Au sujet des détenu-e-s de Villa Francia voir ici
Aujourd’hui cela fait trois mois que j’ai été arrêté, et je me suis réveillé dans la normalité routinière qu’est devenue ma maison/prison, lorsque la nouvelle est arrivée, amenant avec elle les pires souvenirs. Un compagnon était mort alors qu’il faisait un braquage. Au début j’étais emparé par le doute, et puis la presse bourgeoise guidée par la morbidité et la logique de l’exposition balança les gros titres, un délinquant abattu et deux détenus dira l’un des journaux. Mais la réalité pour nous, ceux qui décidons de faire le pas dans la lutte, n’est pas la même que pour ces médias bourgeois qui essaient de garder leur soi-disant tranquillité.
La nouvelle est arrivée avec un vent froid en ce matin ensoleillé du dernier mois de l’année. Un guerrier est mort au combat avec son arme à la main, il a été abattu par un homme de main, un gardien des intérêts des puissants. Tandis que ces médias essaient de se nourrir du corps du compagnon encore tiède de haine contre cette société autoritaire, le bâtard qui a tiré contre ce guerrier est traité comme un héros. Un héros pour avoir défendu les intérêts du capital, un héros pour avoir tiré sur un guerrier qui avec courage affronte sa vie et aussi sa mort.
Il est difficile de garder le fil conducteur vu que les sensations et sentiments vont et viennent, faisant revivre des moments passés, où d’autres compagnon-ne-s sont tombé-e-s au combat en faisant naître l’offensive.
Engendrer une relation étroite entre ce qui se dit et ce qui se fait …
En laissant derrière les distances personnelles, les mots qui surgissent pour le compagnon sont chargés d’amour. Un guerrier comme toi ne meurt pas. Un guerrier comme toi se multiplie chaque jour dans les différentes actions qui cherchent à en finir avec cette réalité qu’ils nous ont imposé, un guerrier comme toi vit dans chaque cœur insurgé qui cherche l’obscurité pour perpétrer l’action révolutionnaire, un guerrier comme toi est chaque jour en relation d’affinité, se posant avec le corbeau noir de l’informalité.
Depuis le silence de ma réclusion je me rallie à ta décision de lutte, et depuis l’impossibilité de me rallier à l’action révolutionnaire je crie contre toute autorité. Multiplions les moments d’attaque contre la domination et le système autoritaire.
Compañero Sebastian Oversluij, notre action sera présente à chaque instant tant que la domination existe … Vive l’Anarchie !
un-e détenu-e à villa francia