont) insuffisantes pour accorder mon extradition à la République italienne.

Ainsi j’ai eu la chance d’éviter de faire connaissance avec le « Bel Paese » à travers ses prisons et système juridique …

« Naïvement » je croyais que, finalement, j’étais « débarrassé » des Digos avec leurs accusations délirantes et que je pouvais « liquider » le reste de mon enlèvement légal dans ce pays …

Il m’est impossible d’exprimer sur quelques feuilles de papier toutes les impressions-idées-émotions que j’ai ressenti lorsque j’ai laissé derrière moi la prison d’Aachen et l’Allemagne en général …

Après huit ans et demi « enterré vivant » dans ce pays (23h enfermé dans une cellule et une heure de promenade par jour) pour refuser d’exercer des « travaux forcés » et de me mettre l’uniforme de prisonnier (en plus qu’ils m’aient volé et saboté systématiquement ma correspondance : ce qui au fil des dernières années m’a enlevé l’envie d’écrire …) je croyais que le « pire » était définitivement derrière moi …

Finalement je suis rentré dans la prison de « Soto del Real » à minuit, et quelle ne fut pas ma surprise lorsque j’ai constaté à quel point les « choses » avaient changé au cours de ces 10 ans « d’absence » (d’exil ?) forcée des cachots hispaniques !

Je suis resté stupéfait en constatant/voyant que même les prisonniers (véritables auxiliaires de matons) se chargeaient de fouiller mes affaires au côté des matons. Cette première impression a été pour moi un coup de massue moral.

À ma surprise (vu que je pensais être classifié en 1er degré et inclus en FIES dès mon arrivée …) le jour suivant le directeur et le sous-directeur de cette prison m’ont reçu pour m’expliquer/me dire que la « DGIP » (Direction Générale des Institutions Pénitentiaires) en personne les avait appelé (ils m’ont dit littéralement que lorsque les « chefs » ont vu mon nom les « lumières rouges » se sont allumées) pour qu’ils me demandent « dans quelles intentions je revenais ». J’ai répondu avec ironie que mes intentions étaient (et sont) les mêmes : conquérir ma liberté …

On m’a informé que je finissais « ma » peine le 10-4 2015 (ça m’a ensuite été transmis dans un document qui s’appelle « liquidation de peines ») … et que je devais rester en 2nd degré et qu’on me transférerait dans mes terres le plus tôt possible …

Qu’est-ce que je vais vous dire ? Au final « on aurait dit » qu’après plus de 28 ans de prison je devais « seulement » attendre « juste » quelques années pour pouvoir profiter de ma liberté ardemment désirée.

Mis de côté, isolé, séparé au cours des dernières années d’enlèvement en Allemagne, TOUT ce que je voyais-écoutais-sentais était simplement hallucinant …

Ça a été une « overdose » auditive-visuelle-sensorielle-émotionnelle indescriptible … D’une certaine manière (et en comparaison avec ce que j’ai subi en Allemagne) je me sentais déjà « à moitié libre » et j’apprenais de nouveau à « comprendre » ce « nouvel » environnement qui me dépassait; avec « autant de gens », autant d’heures de promenade, autant de couleurs et les « jolies vues » sur la montagne de Navalcernada … La « seule » chose négative était de constater que les matons régnaient sur les cours  et que la majorité des prisonniers étaient devenus gestionnaires de leur propre emprisonnement, en plus d’être « auxiliaires de matons » …

Évidemment j’ai été emmené dans un module de « conflictuels »(Module 5) et là les matons ont déclaré que je devais partager la cellule avec un autre prisonnier … Étant donné que j’ai refusé catégoriquement de « partager la cellule » avec un prisonnier j’ai été conduit au département d’isolement le 17 janvier à la nuit … et en plus ils m’ont sanctionné de deux fautes « très graves » (selon eux) « menacer de frapper le prisonnier avec lequel ils voulaient que je cohabite » et « refuser et résister » aux ordres des matons.

Après un jour d’isolement le 18 janvier ils m’ont remis dans le module 5 et cette fois ils m’ont donné une cellule rien que pour moi … Cependant le 30 janvier on m’a informé que je reste dans le FIES-5 (caractéristiques spéciales). Je l’ai pris avec un certain sens de l’humour, (je me suis dit à moi-même) au moins je n’aurai pas à chercher d’autres « sanctions disciplinaires » en pensant au fait de « partager une cellule » avec quelqu’un …

Bon … maintenant j’attendais qu’arrive mon transfert en Galice tel qu’on me l’avait dit à mon retour …
Le 16 février ils m’ont dit de ramasser mes « affaires » parce que j’allais être transféré. Ils n’ont pas voulu me dire à quelle prison j’allais mais je supposais que ça allait être dans une de celles qui sont en Galice. Quelle n’a pas été ma surprise lorsque j’ai appris qu’on m’amenait à Alicante !

À Alicante on m’a aussi informé de la limite et de l’écoute/lecture des communications (téléphoniques, écrites etc) … je ne comprenais plus rien.

Les premiers mois autant à Soto del Real (Madrid) comme à Villena (Alicante) ils m’ont mis toute sorte d’obstacles et d’interdiction pour le courrier et/ou le téléphone, autant avec ma compagne qu’avec ma famille. Cependant la présence de plusieurs prisonniers d’ETA a rendu mon séjour plus distrayant …

De façon surprenante le 20 mars la DGIP a décidé de me sortir du régime FIES-5 et de retirer la censure et la limitation des communications … Ils m’ont même « autorisé » à appeler par téléphone ma sœur, ma compagne et l’avocat …

Cependant le 3 ou 4 avril ils m’ont dit que je devais ramasser mes affaires pour me transférer. Innocemment je pensais qu’ils allaient finalement m’emmener en Galice … mais quelle ne fut pas ma surprise lorsqu’ils m’ont dit que j’allais à Valdemoro !! Et qu’est-ce que je vais faire à Valdemoro ? La réponse ne s’est pas faite attendre et le 9 avril ils m’ont emmené devant l’Audiencia Nacional : les Digos » contre-attaquaient de nouveau. J’ai refusé de faire une déposition et j’ai refusé l’avocat (d’office) qu’ils m’ont mis. Le 16 avril j’ai du comparaître de nouveau, cette fois avec mon avocat. Je n’avais RIEN à déclarer sur les accusations des ROS dont je fais l’objet et .. cependant ils ont décrété la « liberté provisoire » dans la mesure où j’accomplis une peine dans ce pays et pour « m’extrader temporairement » en Italie on doit demander une « lettre rogatoire internationale » à l’Allemagne (vu que ce sont eux qui m’ont livré à l’Espagne et qu’ils avaient rejeté les preuves soi-disant accablantes du ROS contre ma personne) et je dois accomplir « ma » peine en Espagne …

J’ai passé presque tout le mois d’avril à Valdemoro et c’est là que j’ai eu mes premières communications avec ma sœur et ma compagne. Le 30 avril j’étais de nouveau à Alicante.

Finalement le 31 mai j’ai eu mon premier « vis-à-vis » avec ma compagne et les appels comme les visites avec d’autres compagnon-ne-s se sont faites régulières et en toute « normalité ».

Le 15 juillet j’ai abandonné finalement la prison de Villena pour aller à « A-Lama » … je suis arrivé en Galice le 25 juillet. Le 27 on m’a informé de « la lecture et la limitation » des communications (simplement « c’est comme ça ») avec pour date le 23 juillet !!

C’est à dire que je n’étais pas encore arrivé dans cette prison que le sous-directeur avait décidé (à titre personnel et contre la résolution de la DGIP et du JVP de Villena) de faire un pas en arrière et de ne pas respecter les « normes », « réglementations » et « directives » de ses supérieurs et du pouvoir judiciaire. Et vu que j’ai refusé de signer cet accord (unilatéral et arbitraire) il n’a rien trouvé de mieux à faire que de me mettre en régime de FIES-5 le 9 octobre !
J’ai simplement décidé d’arrêter d’écrire (ce qui a toujours été ma fenêtre vers l’extérieur) lorsque je suis arrivé dans cette prison, parce que je refuse qu’un « pauvre type » qui joue le satrape local décide à qui et quand écrire et quoi lire …

Avec tout cela et les « liquidations de peine » successives j’ai fini par ne plus comprendre cette merde de système juridico-pénal qui m’accorde : a) (la première) à Soto del Real la peine accomplie le 10/04/2015; b) (la seconde à Villena-Alicante) la date de sortie en 2033 !! et c)la troisième à A-Lama) où il est dit que j’aurai purgé ma peine (3/4 = conditionnelle) en janvier 2015 et la totalité (4/4) en 2020.
Évidemment tout ça (la « nouvelle » intégration au FIES + la lecture de mon courrier + la liquidation de peines) est déposé devant le Juge de Surveillance Pénitentiaire de Pontevedra. Si ce juge applique sa Loi je devrai être mis en liberté l’année prochaine.

À tous/toutes les compagnon-ne-s je dois vous dire qu’au delà de ce que disent leurs « papiers juridiques » et leurs sales manœuvres politiques, étant prisonnier depuis 29 ans, je ne vais pas rentrer dans les provocations de ces misérables maintenant que ma LIBERTÉ est à portée de ma main …

Je sais que le simple fait d’écrire ça (ma vérité) peut être l’excuse, pour ces bourreaux, de nouveaux « transferts » (que ce soit de module ou de prison) et/ou de « sanctions » de type administrative.
La situation carcérale ces dernières années « d’absence » forcée a changé à tel point que tout est méconnaissable pour moi.

Il y a « maintenant » (ça a commencé il y a quelques années ..) dans toutes les prisons de l’État espagnol une « nouveauté » qui s’appelle « modules d’Éducation et Respect » et/ou « Modules de cohabitation ». Dans certaines prisons ces modules sont déjà majoritaires. Mais qu’est-ce que ça veut dire ?

Ceux qui veulent que la loi leur soit appliquée (ce qui correspond à la loi et pas ce consentement de quelques usurpateurs) doivent aller dans un de ces « modules de respect » où ils signent un contrat où on leur « planifie » les activités qu’ils doivent faire obligatoirement comme faire le ménage, étudier, faire du sport etc … Les prisonniers eux-même sont chargés d’exercer les fonctions des matons et « techniciens » ce qui les mène à contrôler leurs propres « compagnons », les « traitements médicaux » (euphémisme pour nommer les drogues dont ils bourrent les prisonniers) et les fouilles au cas où ils aient des drogues illégales ou fument (ou ne travaillent pas) dans des zones interdites.
Ils font même des « assemblées » où certains en « balancent » d’autres.

Aller dans un de ces modules veut dire renoncer (ou déléguer tout aux fonctionnaires) aux « droits » de la Loi Générale Organique Pénitentiaire qui nous a coûté tellement de morts et de sang aux « vieux combattants ».

Vu le panorama (et vu que je refuse d’avaler cette merde) je préfère être dans les « modules conflictuels » et lutter pour mes « droits » (pour lesquelles j’ai lutté) et ne pas « déléguer » cette responsabilité à une bande de traîtres et de matons.

J’insiste que ce que j’écris ici ne se veut pas être un « appel à la solidarité » avec ma situation. C’est seulement une « radiographie » de la situation ( et de beaucoup d’autres qui n’ont pas baissé les bras) et un constat que leurs « Lois et Droits » sont bons pour la poubelle, du papier mouillé, avec lequel « eux » ils prétendent se revêtir d' »ordre » et de « légitimité » et ainsi justifier le monopole de la violence (légale et armée).
Ce que moi je pense et je crois je l’ai reflété (et je continue de le faire à une « moindre échelle ») dans mes textes et dans chaque acte de ma vie.
Ma solidarité va (comme toujours) vers toutes/tous ceux/celles qui luttent : Jamais vaincu-e-s, jamais repenti-e-s !!

En lutte jusqu’à ce que nous soyons toutes/tous libres !!
Pour l’Anarchie !!

A-Lama, Octobre 2013
PS : Je ne reçois pas de courrier ni les journaux anarchistes, mais j’en profite pour traduire le livre du compagnon Thomas Meyer Falk.

Material Anarquista

Textes de prisonniers du Caso Bombas suite au massacre de San Miguel (décembre 2010)

Ce dimanche ça sera le troisième funeste anniversaire de la mort des 81 prisonniers, brûlés vifs dans la prison de San Miguel. À cette occasion nous avons ressorti des communiqués de compagnon-ne-s prisonnier-e-s du Caso Bombas au moment des faits (dont deux se trouvent de nouveau en prison, en Espagne).

Il est presque 20h, heure de l’enfermement. Les matonnes sont inquiètes, contrairement à la normale, aujourd’hui nous sommes enfermées par un plus grand nombre de « fonctionnaires » et toutes gradées. Selon ce que j’ai entendu, il y a déjà eu deux mutineries dans le CPF (Centre Pénitencier Féminin).

Les images sont chaque fois plus horribles, le désespoir de nombreuses femmes suppliant pour avoir des informations, dans la famille de ceux qui commettent des délits on peut toujours avoir un proche. Quatre-vingts et un morts … ça aurait pu être n’importe quel criminel qui ne respecte ni la loi ni ses devoirs. Combien vaut la vie de ceux qui sont privés de liberté ? Combien de morts obscurcissent les sombres couloirs des prisons ?

Dans ce territoire dominé par l’État chilien, selon les statistiques de la Gendarmerie (Ndt : l’Administration Pénitentiaire), il y a 53 000 prisonniers, sans compter le SENAME (prisons pour mineurs) ni les hôpitaux psychiatriques. Réhabilitation et insertion sont les mots clés pour les formateurs de la normalité et, sinon, il suffit de construire plus de prisons.

Les 81 morts rejoignent une longue liste dont très probablement seuls les proches se souviendront d’ici quelques mois.
En tant qu’anti-autoritaire le minimum que je puisse faire c’est écrire ça.

Insurrection permanente contre toute forme de domination !
Jusqu’à détruire toutes les cages …
« La sentence a été prononcée,
Avec grilles et menottes,
Mais avant toute chose,
L’esprit jamais emprisonné »

Mónica Caballero, Prisonnière Politique Anarchiste, Section Spéciale de Haute Sécurité, Centre d’Extermination Féminin. Santiasko du $hili, deuxième semaine de décembre, 2010.

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Les corps des prisonniers de San Miguel ne refroidissent toujours pas et commence le spectacle des gardiens de l’ordre pour cacher ce qui a eu lieu.

Plus de prisons parait être la solution la plus viable pour ceux qui s’enrichissent avec l’enfermement. Combien de vies ont emporté avec eux les couloirs obscurs des prisons, combien de morts tachent l’uniforme des matons ?

La mort des 81 prisonniers se rajoute à la longue liste des crimes impunis dont l’unique responsable est l’État. Au sein de nombreuses prisons beaucoup ont décidé d’affronter leur bourreau le plus proche et de se mobiliser. Ici dans le CPF chaque jour il y a des femmes qui se joignent à la grève de la faim de milliers de prisonniers de tout le territoire dominé par l’État chilien. Et beaucoup d’autre ont cousu leurs propres bouches et sont isolées dans la section de punition.

Si tout ceux qui osent remettre en question les lois et les puissant sont des délinquants alors c’est avec orgueil que je me désigne ainsi.

Alors que je termine d’écrire ces mots ils sont en train de rentrer dans l’ex-pénitenciaire où selon les médias il y a 1500 prisonniers en grève de la faim, on punit le soulèvement. Le feu devient présent dans le Centre d’Extermination comme dehors grâce aux proches.

N’embellissons pas les cages, détruisons-les !
Pour la fin de cette société, et de n’importe quelle autre
Fin de la Loi Antiterroriste

Mónica Caballero, Prisonnière Anarchiste, Section Spéciale de Haute Sécurité
Centre d’Extermination Féminin. Santiasko, $hili.

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 L’impunité de leur justice et le terrorisme du système carcéral a laissé voir un nouveau massacre d’opprimés, cette fois le centre d’extermination de San Miguel. Après que l’incendie ait démarré les prisonniers ont appelé les matons qui ne leur ont répondu qu’en se moquant. Puis depuis l’intérieur de la prison avec des téléphones rentrés là clandestinement les prisonniers décident d’appeler directement les pompiers qui en arrivant à la prison sont freinés par les matons qui attendent l’arrivée des anti-mutineries (NdT : équivalent aux ERIS) pour ensuite laisser les pompiers éteindre le feu. Lors de l’évacuation des prisonniers les survivants sont systématiquement roués de coups par les anti-mutineries.
Tout le monde s’accorde à dire que ce moment a permis la propagation du feu.

Au sujet de l’origine du feu les matons parlent d’une bagarre entre prisonniers, tandis que les prisonniers qui ont appelé avec des portables parlaient de court circuit.

Finalement ça sera le procureur Alejandro Peña qui mènera l’enquête pour gonfler un peu plus son CV.

Les portes paroles du pouvoir promettent d’améliorer ces constructions macabres, ils ânonnent qu’ils vont construire encore plus de prisons, avec la rentabilité évidente que produisent les prisons  semi-privées (la folie mercantile dans son expression maximale : gagner de l’argent au prix de l’enfermement). Ils parlent du besoin d’augmenter le nombre de matons. La réponse continue d’être plus de répression contre ceux qui transgressent l’ordre des riches.

Quatre-vingts et une personnes sont mortes due à la vengeance de l’État et d’une société qui désire punir. Regardez les corps calcinés, écoutez la liste des noms, prenez conscience de la vie fermée de jeunes de 20 ans, noyez-vous avec toutes les larmes des familles. C’est le résultat de la « guerre contre la délinquance » que les puissant ont déchaîné. La peur, l’insécurité et la paranoïa sociale. Ce sont les morts que désirent tellement toutes les émissions policières, les journalistes qui parlent en permanence de durcir les peines d’emprisonnement, les juges qui condamnent à des années et années derrière les grilles, les bons citoyens qui veulent la mort de ceux qui transgressent les lois, qui sont furieux à l’évocation de « la porte tambour » ou des « bénéfices aux délinquants ». Tout cela c’est de leur responsabilité, même s’ils essaient sans y arriver de jouer les ignorants. Sentez  l’odeur de la chaire brûlée, voyez les corps empilés, écoutez les cris assourdissants de ceux qui brûlaient vifs derrière les barreaux, devenez fous avec les cris des proches. Ce monde de fouet et d’enfermement qu’ils veulent construire, leur façon de contrôler, les camps de concentration d’hier sont les prisons d’aujourd’hui, et on justifie toute sorte de torture et d’humiliation avec la peur et l’indifférence complice d’une société rendue folle dans son autonomie et désir d’opprimer.

PARCE QU’ILS VEULENT FAIRE DE CE MONDE UNE PRISON, NOTRE LUTTE NE LAISSERA AUCUNE PRISON DANS CE MONDE. N’OUBLIONS JAMAIS QUE CHAQUE MORT EN PRISON EST UN CRIME DE L’ÉTAT.

 FORCE ET SANTÉ AUX PROCHES QUI VIVENT CES DURS MOMENTS. N’AYEZ JAMAIS CONFIANCE DANS LA GENDARMERIE.

8 DÉCEMBRE 2010, UN JOUR AMER. UNE MINUTE DE SILENCE DANS LA SECTIONS DE HAUTE SÉCURITÉ. UN MILLION DE CRIS REBELLES CONTRE L’ENFERMEMENT TORTIONNAIRE ET SES CONSÉQUENCES NÉFASTES.

 Felipe Guerra.
Prisonnier Politique Anti-autoritaire

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La tristesse se convertit en rage, la consternation se convertit en rejet de la prison et ses matons. Les cris des morts se convertissent en cris de rébellion contre ce monde qui construit des centres d’extermination.

Aujourd’hui on commence à remettre en question le fonctionnement des prisons en affirmant qu’elles sont délabrées, cependant cet événement terrible n’est que le reflet du dépérissement du système dans sa totalité, de son incapacité à créer et favoriser des relations sociales saines. La remise en question devrait donc être dirigée contre la société qui crée ces centres d’extermination destinés à l’anéantissement mental et physique des êtres humains, et qui a inévitablement besoin de prisons pour se perpétrer. C’est dans ces lieux, où se matérialise la criminalisation de la pauvreté et la persécution d’idées et de modes de vie contraires à ceux qui sont hégémoniques,  que l’autoritarisme de cette société nous montre un de ses pires visages. Dans ces moments, qui n’ont duré que quelques jours, lorsque différents secteurs politiques et sociaux sensibilisés par l’horreur des morts se sont levés pour demander des améliorations dans les prisons, de nouvelles constructions, en finir avec l’entassement, mettre plus de matons, en définitive réformer ce système de mort, et certains d’entre nous ont dit encore plus fort : Finissons-en avec toutes les prisons ! Finissons-en avec la société carcérale !

Francisco Solar Domínguez.
Prisonnier dans la prison de Haute Sécurité

 

Publicación Refractario

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[Cordón Macul] Un peu de chaleur pour les élections

Au Cordón Macul on ne vote pas ! On sort dans la rue !

Les 18, 20 et 22 novembre avant la farce électorale terminée récemment, nous avons monté des barricades et fait face aux flics, les compagnon-ne-s des 3 universités (UTEM, Uchile, Pedagógico), au carrefour de Macul et Grecia.

Quelques jours avant l’élection présidentielle, Bachelet et Mattei (Ndt : les deux principales candidates) nous parlent au travers de leur médias (télé, radio, journaux), de la participation, de l’égalité des chances, des droits, du progrès acclamé … mais en sachant qu’elles gouvernent pour les patrons, exploiteurs et oppresseurs qui nous amènent une vie de misère et de mort, pourquoi continuent-elles à nous gouverner ? Parce que le « peuple » continue de voter, légitimant leurs mandats .. « nous avons été choisis par les gens et notre droit de gouverner est légitime … »

Et est-ce qu’il n’y a que les élections qui sont la cause de notre mode de vie si misérable ? Est-ce que si on arrêtait de voter on arrêterait de vivre dans la misère ?

On est citoyens à chaque fois qu’on se comporte comme tels, c’est à dire, à chaque fois qu’on fait ce qu’on attend de nous : travailler, consommer … Voter tous les 4 ans n’est pas si important. C’est au travers de notre comportement au quotidien que nous reproduisons vraiment cette vie qu’on nous a donné.

Le citoyen c’est de nos jours la pièce principale du « démocratique », la manière de contrôler et dominer la plus importante, la plus sûre, car nous visons en pensant qu’on peut bouger en toute liberté, que nous sommes libres de choisir, mais nous ne faisons pas autre chose que reproduire notre misère.

Mais où est la résistance contre cette précarité, cette exploitation et oppression ? Dans la façon de ne pas s’habiller comme les autres, de ne pas manger si ou ça, de penser différemment, de dire que tout va mal, de voler et ne pas acheter, de prendre à celui qui a tout pour le donner à quelqu’un d’autre ?

Et tout cela ça a été suffisant ? Est-ce qu’on a arrêté de vivre dans la misère ?

Aujourd’hui il n’y a que du malaise, cette impossibilité d’exprimer une résistance commune face aux conditions de précarité et de misère quotidienne dans laquelle nous vivons.

Tant que nous continuerons de vivre dans cette société capitaliste il n’y aura que misère et mort.

Certains diront qu’on peut changer les choses pacifiquement, mais l’histoire a prouvé le contraire et continue de le montrer lorsqu’ils répriment et tuent ceux qui se rebellent contre cette vie dans laquelle on nous a traîné. Nous savons que tôt ou tard on se trouve face au bras armé de l’État, militaires et police. Ils feront tout ce qu’ils peuvent pour freiner le conflit ouvert qui devient inévitable. L’insurrection qui se rapproche chaque jour un peu plus. Leurs raisons et tentatives de l’enrayer ne dépend ni de nous ni du gouvernement.

Malgré tout son contingent policier mobilisé (le 22 novembre, 3 canons à eau, 2 blindés lance gaz, 2 bus et un nombre incalculable de voitures, motos et civils), malgré toute leur préparation, leur harcèlement quotidien, ils n’ont pas réussi à faire taire notre malaise, notre lutte. Et nous sommes prêts à lutter jusqu’à la fin, il n’y a pas d’autre chemin. Ils ne pourront pas freiner notre mécontentement et notre rage contre ceux qui nous ont exploité et opprimé chaque jour.

C’est pour cela que nous saluons les compagnon-ne-s arrêté-e-s à Barcelone par la police espagnole, Mónica Caballero, Francisco Solar et les autres compagnon-ne-s. À Hans Niemeyer et Celestino Córdova, emprisonnés par la police chilienne pour lutter contre cette vie de misère, contre les patrons et latifundistes.

Notre lutte contre le capitalisme est mondiale, et doit avoir lieu dans toutes les situations possibles, à chaque instant, dans chaque endroit.

Aujourd’hui nous parlons derrière la force de l’anonymat qui vit en chacun de nous et nous apprenons à nommer l’ennemi … que le malaise se transforme en action, car dans la force de l’anonymat réside la possibilité que celui/celle qui réalise l’action peut être n’importe qui, nous sommes cette force anonyme qui est en chacun-e.
Mais souvenez-vous que nous sommes là, dans l’attente, car le moment arrivera, l’insurrection avance et devient inévitable … fais de ta vie un acte de sabotage.

Et le bilan de la journée, entre autre, est : routes coupées, attaque du quartier général de l’O.S.9 (Ndt : département de carabiniers spécialisé sur les organisations criminelles, et qui a la mauvaise idée de se situer sur l’avenue Macul), affrontements avec la police, un tank lance-gaz endommagé à cause de l’incendie du moteur, entre autres choses.

Que l’insurrection devienne permanente, arrêtons d’être citoyens, créons la guerre civile.

Cordón Macul, Santiago , Chili, 27 novembre 2013

hommodolars

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Intermède musical

Elektroduendes – Salgo a la calle

Je sors dans la rue pour ne pas penser, peu de choses me font réagir, parce que j’étouffe dans cette réalité, parce que je suis obsédée par le besoin de savoir que quelque chose va changer, que tous les jours ne vont pas se ressembler. Je ne supporte pas cette routine dans cette vie de merde, j’ai besoin de savoir que quelque chose va exploser, quelque chose va exploser.

Parce que j’en ai besoin, je dois savoir que je vais changer quelque chose. Je vis sans raison, ce système ne me laisse pas avancer. Parcourant jour après jour cette ville cherchant à m’échapper de ce chemin tracé. Je ne vais pas de nouveau abandonner le combat, NON.

Broyés par le travail. Réduits par l’État. Des contrôleurs dans tous les coins défendant la norme sociale de cette fausse démocratie.

Parce que j’en ai besoin, je dois savoir que je vais changer quelque chose. Je vis sans raison, ce système ne me laisse pas avancer. Parcourant jour après jour cette ville cherchant à m’échapper de ce chemin tracé. Je ne vais pas de nouveau abandonner le combat, NON.

Je sors dans la rue pour ne pas penser, peu de choses me font réagir, parce que j’étouffe dans cette réalité, parce que je suis obsédée par le besoin de savoir que quelque chose va changer, que tous les jours ne vont pas se ressembler. Je ne supporte pas cette routine dans cette vie de merde, j’ai besoin de savoir que quelque chose va exploser (dans l’obscurité), quelque chose va exploser.

Quelque chose va exploser (dans l’obscurité), quelque chose va exploser.

boum-le-lapin

Lettre de José Miguel Sánchez

ikikesolidAujourd’hui comme toujours les oppresseurs de la gendarmerie* ont voulu violer mon droit de prendre mes médicaments pour mon asthme chronique et mon hypertension artérielle, ayant été prescrits par des médecins de cette institution répressive.

Le mercredi 06 novembre 2013, ayant une crise d’hypertension, après avoir passé difficilement les contrôles de sécurité, je réussis à arriver à l’infirmerie de la prison pour exiger mes médicaments qui n’arrivent pas depuis plus de trois jours, mais le maton chargé de l’accès à l’infirmerie s’est entêté à me refuser mon droit à la santé.
J’ai réussi à résoudre ce problème en présentant une plainte à un responsable, qui en voyant mon réel état de santé m’a emmené à l’infirmerie où l’on m’a fait une consultation et on m’a donné mes médicaments.

C’est en partie pour ça que quelques jours avant l’incident j’avais fait une demande de transfert pour une prison où j’ai accès aux soins médicaux dont j’ai besoin, sachant qu’ici l’accès aux soins médicaux est quasi inexistant.

Comme mesure de pression, montrant mon mécontentement devant les différentes injustices et humiliations qui se passent ici, j’ai décidé en geste de refus et de rébellion de ne plus me raser tant qu’on ne me transfert pas, laissant ouverte la possibilité de commencer une grève de la faim si je n’ai pas une réponse rapide.

Je dois préciser que ma famille ne peut pas me visiter régulièrement, du à l’éloignement du domicile familial avec la prison Colina II, et le coût énorme que cela signifie de venir.

Je fais une appel à se solidariser et à agir de la façon que ce soit pour montrer que lorsqu’un guerrier lutte pour sa dignité il n’est pas seul.

Depuis le centre d’extermination de la prison Colina II, Module 4.

Avec une rébellion grandissante.
José Miguel Sánchez Jiménez

* NdT : Au Chili la gendarmería c’est la sale institution qui gère les taules, et donc les gendarmes sont tout simplement des matons et non des « flics de rue », qui eux s’appellent carabineros ou pacos culiaos (selon l’humeur)

         Publicación Refractario  

 Le 20 novembre dernier l’administration pénitentiaire a envoyé une plainte au procureur contre le compagnon pour menaces directes contre des matons. Ceci se basant sur plusieurs communiqués qui lui sont attribués (trouvés sur des sites de contre-information) et des documents qui ont été trouvés dans sa cellule.

À la suite de l’histoire qu’il a eu à cause du refus de lui donner ses médicaments on l’a menacé de lui supprimer sa promenade, sa cellule a été fouillée et ils lui ont dit qu’il devrait « assumer les conséquences » pour la plainte qu’ils ont fait.

Le compagnon a refusé de parler au proc sans la présence d’un avocat et il attend des nouvelles de ce nouveau procès qui a été ouvert.

N’oublions pas que la peine d’emprisonnement (20 ans) de José Miguel va jusqu’en février 2014, et donc une éventuelle demande de prison préventive dans cette nouvelle affaire pourrait retarder sa libération.

Material Anarquista

Nouvelles de Monica et Francisco

cordatesa46Après que l’Audiencia Nacional ait décrété la prison préventive les compagnon-ne-s sont entré-e-s à la prison de transfert de Soto del real à Madrid, à la suite de quoi ils ont été dispérsé-e-s dans des prisons différentes.
Monica se trouve dans le Centre Pénitentiaire Madrid VII (Estremera), tandis que Francisco a été transféré au Centre Pénitentiaire Madrid IV de Navalcarnero. Les deux compagnon-ne-s se trouveraient sous l’infâme régime F.I.E.S-3 (NdT : réservé à ceux/celles accusé-e-s de terrorisme).

Leurs adresses :

Francisco Javier Solar Domínguez (NIS 2013019598)

C.P MADRID IV, NAVALCARNERO

Ctra. N-V, km. 27.7, C. P: 28600.

Numéro de compte pour lui envoyer de l’argent  (Banco Santander): 0049 5184 10 2113 008259.

Mónica Andrea Caballero (NIS 2013019595)

C.P MADRID VII, ESTREMERA

Ctra. M-241 KM 5.750, C. P: 28595

Numéro de compte pour lui envoyer de l’argent (Banco Santander): 0049 5178 03 2816499680.

 Devant les stratégies répressives des États : solidarité internationaliste avec les compagnon-ne-s !

On veut Monica et Francisco dehors !

Publicación Refractario

 

Communiqué de lycéens de l’Instituto Nacional

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Je ne parle pas de choses abstraites, je suis quelqu’un de très concret. Je te parle de prisonnier-e-s, de blessé-e-s, de mort-e-s, de personnes expulsées du lieu où elles vivent, de personnes qui meurent en cherchant un salaire. De personnes démolies dans leurs têtes parce qu’elles mangent des pilules contre la tristesse. La terre détruite par les routes. Les élevages, les centres de rétention et avant ça la guerre (…) Ça te semble exagéré notre manière de penser, mais c’est comme ça. La guerre c’est comme ça. Ici il y a une guerre et toi fais ce que tu veux.”
PIB – Ponte como quieras

Ce système est pourri depuis sa racine. L’ambition d’une poignée de personnes et l’idiotie-passivité de beaucoup qui n’ont rien fait pour faire face à ça, nous mène, ou nous a déjà amené, à une catastrophe naturelle presque sans issue. Et nous croyons vraiment que nous pouvons maintenir ce mode de vie d’une manière durable ? … impossible. Nous produisons 1000 fois plus que ce dont nous avons besoin et les médias nous mettent ces produits dans la bouche en les présentant comme nécessaires. Et même si nous arrivions à maintenir ce mode de vie durablement (comme le voudraient certains écologistes) nous savons que ça ne servirait à rien parce que nous en avons marre de ce mode de vie misérable et nous ne voulons pas continuer d’amener de l’eau au moulin de ce stupide progrès, nous ne voulons pas gaspiller nos vie à travailler du lever au coucher du soleil, nous ne voulons pas passer les meilleures années de notre jeunesse enfermés dans une école avec de pathétiques jours de repos accordés uniquement pour nous rendre plus productifs, et nous ne voulons pas non plus mourir d’un cancer ou d’une de ces maladies modernes provoquées par toute la merde qu’ils ont fait de notre alimentation. Ce qui est certain c’est que ce système c’est de la merde et sur ça y a déjà suffisamment de choses écrites.

Ce qui est important c’est que face à tout cela l’école n’est pas un salut, comme beaucoup veulent le faire croire, mais elle est une horrible institution dans laquelle on nous prépare pour cette vie. Dans ce lieu on nous apprend à obéir sans poser de question, les horaires, la routine, les façons d’agir et de suivre une ligne de conduite qui ensuite nous servira pour devenir un engrenage de plus, de la main d’œuvre ou un professionnel avec des activités stupides et routinières. Ces choses qu’on nous enseigne ne sont utiles que pour ce système. Tu veux être ingénieur pour construire des grands centre commerciaux ou des immeubles ? Pourquoi faire ? Si c’est ce que nous devrions abattre.

Mais le sens que nous donnons au terme nocivité, dépasse celui de la simple capacité de mettre en danger la santé d’un organisme ou d’un écosystème. Nous parlons sous les yeux de la nocivité culturelle, politique, sociale mais la situation que nous souhaitons identifier c’est le processus qui caractérise la relation de pouvoir, de technologie et de manipulation, de destruction du vivant, des intérêts de l’héritage acquis par l’industrie scientifique, de millier d’années de pensée autoritaire et anthropocentrique. Quelque chose qui va bien au-delà d’un problème sanitaire, impliquant les aspects fondamentaux d’une civilisation technologique qui se nourrit du temps et de la vie de milliers d’individus humains et non humains, qui trie et redivise les êtres vivants en races, en espèces, en catégories rentrées dans une échelle hiérarchique qui classifie selon ses nécessités ”.
Extrait du “Manifiesto Della coalizione contro ogni nocivita”. Dans “Nanotecnalogie: la pietra filosófale del dominio” Revista II silvestre 2011

Pour les raisons déjà citées (et bien d’autres dont nous n’avons pas le temps de parler) nous avons décidé de poser une bombe de fumée (NdT : dans le lycée), dans un but plus symbolique que destructeur, afin que cette pestilence se souvienne et imprime bien dans sa conscience que l’école aussi est une institution pourrie comme le sont les banques ou un commissariat, et donc elle fait tout autant partie de la grande machinerie de ce système et doit être attaquée. Par cette attaque nous voulons aussi rompre avec le discours généralisé des étudiants qui veulent réformer l’irréformable et ainsi se contenter de contribuer à la perpétuation du système, comme l’a déjà dit Theodore Kaczynski, c’est le “tour le plus ingénieux du système”. On ne veut pas dire par ça qu’étudier c’est mal, si quelqu’un veut étudier qu’il étudie, y a toujours eu des gens intéressés par le savoir, de plus avoir des connaissances peut nous donner les armes cognitives pour en finir avec l’idéologie dominante qu’on essaye de nous faire rentrer dans la tête. Le propos c’est plutôt de critiquer l’école comme une contrainte et comme un outil au service du système. Nous voudrions insister sur la contrainte pour tous ceux qui disent “si vous aimez pas le lycée pourquoi vous partez pas ?”, parce que si c’était comme vous le présentez (comme une simple liberté de consommation) ça serait facile, et on se serait tiré de là depuis belle lurette. Or le capitalisme agit comme une contrainte qui englobe toutes nos vies. Qu’est-ce qui se passerait si nous n’allions pas à l’école ? Nous devrions devenir de la main d’œuvre pas chère sans diplômes, travaillant du lever au coucher du soleil sans avoir le temps de connaître nos proches, ou que se passerait-il si nous décidions d’aller vivre dans les bois pour vivre le vieux fantasme hippie ? Il suffirait qu’on se trouve dans un endroit suffisamment intéressant pour le capitalisme pour qu’on nous vire de là à coup de fusil, comme ça se passe de nos jours avec les mapuches, et c’est pour ça que nous ne voulons pas coexister pacifiquement avec le système, que nous aspirons à être partout le bâton dans ses roues,  qui ne lui permet pas d’avancer et qui le détruit.

Nous avons conscience qu’un lycée comme celui-ci, même s’il n’est qu’un engrenage, peut aussi permettre à certaines personnes d’accéder à une vie un peu plus digne, et c’est pour cette raison que nous considérons qu’un acte de sabotage est plus utile qu’un acte de destruction, mais nous préférerions cent fois plus que quelqu’un veuille le détruire plutôt que d’en faire un autel.

Nous voudrions aussi dire ce que l’on pense de sortir faire la fête*. Le système t’offre deux options : ou bien t’es un gros bosseur, c’est à dire un futur contributeur de ce système, ou bien si tu n’as pas les capacités ou que t’as la flemme, on te donne la possibilité de concentrer ton énergie pour faire la fête, où de toute façon tu finiras par contribuer au système. Ainsi nous appelons à être sérieux, à se préparer et attaquer, et c’est pour ça que nous refusons la pose hypocrite de l’inadapté fêtard qui n’a en rien une attitude rebelle ou anti-système.

Nous savons que malgré tout ce que représente l’école, il y a des profs qui contre toutes les limites que le système impose, essaient de faire du lycée quelque chose de plus supportable, essayant de ne pas se résigner à leur rôle de prof, et nous avons beaucoup de respect envers eux. Mais il y a aussi tous ces inspecteurs, professeurs et directeurs qui croient avoir l’autorité suprême, nous humiliant et nous mettant de sales notes comme si il n’y avait pas de conséquence alors qu’en réalité ils jouent avec notre futur, se comportant comme des juges ou des procureurs. Nous leur rappelons que malgré notre jeune âge nous savons reconnaître ceux qui nous font du mal et saurons appliquer notre justice. Ça serait dommage que la prochaine bombe explose dans vos voitures ou vos maisons, ainsi nous vous mettons en garde.

Si je crois en la justice ? Non. Ce que tu comprends par justice n’est qu’une contradiction vivante (et des pires) : tu dis que la “justice” c’est ce qui nous maintient sain et sauf en temps que société civilisée, mais c’est cette même justice dont tu me parles qui est responsable de toutes les guerres … tu connais la phrase  “œil pour œil dent pour dent ” (…) Le soi disant juste est injuste, le soi disant bien est mal, tout dépend d’où tu le vois. Ma façon de résoudre les problèmes c’est un duel, à mort si c’est nécessaire, avec mes ennemis. De toute façon je serai toujours celui qui résoudra mes problèmes, c’est ce qui m’incombe en tant qu’individu autonome. Je ne paierai jamais de gros bras pour résoudre mes problèmes. Ce système mercenaire c’est celui des matons et pas le mien. Que ce soit des matons, soldat, flics, personne ne leur enlèvera leur rôle de sbires ”.
Un-e de l’entropía

À la veille d’un nouveau 11 septembre nous voudrions nous souvenir de tous ceux qui sont tombés en action directe, et rappeler que dans ce lycée comme dans tant d’autres il y a eu des personnes qui ont lutté face à l’ennemi, laissant la peur de côté. Que malgré toutes les fausses possibilités pour se rebeller qui se présentent à nous (mais qui ne sont qu’une façon de nous canaliser et contrôler la révolte) il y a toujours eu un autre choix  : celui d’attaquer, celui de ne pas attendre le bon moment qui n’arrivera jamais si nous ne le construisons pas, celui de reprendre notre vie en main et d’en faire un défi contre le pouvoir, ce choix que beaucoup portent et ont porté en eux et que le pouvoir s’est appliqué à cacher : le choix qui existe encore et que certains continuent de faire, et pour le faire il n’ y a pas besoin de faire partie d’un collectif ou un parti, il faut juste avoir envie, perdre la peur et passer à l’offensive.

Pour tout cela nous saluons ceux qui ont fait ce choix, notre tendresse la plus sincère et une bise pour vous tous. Ça va aussi pour ceux qui ont souffert et souffrent des conséquences de tout ça, pour vous : soyez tranquilles, nous nous sommes nourris de vos expériences et courage, nous serons la jeunesse qui va en finir avec cette merde.

Liberté pour tous les prisonniers du monde, qu’ils soient enfermés derrière les grilles ou en dehors.

Beaucoup de force pour les mapuches qui sont en lutte contre le capitalisme !

Multiplions les noyaux d’action !

Vive l’internationalisme de la FAI-FRI !

Ainsi je pense qu’un rebelle devient un guerrier lorsqu’il est capable de se relever bien qu’il soit tombé de très haut, lorsqu’il est capable de faire face à la réalité. Un guerrier ne doit pas forcément savoir fabriquer une bombe ou la manipuler, il n’a pas non plus à connaître des techniques de camouflage ou savoir comment tirer sur les flics, ce sont des choses qu’on apprend en complément. Les guerriers sont dangereux pour leurs idées et principes, parce qu’ils vont jusqu’au bout, toujours debout, inébranlables, parce qu’ils ne se trahissent pas eux-mêmes, ni leurs compagnons, parce qu’ils sont toujours sur le qui vive, parce qu’ils n’écoutent pas les rumeurs ou les commérages, parce que s’ils ont un problème ils l’affrontent, parce que s’ils sont tristes ils pleurent, et s’ils sont heureux ils rient, parce que s’ils ont la rage ils explosent, parce qu’ils savent mener une vie pleine, mais pas tranquille pour autant. C’est ça les vrais guerriers”
Luciano Pitronello – Ex-prisonnier insurrectionnaliste

PS: on aimerait parler face à face de plein de thèmes dont on n’a pas pu parler, parce que nous savons qu’un texte comme celui-ci ne peut pas contenir tout ce que nous voudrions dire, c’est pour ça que nous demandons que ce texte ne soit pas juste lu, et que vous tiriez vous-même vos propres conclusions. N’attends pas de nous qu’on te donne toutes les réponses, nous pouvons seulement donner quelques indices sur ce que nous ne sommes pas et que nous ne voulons pas être.

L’insurrection c’est aussi valoriser la remise en question elle-même”.

Enfants mutilés par l’éducation, en affinité avec la FAI-FRI
Septembre 2013

*en espagnol du Chili carretear c’est faire la fête

hommodolars

Actes de solidarité depuis le Chili avec les compas séquestré-e-s en Espagne

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Rassemblement solidaire avec Mónica et Francisco

En face de l’ambassade espagnole au Chili, à 13h ce samedi, une vingtaine de compas se sont réunies avec des banderoles et des slogans pour la libération de Mónica et Francisco, prisonnier-e-s de l’État espagnol.

Au préalable nous avons tous eu droit à un contrôle d’identité et à une fouille de nos affaires. Un contingent trois fois plus nombreux que nous nous a reçu, avec un bus, un tank lance gaz, un canon à eau, trois paniers à salade, en plus de flics à motos. Lorsque nous sommes partis les flics anti-émeutes sont arrivés pour nous prendre les banderoles et après en avoir reçu l’ordre ils se sont rué sur nous pour nous arrêter. Quatorze personnes ont été arrêtées, amenées au 19° commissariat et ensuite transférées au 33° comico de Nuñoa, “parce qu’il y a des cellules”. Trois compagnons se sont fait tabasser et un a été renversé par un flic à moto, heureusement sans être gravement blessé. À 19h ils ont été libéré-e-s avec une amende pour infraction à la loi de circulation. Un compagnon est resté en détention pour avoir des antécédents et il a été amené dimanche au centre de justice. Nous nous tiendrons au courant, le plus probable c’est qu’il soit remis en liberté.

Avec tout cet étalage du pouvoir et sa répression disproportionnée ils ne font que confirmer que tout ça n’est qu’un spectacle et qu’en plus notre complicité dans la rue et notre boycott de la manipulation médiatique qu’ils veulent imposer les dérangent. Mais ils ont raté leur coup parce qu’ils n’ont fait que renforcer nos liens fraternels.

Parce que la solidarité est notre nature, qui s’exprime de mille façons. Parce que la solidarité est notre arme et vit dans la rue.

Solidarité et liberté pour Mónica Caballero et Francisco Solar

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Solidarité internationale, action directe depuis le campus Juan Gomez Millas

Le vendredi 15 novembre nous avons réalisé une action de solidarité internationale avec les compagnon-ne-s arrêté-e-s en Espagne, accusé-e-s de placement d’engins explosifs. Deux d’entre eux/elles, Monica Caballero y Francisco Solar, avaient été impliqué-e-s dans le Caso Bombas. Nous ne parlerons pas de culpabilité ni d’innocence, mais nous voulons préciser qu’au delà de ces dénominations que nous impose l’État pour nous déclarer légaux, illégaux, nous nous revendiquons en confrontation avec cet ordre de domination, d’exploitation et de soumission. On parle de montage, ce qui ne nous étonnerait pas, mais nous ne tomberons pas dans cette victimisation, mais nous envoyons une bise à ceux/celles frappé-e-s par le pouvoir de quelque forme que ce soit. Nous sommes coupables d’être vivants et d’avoir du sang dans les veines, et même si ça leur fait mal, nous sommes coupables de changer cette réalité et de subvertir cet ordre dans la joie et la haine.

Ça nous fait rire que les puissants essaient de comprendre ce qui se passe au niveau international comme si tout devait répondre à des normes et des lois, essayant d’élaborer d’énormes réseaux ou des hiérarchies qu’ils pourraient désarticuler d’une façon ou d’une autre. Mais qu’ils comprennent bien ceci, nous ne sommes pas des réseaux de trafiquant de drogues, nous ne sommes pas une organisation illégale ni nationale ni internationale, nous ne sommes pas comme les institutions corrompues et sales dans lesquelles vous travaillez. La grande organisation internationale que nous avons c’est celle de ceux qui ont la certitude que cet ordre est de la merde, que le capital et l’État nous volent nos vies et forces, qu’il suffit que les gamins voient la vie de misère qu’ils ont devant eux pour devenir rebelles. La seule organisation internationale que nous avons c’est la vie qui refuse de perdre sa liberté

De même nous n’oublierons pas les rebelles qui ont été emprisonné-e-s et assassiné-e-s par l’État et ses forces répressives. Nous n’oublions pas que le 12 novembre 2002 Alex Lemun a été assassiné, et qu’il a indomptablement résisté pendant 5 jours avec une balle dans la tête. Nous n’oublions pas Hans Niemeyer qui est emprisonné pour l’attaque de la banque BCI, nous n’oublions pas Marcelo Villaroel, Juan Aliste Vega et Freddy Fuentevilla accusés de la mort du flic Moyano. Nous n’oublions pas Celestino Córdova, accusé de l’attaque incendiaire qui a coûté la vie des répugnants propriétaires terriens Luchsinger-Mackay. Enfin nous envoyons notre soutien et tendresse à Ilya Eduardovich Romanov, compagnon anarchiste russe qui a été blessé après avoir manipulé un engin explosif le 26 octobre dernier.

Quant à notre action, nous avons fait une attaque coordonnée par les deux sorties du campus Juan Gómez Millas, c’est à dire, celle qui donne sur l’avenue Grecia et celle qui donne sur Ignacio Carrera Pinto. Le résultat a été l’incertitude des flics, qui ne sachant pas quoi faire ont mobilisé un grand contingent policier. Ce qui a donné lieu à un affrontement de plus d’une heure et demie où les bâtards courraient dans tous les sens sans savoir où on était. Cependant nous reconnaissons que ce genre d’action n’a rien de nouveau et nous appelons à multiplier le moyens, formes et contenus.

Solidarité insurgée et anarchiste avec les prisonnier-e-s politiques

Courage à Monica et Francisco et les autres arrêté-e-s en Espagne

Nous envoyons une grosse bise à Hans Niemeyer et Celestino Córdova

Toute la chaleur de la révolte pour Ilya Eduardovich Romanov

Publicación Refractario